Témoignage : Cent heures pour se former dans le temps de travail
« Sans la période de professionnalisation, je n'aurais suivi que le cursus initialement prévu pour les chefs de projet. Par ailleurs, je n'aurais pas pris le temps de réfléchir à d'autres besoins de formation ». Céline Rauscher, 31 ans, chef de projet chez Unilog fait partie des salariés qui ont profité des périodes de professionnalisation pilote menées au sein de la SSII en 2005. Elle travaillait à moment là sur le projet de refonte des systèmes d'information des guichetiers de la Poste. Elle a été choisie comme bénéficiaire du programme parce qu'elle réintégrait une mission après six mois d'absence liés à un congé de maternité ; ce qui correspond à l'un des critères légal d'éligibilité pour une période de professionnalisation. Elle avait par ailleurs un niveau de chargée de projet et envisageait d'évoluer vers le poste de chef de projet. Elle s'inscrivait ainsi dans l'un des profils cibles LIEN « évolution professionnelle » définis par Unilog pour les périodes de professionnalisation. Elle avait enfin démarré un cycle de formation de neuf jours destiné aux chefs de projet (commerce, management et développement personnel) chez Unilog IT Training. Or, pour accélérer le déploiement des périodes de professionnalisation pilote, il était intéressant de partie d'un parcours en partie construit et objectivé.
Céline Rauscher a défini la suite du parcours de formation en collaboration avec une responsable des ressources humaines. Elle a par exemple demandé un enseignement sur le suivi financier de projet, pour répondre à l'un de ses objectifs de progression, fixé lors de son dernier entretien annuel. Elle l'a complété par deux autres sessions en communication (« comment faire passer des messages difficiles à son équipe ») et sur la conduite d'entretiens annuels et l'évaluation. Au total, elle a suivi un parcours d'une centaine d'heures étalé sur l'année. Bien que les périodes de professionnalisation permettent de mettre en place des cursus plus longs (jusqu'à 600 heures), aller au delà ne lui a pas semblé souhaitable. « Des cours supplémentaires n'auraient pas été faciles à gérer avec mon emploi du temps, ni à justifier vis à vis de mes collaborateurs qui n'ont pas autant de formation », souligne Céline Rauscher. Elle précise en outre que 100 heures de cours apportent déjà un contenu consistant à absorber, d'autant qu'elles font aussi l'objet de cas pratiques. « Dans le cadre de ma fonction de chargée d'encadrement de juniors, je me suis attachée à guider un ingénieur qui avait du mal à trouver sa place sur un projet et mettre en place un système de délégation avec son manager », explique-t-elle.
Le bilan de l'expérience est positif. Céline Rauscher a bénéficié d'un parcours de formation plus étoffé et encadré qu'elle n'aurait eu sans période de professionnalisation, en raison de financements limités. Ce qui a constitué un bon départ pour une jeune chef de projet. En tant que manager, elle pourra maintenant aider les ingénieurs qu'elle encadre à voir si le dispositif peut être pertinent pour eux. Elle en mesure aussi la difficulté. « Le défi est de repérer les bons profils, les potentiels et les axes de progression chez ses collaborateurs. Il faut savoir prendre le temps de se projeter à moyen terme, alors qu'habituellement les formations se décident plutôt lorsqu'un un besoin se manifeste sur un projet ».