Téléchargement illicite : Michel Rocard répond à Christine Albanel
L'ancien Premier ministre s'étonne de la réaction de Christine Albanel, qui estimait que les eurodéputés n'avaient pas compris le projet français de riposte graduée. Au contraire, précise Michel Rocard, les parlementaires de Strasbourg ont parfaitement assimilé les desseins de Paris.
Michel Rocard a réagi, pour LeMondeInformatique.fr, aux récents propos de Christine Albanel. La ministre de la Culture reprochait aux eurodéputés d'avoir approuvé un amendement - notamment déposé par le ci-devant Premier ministre français - condamnant « l'interruption de l'accès à Internet » prévu par le rapport Olivennes pour les internautes qui s'adonneraient au téléchargement illicite. « Le Parlement européen n'a pas une bonne compréhension de ce que nous allons faire », a ainsi déclaré la ministre.
« Je trouve étonnante la réaction de madame Albanel », indique Michel Rocard, co-dépositaire de l'amendement au rapport du Français Guy Bono ayant suscité l'ire de la ministre. Le texte assimilait la suspension de l'abonnement à Internet à une « mesure allant à l'encontre des droits de l'Homme, des droits civiques et des principes de proportionnalité ». Michel Rocard persiste et signe, en nous déclarant : « Pour moi, la coupure éventuelle de l'Internet est une punition collective, principe interdit par tous nos systèmes de droit. La lettre des textes est claire et il n'y a aucun problème sophistiqué de compréhension là derrière. ». Le député européen conclut par une pointe d'ironie adressée à la locataire de la rue de Valois : « Nous savons lire et cela suffit. »