« Avec un objectif de 10 000 ingénieurs cyber diplômés d’ici 2030 et une politique axée sur le renforcement de la formation et de la recherche, Télécom SudParis veut renforcer son impact sur la sécurité nationale dans la lignée du plan d’investissement gouvernemental France 2030 ». C’est en ces termes que François Dellacherie, directeur de l’école publique d’ingénieurs, et Hervé Debar, directeur-adjoint en charge de la recherche et membre du conseil scientifique de l’Anssi (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) ont défini la politique de l’établissement en matière de sécurité des systèmes et des réseaux. Présentée ce jeudi 8 décembre, la feuille de route consistera dans un premier temps à accélérer dans la formation aux métiers cyber. Pour cela, la mise en place de « Train cyber experts », un projet doté de 4,4 millions de dotation associe 5 acteurs académiques à savoir l’institut Mines-Télécom et ses écoles, Eurecom, l’université Paris-Saclay, l’uiversité Versailles-Saint-Quentin, et Centrale Supélec.
Plusieurs partenaires industriels apportent leur soutien à l’élaboration des contenus numériques et des plates-formes pour assurer la formation de 10 000 professionnels de la cybersécurité de niveau Bac+5 ou équivalent. « Les formations développées seront tournées vers l’alternance pour faciliter l’intégration dans le monde professionnel », a souligné François Dellacherie. « Elles seront proposées à labellisation SecNumEdu de l’Anssi pour les rendre visibles auprès des apprenants », a-t-il précisé. Pour Télécom SudParis, l’enjeu est de déployer très rapidement deux programmes de formation, l’une d’ingénieur par apprentissage (FIPA), l’autre de mastère spécialisé. Ces formations, de 25 à 30 places offertes chaque année, ont pour vocation de former des experts dans le domaine de la cybersécurité.
Des programmes courts pour la formation continue
A terme, ces derniers seront capables de concevoir et de développer des systèmes sécurisés, de les auditer et de les opérer. Ils pourront accomplir des missions de conception, de pilotage et d’audit en début de carrière, et évolueront naturellement vers des fonctions de management, par exemple responsable de la sécurité des systèmes d’information d’une entreprise ou d’une administration. L’école proposera également des formations certifiantes focalisées sur des enjeux technologiques, comme la cybersécurité pour les réseaux du futur, l’industrie ou la santé. Ces parcours plus courts pourront soutenir les évolutions de carrière des professionnels de la cybersécurité, et former des professionnels d’autres domaines aux enjeux de la cyber (risques, menaces, parades).
Télécom SudParis mettra également en place une offre de validation des acquis de l’expérience (VAE) permettant d’accéder à ces diplômes. Tous les programmes seront proposés à labellisation SecNumEDU, et SecNumEDU-FC pour les formations courtes spécifiques. L’école développera également plusieurs plates-formes d’apprentissage autour de la cybersécurité des réseaux, du bâtiment connecté, et du véhicule autonome. « Nous devons agir pour promouvoir des métiers, mal connus et souffrant d’un déficit d’image », a insisté François Dellacherie. Un travail de sensibilisation doit être fait dans les lycées et des actions doivent également être menées pour susciter des vocations auprès des femmes, peu présentes dans la filière cyber », a-t-il conclu.