Cela pourrait vous arriver : vous êtes en train de réaliser un cliché parfait avec votre Nexus 6 quand quelqu'un se moque de vous parce que vous prenez des photos avec votre tablette. Et de vous justifier : « Mais non, il s'agit juste de mon téléphone abusivement grand »... Avec un affichage proche des 6 pouces, le dernier Nexus de Google est même carrément lourd, ce qui rend presque impossible son utilisation à une main, même s'il est de grande taille. Il ne rentre pas non plus vraiment dans des poches, même larges, sachant qu'on peut d'entrée l'oublier lorsque l'on veut aller courir.
Pour autant, il est difficile de ne pas l'apprécier. Cela est notamment dû au matériel de première classe et à son design lisse propre aux modèles signés Motorola et aussi parce qu'il embarque Android 5.0 Lollipop qui est de loin plus élégant et utilisable que la précédente version de l'OS mobile. Mais il vérifie également les dires des amateurs de phablettes qui n'ont eu de cesse ces dernières années de mettre en avant le fait qu'au téléphone de ce type paraît trop grand au début mais qu'après utilisation, il devient difficile de repasser à un terminal plus petit.
La taille du Google Nexus 6 est supérieure à celle du Galaxy Note 4.
S'agit-il d'un Nexus 6 dans votre poche ?
Le Nexus 6 se rapproche d'un iPhone 6 Plus, tout en étant un quart plus imposant. Il est même plus grand et large qu'un Galaxy Note 4 ce qui a nécessité de le transporter dans un sac ou dans un manteau, au lieu d'une poche de pantalon ou de le tenir dans une main tout en pianotant dessus avec l'autre même juste pour attraper le bouton Retour situé dans le coin inférieur gauche. Quelle barbe.
Mais avec toutes les concessions faites en termes de portabilité pour ce téléphone qui semble taillé pour les joueurs de la NBA, il est également possible de compter sur ses avantages. Cet écran de 6 pouces de 2560 x 1440 pixels se montre ainsi assez large et net pour lire des pages web qui ne sont pas conçues nativement pour le mobile. Regarder You Tube et Netflix apporte une joie immersive plutôt que de devenir un exercice consistant à savoir combien de temps il est possible de maintenir son strabisme. La précision de frappe en sort grandie, les jeux sont plus faciles à jouer, offrant des cibles plus larges et davantage de zones visibles autour des pouces.
L'écran permet d'afficher jusqu'à 5 icones par ligne mais la plupart des widgets n'en utilisent que 4.
Avec un téléphone aussi grand, on peut dès lors commencer à penser que l'on devient productif. Et même si l'on fait une gaffe avec ce téléphone, on a l'impression de gaffer plus efficacement. L'impressionnant châssis procure un large espace pour du matériel de première classe. Le grand écran Amoled est d'ailleurs la star du spectacle. Il est grand, assez lumineux et très lisse. Les couleurs sont un poil trop saturées, tandis que les blancs ont une teinte légèrement verdâtre, mais bien que ce problème soit commun aux écrans Amoled, il semble cependant être moins prononcé sur le Nexus 6. Curieusement, la taille de l'écran et la résolution constituent un défaut pour l'affichage de certaines icones et widgets qui ne profitent pas de ce nouvel agencement de l'espace.
La puce de type SOC est une Qualcomm Snapdragon 805 à 2,7 Ghz, couplée à 3 Go de RAM. Il s'agit du plus rapide des processeurs pour terminaux mobiles disponible actuellement, et il le montre. Le défilement se fait sans à coup, le multitâches est immédiat, les jeux tournent parfaitement. Si le SOC apporte de la performance, l'efficacité d'Android Lollipop fait le reste. On notera en particulier la large compatibilité sans fil de ce téléphone. Il prend en charge davantage de bandes GSM, CDMA et LTE que presque tous les téléphones. Il sera disponible de façon subventionnée par les 4 grands opérateurs américains - une première pour un téléphone Nexus - et devrait fonctionner à merveille à l'étranger.
On sait que son téléphone est vraiment gros lorsque l'on s'aperçoit que les boutons habituellement placés sur le haut de l'arrête sont désormais positionnés à mi-hauteur. Â
Juste un Moto X géant, seulement meilleur (et pire)
Le design du Nexus géant de Google est clairement dérivé du Moto X et fait en partenariat avec Motorola, maintenant propriété de Lenovo. Il possède le même arrière légèrement incurvé qui donne l'impression que le téléphone est plus mince qu'il ne l'est, et conduisant à des bords amincis permettant une meilleure adhérence. La façade est une pièce unique dominée par un écran de type Gorilla Glass 3 seulement troublé par une paire de haut-parleurs placés au-dessus et en-dessous. Combinés au grand écran, ces derniers constituent une amélioration impressionnante pour le visionnage de vidéo et l'expérience de jeu.
Avec son dos courbé et son flash cerclé autour de l'appareil photo, le Nexus 6 ressemble à un immense Moto X.
Google emprunte plus que la forme du Moto X. Il a chipé un duo de ses meilleures caractéristiques, à savoir l'affichage d'ambiance (Ambient Display) : lorsqu'une nouvelle notification arrive ou en cas de décrochage d'appel, il allume juste assez de pixels pour afficher les notifications et l'heure. Cela fonctionne très bien avec le nouvel écran de verrouillage des notifications d'Android Lollipop et ne videra pas la batterie. Grâce à la puce ARM, économe en énergie, le téléphone est toujours disponible pour la fonction « OK Google » même si l'écran est éteint et verrouillé. Cette fonction n'est pas activée par défaut mais une fois le combiné allumé, elle fonctionne parfaitement sans impact négatif sur la durée de la batterie. Même avec toutes ces similitudes avec le Moto X, le smartphone de Motorola conserve toutefois quelques caractéristiques à lui. Alors que le dos du Moto X a des dos et des couleurs personnalisables, le Nexus 6 est seulement proposé en coloris Midnight Blue et Blanc. Le Moto X dispose également d'une plus grande gamme de commandes vocales et donne la possibilité de passer la main sur le mobile pour le basculer en mode silencieux. Les caractéristiques matérielles de l'appareil photo sont certes meilleures sur le Nexus 6, mais le logiciel photo de Motorola, bien que peu impressionnant, se révèle un cran au-dessus de celui de Google qui ne tient pas vraiment la route.
Pour lire la seconde partie du test du Nexus 6, c'est par ici.Â