Tendance : A 50 ans, le disque dur a encore de beaux restes
Le disque dur fête son cinquantenaire ce 13 septembre. Si les recherches se multiplient pour lui trouver un successeur, il devrait rester le dispositif de stockage le plus populaire.
Depuis son invention par IBM en 1956, le disque dur reste le dispositif de stockage le plus populaire de l'industrie. Le nombre de disques durs vendus ne cesse de croître et le prix moyen du Mega-octet continue à chuter. Tant que le ration capacité/prix des disques durs progressera, il y a peu de chance de voir émerger des concurrents à l'échelle industrielle même si la mémoire flash s'affirme pour les basses capacités. Pour les scientifiques des laboratoires d'IBM à Almaden, le disque dur a encore de beaux jours devant lui.
Repousser les limites
S'ils sont conscients des possibilités de progression des disques durs, les scientifiques en connaissent également les limites. La principale barrière à laquelle ils se heurtent à pour nom effet supra-paramagnétique. Dans un disque dur, les données sont enregistrées sur un support magnétique sous la forme de bit -en fait un espace magnétisé dans une ou l'autre des directions sur le disque. Pour gagner en densité, chaque génération de disque dur réduit cet espace. Mais si les bits deviennent trop petits, ils peuvent spontanément perdre leur magnétisation, ce qui se traduit par une perte de données. C'est pour cette raison que de nombreuses recherches sont menées pour trouver une alternative au stockage magnétique. De nombreux chercheurs travaillent également sur les techniques de stockage holographique qui promettent des capacités de un térabit par pouce cubique (voir encadré). Enfin, une autre voie de recherche vise à concevoir des mémoires à haute densité. Des universités comme Carnegie-Mellon et des industriels comme Hewlett-Packard, IBM ou AT&T misent ainsi sur des dispositifs de stockage à l'échelle atomique. Pour encoder des données à une telle densité, les chercheurs utilisent des sondes microscopiques (ou probes) dont l'épaisseur est d'un millième celle d'un cheveu. Lorsqu'une sonde est mise en contact avec le support conducteur, des électrons enregistrent les données à sa surface. Les mêmes sondes peuvent retrouver et lire les données, ainsi qu'effacer des données déjà enregistrer. Pour l'instant cette technologie est expérimentale mais les laboratoires d'HP espèrent l'industrialiser d'ici quelques années. Vers 2010, on pourrait alors enregistrer jusqu'à 1 Terabit par pouce carré, soit l'équivalent de 50 DVD sur l'équivalent d'une carte à puce.
Aujourd'hui le futur du disque dur semble se diriger vers l'amélioration de la technologie dite perpendiculaire et le développement des disques holographiques.
Hologrammes : le stockage du futur ?
Lorsque l'on parle d'hologrammes, tout le monde pense aux images créées par Georges Lucas dans la Guerre des étoiles ou aux logos figurant sur la plupart des cartes bancaires. Pourtant, les hologrammes pourraient bien être la technologie de stockage de l'avenir.
Pour schématiser, un hologramme est fabriqué lorsqu'un faisceau laser interfère avec un second faisceau réfléchi par l'objet à enregistrer. Le motif généré par l'interférence est capturé par un cristal photosensible ou une autre forme de matériau optique. Lorsqu'on illumine à nouveau ce motif par le faisceau de référence, une image tridimensionnelle de l'objet est reproduite. "Chaque angle de vue produit une vue différente du même objet " explique Hans Coufal, un chercheur du laboratoire d'IBM à Almaden. " Le stockage holographique fonctionne de la même manière. Mais pour chaque angle de vue, on obtient une page complètement différente d'informations ". Jusque là, les chercheurs d'Almaden ont pu stocker jusqu'à 10,000 pages dans un cube de cristal photosensible de la taille d'un sucre. Chaque page contient environ 1 Mbit d'informations, soit une capacité de 10Gbit pour le cube. Selon Coufal, le stockage holographique offre des performances élevées. Chaque page est lue ou écrite en une seule opération, ce qui fait que les débits théoriques peuvent atteindre 1 Gbit/s.
Des disques holographiques
En partenariat avec Imation, les Bell Labs travaillent sur leur propre déclinaison de cette technologie et développent des disques holographiques. Contrairement aux disques optiques traditionnels, les données sont enregistrées sur l'intégralité de l'épaisseur du média et non plus seulement à la surface, ce qui permet d'accroître considérablement les capacités. Les performances sont quant à elles 25 fois supérieures à celles d'un DVD de première génération. Pour Alastair Glass, du laboratoire de photonique des Bell Labs, cela veut dire que dix disques suffiront à stocker les textes contenus dans une bibliothèque universitaire typique.
Glossaire
1 octet : 8 bit
1 Kilooctets : 1 000 octets
1 Mégaoctets : 1 000 000 octets
1 Gigaoctets : 1 000 000 000 octets
1 Teraoctets : 1 000 000 000 000 octets
1 Petaoctets : 1 000 000 000 000 000 octets
1 Exaoctets : 1 000 000 000 000 000 000 octets
1 Zettaoctets : 1 000 000 000 000 000 000 000 octets
1 Yottaoctets : 1 000 000 000 000 000 000 000 000 octets
Pour en savoir plus sur l'actualité du disque dur
Légende photo RAMAC 305
Le 13 septembre 1956, IBM lançait le RAMAC, le premier disque dur au monde. Cette armoire était capable de stocker 5 Mo sur 50 plateaux tournants d'environ 70 centimètres de diamètre.