Si notre confrère d’IDG, qui a réalisé le test, devait donner une note au Samsung Galaxy S20 Ultra, il lui donnerait cinq étoiles sans hésiter en se fondant sur ses composants et ses capacités. L'écran de 6,9 pouces est très lumineux et l’expérience est des plus fluide lorsque la fréquence de rafraîchissement de 120 Hz est activée. L’appareil frontal de 40 mégapixels est beaucoup plus discret que sur le S10. La mémoire vive (12 Go LPDDR5), le stockage (128 Go de base) et le processeur (Snapdragon 865) sont les plus rapides que l'on puisse trouver dans un smartphone, et la batterie de 5 000 mAh dure toute la journée et se recharge vite. Et pour le testeur, l'appareil photo Space Zoom 100X est plus performant que n'importe quel autre téléobjectif qu’il a utilisé.
Mais si notre confrère devait noter le S20 Ultra pour sa facilité d'utilisation et son coût, il lui attribuerait maximum 2 étoiles (d'où une note finale de 3,5 étoiles). A un prix pouvant faire rougir Apple (1087 € HT, soit 1359 € TTC), le S20 Ultra est beaucoup trop cher pour la plupart des gens. Tout semble extrême dans ce smartphone, surtout sa taille. La volonté de Samsung de fabriquer l'appareil ultime a permis de créer un super smartphone qui va bien au-delà de ce dont la plupart des gens ont besoin.
Un très grand nombre d'icônes d'applications tiennent sur l'écran du Galaxy S20 Ultra. (Crédit : Christopher Hebert / IDG)
Grand, lourd et gênant
Depuis plusieurs générations maintenant, Samsung a établi que ses téléphones « plus » sont essentiellement des versions plus grandes des modèles de base et avec de meilleurs appareils photo. Sur le papier, c'est également vrai pour le S20 Ultra, mais allant bien au-delà d'un Galaxy S20+ surdimensionné.
Difficile d'ignorer le poids du S20 Ultra. Avec 222 grammes, il est nettement plus lourd que le S20+ (188g) et le S10 5G (198g). Il reste un peu plus léger que l'iPhone 11 Pro Max, qui pèse 226 grammes, mais cela ne se sent pas une fois en main. Le dernier smartphone de Samsung est alourdi avec ses appareils photo surélevés dans le coin supérieur gauche et nécessite donc une prise en main légèrement différente.
Le S20 Ultra dépasse largement le Galaxy S10+ en termes de taille, alors que le second n'est pas des plus petits. (Crédit : Christophe Hebert / IDG)
Oubliez l’idée de manipuler du S20 Ultra à une main. Il était déjà assez difficile d'utiliser l'écran de 6,8 pouces du Galaxy Note 10+, mais l'écran de 6,9 pouces du S20 Ultra, associé à son poids et à son épaisseur de près de 9 mm, est simplement trop lourd pour une seule main. Ces problèmes de prise en main et de maintient du téléphone stable nuisent à l’expérience utilisateur selon notre confrère.
Alors que les caméras géométriques géantes font fureur au dos de nos smartphones, la S20 Ultra lui donne des proportions presque comiques, avec une excroissance qui dépasse de trois millimètres à l'arrière. Elle est si large et qu'elle occupe environ un huitième du boîtier arrière. Cette bosse géante de la caméra rend également la pose du S20 Ultra plus délicate sur une table. Il est plus bancal que le S10 et le Pixel, et pousserait presque l’utilisateur à mettre le smartphone dans un étui…
Plus de prise jack sur les Samsung Galaxy. Le S20 est le deuxième modèle à en être privé après le Note 10. (Crédit : Christopher Hebert / IDG)
Tout comme le bouton Bixby, heureusement oublié définitivement par Samsung, la prise jack a aussi été supprimée, ce qui était attendu puisque le Note 10+ en a été aussi dépourvu l'année dernière. Samsung propose une paire d'écouteurs USB-C dans la boîte et vend un ensemble d'écouteurs Bluetooth Galaxy Buds+ pour 170 euros.
Samsung a livré son écran le plus impressionnant à ce jour pour la gamme de produits S20, selon le testeur. La place excentrée de la caméra frontale sur la ligne de produits S10 a été recentrée sur les S20. La qualité de l'image est impressionnante de netteté à 1440p et reste agréable avec la résolution par défaut de 1080p. Notre confrère a pu régler l’écran manuellement jusqu'à 650 nits de luminosité, et il a atteint 1 350 nits en mode luminosité automatique. Sa capacité à passer automatiquement d'une lumière faible à une lumière forte est excellente. Les couleurs sont vives sans être trop saturées, les blancs sont naturels et les noirs profonds.
