Tendance à la baisse des offres d'emploi « cadres »
Plusieurs sources indiquent que les offres d'emploi ont été à la baisse au mois de mars. Dans la « niche » informatique, les résultats sont contrastés selon les catégories socio-professionnelles, mais pourraient suivre la tendance générale d'une décroissance sur les mois à venir.
« Après l'emballement de février, mars paraît bien terne. Nous sommes sur un marché atone. Rien à signaler. Aucun mouvement significatif, ni sur des métiers particuliers, ni sur des secteurs d'activité», indique Wilhelm Laligant, directeur général d'Advancers Executive. Pourtant, selon le baromètre mensuel du cabinet de recrutement Advancers Executive, les offres d'emploi dans le secteur informatique ont augmenté de 6% par rapport à février 2007 - et de 30% par rapport à mars 2006.
Pourquoi donc une analyse aussi sévère ?
« La faiblesse du mois de mars, les vacances de Pâques en avril, les élections, les ponts de mai, et les congés payés à solder avant le 31 mai risquent de ralentir fortement l'activité du recrutement pour les mois à venir. Il n'y a qu'à regarder un calendrier pour voir les jours réellement travaillés », répond W. Laligant qui anticipe la situation à venir.
Cette analyse est partagée par un autre grand acteur du recrutement. Le Monster Index de l'emploi indique en effet : « après la forte hausse de février, l'activité de recrutement en ligne a sensiblement diminué en mars, mais continue d'afficher une croissance soutenue sur les douze derniers mois. »
Selon Monster, la baisse affecte la R&D et les cadres
« Au cours du mois de mars, la majorité des secteurs d'activité suivis par l'Index ont enregistré une baisse du nombre d'offres d'emploi en ligne. Cette tendance affecte plus particulièrement le secteur de la recherche et du développement qui affiche la baisse la plus marquée. Le secteur de la fabrication, de la production, de la maintenance et de la réparation a également enregistré une baisse sensible », poursuit Monster, dont l'Index fait état de 111 offres dans l'informatique en mars 2007 (115 en mars 2006) et 115 en février 2007 (contre 123 en février 2006). Mais ces résultats à la baisse sont à nuancer par catégorie socio-professionnelle. Selon Monster, si la demande en cadres supérieurs a reculé dans de multiples secteurs d'activité, « on notera toutefois la progression de la demande en techniciens qualifiés dans le secteur de l'informatique et des télécommunications. Au global, l'Index de cette catégorie professionnelle ressort en hausse de 30 points sur les douze derniers mois. »
Un clivage entre les pays d'Europe selon l'axe Est/Ouest
Une autre inquiétude cependant : alors que les offres en France montrent un net repli, le Monster Index de l'Emploi en Europe affiche une tendance globalement positive. En mars, l'Index a gagné un point pour s'établir à 130 (il est en hausse de 13 points sur un an), enregistrant ainsi son deuxième mois consécutif de hausse après la baisse saisonnière du mois de janvier. Les performances sont contrastées d'un pays à l'autre, avec une progression aux Pays-Bas, en Suède et au Royaume-Uni.
DRH Europe du Sud chez Monster, Claude Monnier souligne le clivage entre l'Europe de l'Ouest et l'Europe de l'Est. « Si l'on note une légère déflation sur les profils d'ingénieurs et d'informaticiens en Europe de l'Ouest, tous ces métiers sont recherchés en Europe de l'Est, de Roumanie jusqu'en Russie. Cette tendance, visible depuis plusieurs mois, tend à s'accentuer. L'élément clé est la géo-localisation. En effet, les investissements vont se poursuivre, mais la R&D peut se faire en dehors de l'Europe de l'Ouest. La croissance mondiale est assez forte, il est donc utile de réfléchir aux opportunités qui existent. »
Inutile donc de s'affoler, même si la tendance du marché est à surveiller, en tenant compte des disparités entre les métiers et en étudiant les fluctuations des marchés de l'emploi qui tendent à complexifier les recherches et orientent les analyses conjoncturelles. « Pour les personnes en process de recrutement, il faut continuer normalement les entretiens. Pour celles en recherche active, les mois à venir vont malheureusement être assez calmes », conclut Wilhelm Laligant.