Le logiciel BlackBerry Blend permet d'accéder à un ensemble d'applications Passport en natif à partir d'un PC, d'un Mac, d'un iPad ou d'une tablette Android. Mais, comme l'a indiqué le constructeur, le logiciel ne fonctionne pas avec l'iPhone ou les smartphones Android. Blend peut par exemple servir à connecter le Passport d'entreprise avec des terminaux non BlackBerry et les utiliser comme passerelle pour accéder en toute sécurité à des courriels, contacts, calendriers et autres ressources professionnelles via une connexion VPN. Aucune donnée n'est jamais stockée sur les appareils connectés via Blend, et il n'y a donc aucun risque en terme de sécurité. Par contre, le logiciel ne permet pas de partager la connexion Internet du BlackBerry.
Notre confrère de CIO n'a pas pu essayer l'application, parce que celle-ci n'était pas chargée dans le terminal d'évaluation qui lui a été confiée. Mais il a pu assister à une démonstration détaillée de l'outil, et d'après ce qu'il a pu voir, l'interface est assez fonctionnelle, quoiqu'un peu obsolète. Mais, selon lui, Blend est à l'image du terminal. Le Passport est sans doute, depuis longtemps, le premier smartphone BlackBerry avec une cible bien définie. Et clairement, le Canadien n'a pas cherché à coller à toutes les dernières tendances pour plaire à tout le monde. Le constructeur est bien conscient que l'utilisateur potentiel de son mobile possède aussi un Mac et/ou un PC, et probablement une tablette iPad ou Android. BlackBerry Blend est là pour améliorer l'interaction avec ces différents terminaux et plate-formes.
Selon Michael Clewley, le directeur du Software Product Management de BlackBerry, BlackBerry Blend est également « IT-friendly », car il peut réduire le coût total de possession par utilisateur et répondre aux préoccupations du Byod. Les entreprises qui choisiront d'adopter des flottes de Passport pour leurs salariés peuvent apprendre à leurs employés à se servir de Blend pour faire en sorte qu'ils n'aient jamais besoin de connecter leurs périphériques personnels aux réseaux de l'entreprise, et il revient à l'IT de sécuriser le terminal pour qu'il puisse accéder à différents dispositifs. Le constructeur a voulu donner au Passport une identité claire, et montrer qu'il se recentrait sur des objectifs bien définis.
4 choses que les utilisateurs apprécieront moins, voire détesteront
Le BlackBerry Passport  présente aussi quelques inconvénients. Notre confrère a listé 4 choses qui, selon lui, pourraient ne pas plaire aux utilisateurs.
Un clavier particulier, mais difficile à apprivoiser
Notre confrère avoue aimer le clavier du Passport, mais il pense que certaines personnes auront plus de difficultés que lui à l'utiliser. Comme il l'a déjà dit (voir première partie), il faut un temps d'apprentissage important pour se familiariser avec la frappe physique et virtuelle. Certains gestes tactiles intégrés fonctionnent mieux que d'autres, et dans certains cas, il faut apprendre à les éviter. De même, ceux qui aimaient le clavier de leur ancien BlackBerry risquent d'être déroutés par cette combinaison des touches physiques et tactiles entre clavier réel et virtuel. Notre confrère conseille aux utilisateurs de prendre le temps, non seulement d'apprendre et de comprendre comment le clavier fonctionne, mais aussi de pratiquer un peu pour maîtriser ce nouveau mode de frappe. Il pense aussi que ceux qui ne rechignent pas à décortiquer les guides utilisateur pour savoir comment exploiter au mieux les fonctionnalités d'un périphérique ont un avantage. Mais pour ceux qui attendent une interface accessible immédiatement et sans effort, le Passport ne sera probablement pas le meilleur choix.
Trois rangées de touches seulement le terminal comme sur le clavier d'un PC mais la disposition est différente.
Un mobile grand et encombrant
La taille et la forme du BlackBerry Passport, lequel a presque exactement la taille d'un vrai passeport, en plus épais, demandent aussi un temps d'adaptation. Car le dernier BlackBerry est un grand téléphone carré - presque un « phablet ». À cause de son clavier physique et de son écran carré, très différents des smartphones longs et étroits et même des tablettes actuelles, le facteur de forme peut rebuter. Mais si on le compare à l'iPhone 6 Plus, il n'est finalement pas si grand que ça.
éanmoins, notre confrère pense qu'il faut du temps pour s'habituer à la tenue en main de l'appareil. Selon lui, on ne peut pas utiliser le terminal d'une seule main. Avec ses grandes mains, il trouve cela étrange de taper avec le pouce en tenant le mobile avec le reste de la main, et il dit qu'il n'a pas trouvé la position de frappe idéale. Le clavier est à la base de l'appareil quand on le tient en position verticale et on doit faire glisser le bas de la main en dessous pour avoir une bonne position de frappe. Ce n'est pas confortable, et le dispositif semble lourd et en équilibre.
Avec son format très particulier, le Passeport se prête à toutes les utilisations.
Par contre, notre confrère a aimé la taille de l'écran du Passeport, car elle permet d'afficher plus de contenu. Le format est agréable pour naviguer sur le web et pour disposer de plus d'espace quand on travaille sur des présentations ou sur des documents. Il reconnaît que l'expérience peut-être étrange, surtout pour taper de longs messages ou pour écrire des articles comme celui-ci.
