En 2012, l'arrivée de Free venait « donner un coup de pied dans la fourmilière », évoque l'UFC-Que Choisir dans une étude sur la concurrence dans la téléphonie mobile et son avenir. L'entrée en jeu de ce 4ème opérateur remettait en question le modèle de la subvention du terminal qui entraînait un surcoût important pour l'acheteur. Celui-ci pouvait aller jusqu'à 50% pour les smartphones d'entrée de gamme. Une subvention progressivement abandonnée au profit du modèle « sans engagement » qui devrait devenir la règle cette année, note l'UFC-Que Choisir. En deux ans, la facture mensuelle mobile a également baissé en moyenne de 30%, soit une économie totale de 6,83 Md€, souligne l'association.
Dans son étude, intitulée « Concurrence dans la téléphonie : un bilan sans appel. La ligne consumériste ne doit pas être coupée », l'organisation de défense des consommateurs exprime par ailleurs ses craintes quant à la préservation de l'intensité concurrentielle à l'avenir. Elle souligne que le sujet exige « anticipation et action de la part des autorités de régulation ». Même si le rachat de SFR par Numéricable a maintenu un 4ème opérateur à court terme, l'UFC-Que Choisir évoque une prochaine restructuration du secteur (fragilité de Bouygues, capacité d'investissement de SFR dans la 4G...) et suggère de faire baisser rapidement les tarifs de gros appliqués par les opérateurs aux MVNO (mobile virtual network operator) pour que ces derniers puissent conserver un rôle « d'agitateurs du marché ».
Une fausse menace sur l'emploi ?
L'étude revient aussi sur les répercussions de l'attribution de la 4ème licence mobile sur l'emploi dans le secteur des télécommunications. La concurrence et la baisse des prix avaient été présentées comme une menace dans ce domaine, tant pour l'Etat, parce qu'il prélevait moins de TVA, que pour les opérateurs existants. L'UFC-Que Choisir estime que cette concurrence est une fausse menace pour l'emploi et considère qu'il ne faut pas se cantonner au seul cadre sectoriel pour évaluer son impact. L'association présente des données de l'Insee et de l'Arcep, faisant apparaître une diminution des emplois sectoriels depuis 1990 jusqu'en 2010, année de la délivrance de la 4ème licence mobile, puis une évolution plutôt portée à la hausse, après une baisse due à la suppression d'emplois chez France Telecom. Néanmoins, la mutation du secteur est soulignée, ainsi que le nombre de paramètres qu'il faut prendre en compte pour la grille de lecture.
En conclusion, l'étude rappelle que la dynamisation de la concurrence a été bénéfique pour le pouvoir d'achat des consommateurs, avec la normalisation du « post-payé » et le « SIM-only ». Elle rappelle aussi que si les revenus des opérateurs ont chuté, cela a succédé à une période de hausse particulièrement marquée.