La caméra frontale de la ligne S20 s'est déplacée au centre du haut de l'écran, un changement positif par rapport au trou maladroitement placé à droite sur la génération précédente. (Crédit : Christopher Hebert / IDG)
L’écran du S20 Ultra n’est plus aussi incurvé que les précédents écrans Infinity. Cela est difficile à voir sans le placer à côté d'une note 10 ou d'un S10, mais il est bien plus « plat » que ceux des générations précédentes (mais nettement plus courbé que celui du S10e). Ce qui est une bonne chose pour notre confrère puisque cela permet de réduire les contacts accidentels avec la paume de la main. Ce que préfère le journaliste face aux affichages « en cascade » que poussent Oppo et Vivo.
Pour sa famille S20, Samsung a encore opté pour un capteur d'empreintes digitales à ultrasons sur l'écran. Cette implémentation est bien meilleure que celui présent sur le S10. La position du scanner est plus haute sur l'écran et la cible est un peu plus grande, pas besoin de modifier la prise en main ou de fléchir le pouce pour la toucher donc. Il reste tout de même moins rapide que le capteur matériel du S9, malgré une précision accrue.
Ce n'est ni roc, ni un pic, ni un cap, c'est la bosse de la caméra 100X Space Zoom du Galaxy S20 Ultra. (Crédit : Christopher Hebert / IDG)
La meilleure fonction de l'écran du S20 est en fait désactivée par défaut. Il ne s’agit pas de la résolution WQHD 1440p mais de la fréquence de 120 Hz, deux fois plus rapide que le standard de 60 Hz. En comparaison, le défilement, l'animation et le jeu sont ultra fluides, ce qui vaut bien la peine de réduire l'autonomie de la batterie.
Cependant, lorsqu'on compare à l'affichage lisse à 90 Hz du Pixel 4, la différence est loin d'être aussi évidente. Samsung aurait pu facilement s'en tirer avec cette fréquence moins élevée, économiser une partie de la batterie et offrir tout de même sa résolution de 1440p. Mais en l'état actuel, le réglage à 120 Hz n'est disponible qu'avec la résolution Full HD 1080p. Un rafraîchissement rapide avec la WQHD aurait été bien, surtout sur un écran de cette taille. Notre confrère garde l'espoir que Samsung déverrouillera cette fonction avec une mise à jour future.
De la vitesse à revendre
Les téléphones Galaxy sont plutôt rapides depuis l’arrivée processeur Snapdragon 820 des Galaxy S7, mais le Snapdragon 865 de la ligne S20 est à un autre niveau. Les téléphones équipés du processeur Snapdragon 855 Plus avaient déjà franchi le seuil des 10 000 au classement PCMark Work 2.0, le S20 écrase les attentes avec un score de 12 350.
Si l'augmentation de la vitesse est notable, le mérite ne revient pas qu’à Qualcomm. Samsung utilise des modules de mémoire vive entièrement nouveaux à l'intérieur du S20, et chaque téléphone est équipé d'au moins 12 Go de mémoire LPDDR5. De plus, il est possible de garder trois applications ouvertes pour une commutation plus rapide, ce qui permet de lancer des jeux avec un temps de démarrage très long en un clin d'œil.
Même le SSD s'est amélioré. La capacité de base (128 Go) est une fois de plus, deux fois plus élevée que le Pixel et l'iPhone. Mais Samsung utilise désormais le stockage UFS 3.0 sur tous les modèles S20. Bien qu'il ne soit pas aussi rapide que le stockage UFS 3.1 qui fera probablement ses débuts avec le Galaxy Note 20, c'est une belle avancée par rapport au S10, et il surpasse même les autres téléphones UFS 3.0 :
S20 (UFS 3.0)
Lecture séquentielle : 1 592,46 MBps
Écriture séquentielle : 662.75 MBps
Lecture aléatoire : 45 172,27 IOPS
Ecriture aléatoire : 33 764,08 IOPS
S10 (UFS 2.1)
Lecture séquentielle : 802,13 MBps
Écriture séquentielle : 188.34 MBps
Lecture aléatoire : 34 612,61 IOPS
Ecriture aléatoire : 7 383,57 IOPS
OnePlus 7T (UFS 3.0)
Lecture séquentielle : 1 436,19 MBps
Écriture séquentielle : 210.4 MBps
Lecture aléatoire : 44 158,73 IOPS
Ecriture aléatoire : 7 189 IOPS
Comparée au S10, la caméra du S20 Ultra est un monstre. (Crédit : Christopher Hebert / IDG)
En ajoutant la puissance de la puce, de la mémoire vive et du stockage, et on obtient ainsi un véritable monstre de smartphone qui est plus rapide que la plupart des Chromebooks et qui peut même rivaliser avec certains PC. Il est si puissant que Samsung pourrait probablement se reposer sur ses lauriers pour les deux prochaines générations et continuer à suivre le rythme de ses concurrents.