Un environnement logiciel très imparfait
La plus grande critique faite par notre confrère de CIO au sujet du BlackBerry Passport concerne l'expérience logicielle. Dans son modèle d'évaluation tournant sous BlackBerry OS 10.3.0.675, l'environnement logiciel présentait de nombreux bogues et semblait inachevé. Les applications crashaient fréquemment, et il n'a pas pu faire de va-et-vient entre certaines applications. Il a également remarqué des problèmes occasionnels pour changer de mode avec l'appareil photo. Le navigateur BlackBerry Browser ne cessait pas de se figer quand il essayait d'ajuster certains paramètres. Et ce ne sont que quelques exemples parmi d'autres. Globalement, le nombre de bogues dans le logiciel est surprenant, rappelant les problèmes logiciels rencontrés sur d'anciens mobiles BlackBerry. De ce point de vue, il attendait vraiment quelque chose de mieux et de plus abouti.
En photo, le Passeport semble peu encombrant, en photo seulement.
Passport est le premier BlackBerry préchargé avec Amazon App Store, lequel donne accès à plus de 200 000 applications Android grand public. L'App Store BlackBerry officiel, appelé BlackBerry World, existe toujours, mais il est réservé aux applications BlackBerry natives développées dans le passé et aux applications d'entreprise. Du moins en apparence, selon notre confrère. « En fait, on ne sait pas très bien, et les deux App Store sont très différents », a-t-il écrit.
Passport peut exécuter des applications Android et toutes les applications proposées dans l'Amazon App Store sont censées tourner sur le dernier BlackBerry, mais certaines n'ont pas l'air adaptées ou ne fonctionnent pas bien. Par exemple, notre confrère a du redémarrer son terminal plusieurs fois pour faire fonctionner les apps Kindle, Instant Video et Music. Il a dû également zoomer souvent ou redimensionner les applications pour avoir un bon rendu sur l'écran du Passport, manifestement conçues pour d'autres écrans. L'Amazon App Store permet aux utilisateurs BlackBerry d'accéder à un plus grand nombre d'applications, mais l'expérience globale est décousue et pauvre comparée aux autres plates-formes mobiles les plus populaires.
Le Passport, un terminal de plus pour sa panoplie ?
Lors de la présentation du Passport, le constructeur a clairement précisé que le dispositif était destiné à un genre très particulier d'utilisateur : une personne qui a probablement déjà deux (ou plus) smartphones, une tablette (ou deux), un PC, un portable et peut-être même d'autres terminaux, et pour qui la productivité est sa principale préoccupation. Ce terme de productivité est revenu plus que tout autre au cours de la présentation de BlackBerry. Passport est un terminal professionnel, et il excelle dans de nombreux domaines. Mais il est également loin du compte dans certains autres, ce qui signifie que l'utilisateur aura probablement besoin d'un autre téléphone s'il veut la meilleure expérience globale possible avec un smartphone.
Comme tous les Blackberry, le Passeport peut accueillir une carte MicroSD.
Quant à l'utilisateur « qui emporte toujours deux smartphones », notre confrère avait écrit il y a quelques années déjà , que celui qui a l'habitude de travailler avec un seul mobile, ce qui est le cas de la majorité des professionnels, le Passport ne peut pas être le meilleur choix. Autrement dit, l'expérience globale du dernier BlackBerry est en deçà de ce que peuvent offrir d'autres terminaux haut de gamme sur d'autres plates-formes. Et s'il devait lui-même choisir un seul téléphone, aussi bien pour travailler que pour se distraire, notre confrère ne n'opterait pas pour le BlackBerry Passport.
Conclusion
Comme il l'écrit dans son article, notre confrère de CIO aime le Passport BlackBerry. Il l'aime même beaucoup. Et il va continuer à l'utiliser après ce test, contrairement à d'autres terminaux qu'il a relégués dans une boîte. Il apprécie son clavier, même s'il est un peu surdimensionné et peu maniable, l'autonomie de sa batterie est impressionnante, la qualité de ses matériaux est excellente, et son grand écran en fait un mobile très productif. Notre confrère conseillerait le Passport aux « Power User » qui apprécient de pouvoir travailler sur un smartphone.
Par contre, l'expérience logicielle est insuffisante, en grande partie à cause des nombreux bogues. Il faut aussi du temps pour s'adapter au clavier et certains gestes ne fonctionnent pas aussi bien que l'on pourrait l'espérer. Le terminal est de grande taille, ce qui pourrait certainement gêner certaines personnes. Enfin, les utilisateurs qui ne sont pas prêts à avoir plus d'un téléphone dans leur poche ne voudront sans doute pas s'encombrer d'un Passport. Pour toutes ces raisons, notre confrère pense qu'ils auront du mal à faire bon ménage avec le terminal.
Cela étant dit, BlackBerry a eu le mérite de mettre sur le marché un terminal mobile vraiment novateur, différent et unique en son genre. Aujourd'hui, le monde du smartphone est devenu ennuyeux, au moins d'un point de vue matériel. Les principaux fabricants se copient les uns les autres de manière flagrante et un nouveau produit comme le Passport a quelque chose de rafraîchissant. Le Passeport (en version 32 Go, tous opérateurs) est disponible ou en précommande chez certains revendeurs (prix à partir de 630 euros TTC environ).
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