Après une semaine de prise en main avec l'iPad pro, notre confrère Susie Ochs déclare que son expérience globale est satisfaisante, et selon elle, le stylet Pencil apporte un vrai plus qui peut justifier l’achat de la dernière tablette d'Apple. Mais dans l’ensemble, elle estime que, pour dépenser 300 euros de plus que le moins cher des iPad Air 2, il faut trouver à ce matériel d’autres avantages que son écran de grande taille.
Ce qui est le cas à plusieurs égards : grâce à son processeur plus rapide et à sa dotation en RAM plus conséquente, l'iPad Pro permet de faire tourner une nouvelle génération d'applications aussi bien qu’un ordinateur de bureau. Par ailleurs, le Pencil, réservé à ce modèle d’iPad, permet de prendre des notes à la main ou de dessiner, et notre consœur de Macworld recommande ce choix de tablette pour tout travail d’écriture ou de dessin. À moins d’attendre l’année prochaine, au cas où Apple déciderait de proposer son crayon avec d’autres modèles de tablettes.
La taille de l’écran est vraiment importante : il y a beaucoup d’espace entre les icônes !
De l’avis de Susie Ochs, pour ceux qui n’envisagent pas d'utiliser le crayon, le coût supplémentaire par rapport à un iPad Air 2 ou même un iPad mini 4, sera difficile à justifier. L'iPad Pro est un peu comme un Mac Pro ou un MacBook Pro : l’utilisateur est tout à fait capable de savoir s’il a besoin ou non de ce type de matériel pour son travail. Et si vous vous posez la question, c’est que, probablement, l’iPad Pro n’est pas fait pour vous !
Le Pencil, principal motif d’achat de l'iPad Pro
En pratique, le Pencil est étonnant. La prise en main est très naturelle. Rien à voir avec les stylets capacitifs bon marché et leur embout de caoutchouc. Dessiner ou même griffonner avec le Pencil est un vrai bonheur. La sensibilité à la pression et la détection d'inclinaison font que le crayon réagit plus ou moins comme on peut s'y attendre, avec très peu de latence. Notre consœur explique que, depuis l’université, elle ne pratique plus beaucoup le dessin ou la peinture. Mais le crayon d’Apple lui a redonné l’envie de s’y remettre. Pouvoir griffonner, colorier, faire un croquis, ou prendre des notes rapides tout en regardant une émission sur Hulu dans une fenêtre incrustée l’a vraiment enthousiasmé. Le Pencil lui a même donné la nostalgie de l'époque où elle utilisait chaque jour du papier et des crayons. En même temps, elle a eu le sentiment qu’elle tenait entre ses mains un outil futuriste très efficace.
La prise en main du Pencil ne demande pratiquement pas d'apprentissage, car il réagit aux mouvements quasiment comme un crayon normal.
Cependant, elle se demande pourquoi le crayon est aussi rond. Chaque fois, elle appréhende de poser le Pencil : elle a peur qu’il ne roule elle ne sait où. Elle s’inquiète aussi de perdre le petit capuchon qui couvre le port Lightning. En temps normal, elle reconnaît qu’elle n’a pas vraiment besoin du crayon pour travailler. Généralement, elle tape son texte dans les boîtes de l’app Byword et édite ses fichiers JPEG dans l’app Pixelmator. Même si elle adore le Pencil, un peu comme elle aimait les cahiers et les stylos, elle avoue que si elle devait dépenser 919 euros, prix de départ de l’iPad Pro sans le Pencil (109 euros), elle achèterait un iPad mini et beaucoup de cahiers et de stylos. Néanmoins, elle pense que les graphistes trouveront sans doute que l’iPad Pro, avec le Pencil et une app comme Astropad, est une bonne alternative, de surcroit bon marché, à la tablette Cintiq de Wacom. De plus, au fil du temps, il est certain que le crayon trouvera de nouvelles applications. Les développeurs et les bidouilleurs sont d’ailleurs déjà à l’œuvre pour étendre ses usages.
Tops et flops
Certaines applications professionnelles tirent profit de ce grand espace de travail. C’est le cas notamment de la formidable application de dessin Procreate ou encore de Pixelmator pour la retouche photo. Un écran aussi grand convient aussi pour les apps comportant de nombreuses palettes d'outils, comme iMovie. Et quand on travaille avec deux apps côte à côte, il est appréciable de pouvoir donner à chacune autant d’espace que sur un iPad Air. Sur son iPad, Susie Ochs utilise surtout Byword, Safari, Kindle, et Mail. L’écran de 9,7 pouces de l’iPad Air ou même l’écran de 7,9 pouces de l’iPad mini seraient suffisants. A fortiori l’écran de 12,9 pouces de l’iPad Pro (voir ici les Benchmarks complets).
Sur l’iPad Pro, iMovie est plus rapide et dispose d’un espace très suffisant, mais Susie Ochs préfère encore utiliser un Mac.
Cependant, la capacité de faire tourner deux applications côte à côte n’est pas exactement assimilable à du multitâche. Notre consœur fait remarquer qu’elle a été confrontée à certaines limitations qu’elle pouvait contourner. Et elle aurait préféré ne pas avoir à les gérer. Certes, sur l'iPad Pro, il est très appréciable de pouvoir ouvrir Byword côte à côté avec Safari en mode Split View. Mais sur un ordinateur Mac, il est possible d’ouvrir plusieurs documents Byword, ce que ne permet pas de faire l'iPad Pro, puisqu’il n’est pas possible d’ouvrir la même app dans les deux fenêtres de Split View. De même, si l’on souhaite voir deux pages web côte à côte, il faut les ouvrir dans deux navigateurs différents. Enfin, toutes les apps de l’iPad ne sont pas compatibles avec Split View.
Et ce n'est pas tout. Sur un Mac portable ou un Mac de bureau, des utilitaires comme RescueTime, qui sert à comptabiliser le temps passé sur diverses applications et sur les sites web, peuvent tourner en arrière-plan. Malheureusement, il n’y a pas d’équivalent à RescueTime sous iOS. Autre exemple, sur le Mac, il est possible d’enregistrer ses appels Skype pour les podcaster plus tard, en étant connecté en Ethernet. Enfin, sur un ordinateur Mac, le téléchargement et l’organisation des fichiers sont plus faciles même si, selon notre consœur, l'application iCloud Drive sous iOS 9 facilite désormais ces opérations sur l'iPad.
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