Télécom Italia au coeur d'un scandale financier
(Source EuroTMT ) C'es la tempête sur Télécom Italia. Stefano Mazzitelli, l'ancien administrateur délégué de Sparkle, la filiale de Telecom Italia, a été arrêté pour son implication dans un scandale de fausses facturations et de fraude fiscale. Selon le parquet de Rome, Sparkle et l'opérateur de fibre optique Fastweb auraient mis au point un système de fausses facturations de services téléphoniques et télématiques inexistants pour un montant global de 2 milliards d'euros.
L'Etat italien aurait ainsi perdu quelques 365 millions d'euros, soit la somme qui n'aurait pas été payée au fisc par les dirigeants des deux sociétés impliquées dans ce scandale. La TVA aurait été versée sur des comptes situés à l'étranger et réinvesti dans l'immobilier et l'achat de bijoux et de voitures. Selon les enquêteurs, les dirigeants, incarcérés de Sparkle et Fastweb, auraient utilisé des sociétés écrans relevant du droit italien, anglais, finlandais et luxembourgeois.
1,2 milliard d'euros envolés à la Bourse
Dans ce contexte, l'opérateur Télécom Italia a repoussé l'approbation de son bilan 2009 au 25 mars prochain. Quant à la présentation du nouveau plan industriel qui devait avoir lieu vendredi dernier, elle a été fixée au 29 avril. A l'origine de ces deux décisions importantes, la chute du titre Telecom Italia qui a perdu 5,3 % à la bourse de Milan jeudi 25 février.
Aux dernières nouvelles, la valorisation de l'opérateur a perdu l'équivalent de 1,2 milliard d'euros la semaine dernière. Les investisseurs ont été refroidis par la saisie de 300 millions de Sparkle à titre préventif et par la position du tribunal qui réclame la mise sous tutelle de la filiale de Telecom Italia. La décision des magistrats devrait tomber dans les jours qui viennent. En attendant, la direction de Telecom Italia essaye de requinquer le moral de ses troupes et des investisseurs. C'est d'ailleurs dans cet état d'esprit que l'administrateur délégué du groupe Franco Bernabe vient d'annoncer que l'opérateur se portera partie civile contre les anciens dirigeants de Sparkle.
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Au-delà de l'aspect judiciaire, cette affaire pourrait avoir d'autres retombées importantes pour Telecom Italia. A commencer par la fusion avec Telefonica qui ressemblait, il y a quelques jours encore, à un mariage forcé en raison de la situation financière difficile de l'opérateur italien. En effet, selon les données préliminaires, les comptes ne se portent pas très bien. Le groupe affiche quelques 34 milliards de dette, l'Ebitda est en chute libre (11,3 milliards soit 4,4 milliards de moins par rapport à l'an dernier), tout comme les revenus dans la téléphonie fixe et mobile (- 5,6 % par rapport à 2008) sans parler de la détérioration constante de la marge d'expansion du groupe sur les marchés étrangers.
Selon les analystes, les bénéfices nets devraient tourner autour de 1,5 milliards d'euros, mais il ne s'agit que d'estimations approximatives. En revanche, les coûts ont été globalement réduits de 900 millions d'euros grâce avant tout, à une réduction des effectifs (- 5 700 salariés). Dans ce contexte, Telecom Italia ne semblait pas avoir trop le choix. Mais après le scandale Sparkle, les fiançailles pourraient être rompues. Selon le quotidien « La Repubblica », un représentant de l'establishment industriel aurait déclaré sous couvert d'anonymat : « Telefonica ne se lancera jamais dans une opération risquée avec un groupe tellement compromis sur le plan judiciaire que la direction a du repousser la date de présentation de l'exercice 2009 ».
Une fusion en sursis
Pour l'heure, les Espagnols ne bougent pas. Tout comme la direction de Telecom Italia, Cesare Alierta, le PDG de Telefonica, veut probablement attendre le déroulement de l'enquête et surtout, la décision du tribunal sur l'éventuelle mise sous tutelle de Sparkle.
Que va-t-il donc se passer ? « Wait and see » confient en coulisse quelques dirigeants. Certes, l'annulation de la fusion avec Telefonica, qui n'est pas encore bouclée, posera de sérieux problèmes à l'opérateur qui devra revenir à la case départ et trouver de nouveaux interlocuteurs, peut-être en Italie. C'était d'ailleurs la solution proposée au départ par le gouvernement Berlusconi qui parlait de défendre l'italianité de l'opérateur en évitant la solution espagnole. Toutefois, le scandale Sparkle pourrait avoir raison des éventuels prétendants qui traînent déjà les pieds quant on leur demande d'investir en raison du contexte économique transalpin plutôt morose.