Après avoir fabriqué pendant 10 ans toutes sortes de terminaux domestiques (modems, décodeurs, set-top box...), Cisco prévoit de quitter cette activité et de vendre sa division Connected Devices, comprenant des technologies modem et vidéo, au français Technicolor (ex Thomson Multimédia), ont indiqué les deux sociétés jeudi. Bien que Cisco va arrêter la construction de terminaux, il continuera cependant à développer des logiciels et des services cloud à destination des fournisseurs télécoms.
Revenu de loin, Technicolor voit donc dans cette perspective de rachat un nouveau pilier de développement. L'acquisition du business de Cisco devrait ainsi lui permettre, comme indiqué dans un communiqué, de doubler le chiffre d'affaires de son activité maison connectée à près de 3 milliards d'euros, et d'atteindre un Ebitda ajusté supérieur à 200 millions d'euros d'ici fin 2016. L'opération s'effectuerait pour un montant de 550 millions d'euros dont 413 millions en numéraire et 137 en actions nouvelles émises par le groupe français.
Une acquisition de part de marché au détriment de l'emploi ?
L'abandon à Technicolor de la branche Connected Devices peut paraître étrange de la part de Cisco alors que le marché de l'Internet des Objets bat son plein. Mais il faudrait plutôt le voir comme un recentrage de l'équipementier américain vers l'infrastructure capable de sous-tendre l'IoT plutôt que la fourniture de matériels aux clients finaux. De plus, la vente de l'activité Connected Devices devrait permettre à Cisco d'améliorer sa marge d'un point, tandis que Technicolor compte sur cette activité pour doper son business maison connectée.
La finalisation de l'acquisition devrait intervenir d'ici fin 2015 ou début 2016. Dans le cadre du rachat, le directeur de la technologie et de la stratégie de Cisco, Hilton Romanski, viendra siéger au conseil d'administration de Technicolor. Avec ce rachat, la firme française disposerait d'une part de marché dans le domaine des modems, décodeurs et terminaux pour maisons connectées de 16%, contre 25% pour le leader Arris-Pace et de 7% pour Huawei.
Les impacts de ce rapprochement - en termes de coût notamment - auraient cependant un impact sur l'emploi avec la possibilité, selon le directeur général de Technicolor Frédéric Rose cité par les Echos, d'une réduction de 200 à 300 postes sur un effectif de 1 800 personnes.