« Le numérique, il y a ceux qui en parlent et ceux qui le font », a pointé ce matin Nicolas Petit, directeur de la division Marketing & Opérations chez Microsoft France, en ouvrant la 2ème journée des tech.days. Comme chaque année, la filiale française déroule en trois jours un programme dense de sessions et formations sur les technologies maison (au Palais des Congrès de Paris jusqu'au jeudi 13 février). Après les développeurs, hier, l'éditeur s'est donc adressé aux DSI, « qui pensent la stratégie numérique de l'entreprise ». Au menu : plongée dans l'infrastructure et démocratisation des usages. Pour en parler, Microsoft France a de nouveau convié son propre DSI, Patrice Trousset, chargé d'éclairer sur l'informatique interne de son entreprise. A ses côtés, Thierry Rapatout, directeur technique de l'entité Microsoft Services, est venu rendre compte des projets des clients et de leur réalité quotidienne. Comme à l'accoutumée sur l'événement, l'amphithéâtre du Palais des Congrès a fait salle comble.
Premier sujet, la modernisation du datacenter avec deux mots-clés, le cloud et « l'hybridation ». Aux commandes des démonstrations, Arnaud Lheureux, évangéliste technique chez Microsoft France, a montré les améliorations apportées à Windows Server 2012 sur les fonctionnalités à mettre en oeuvre pour récupérer son système après un « désastre ». On pouvait déjà envoyer toutes les 5 minutes une VM sur un autre hyperviseur, mais les clients ont demandé plus de granularité. Désormais, on peut descendre ce délai à 30 secondes ou le monter à 15 minutes. Et on peut rajouter un autre niveau de sécurité en faisant un « réplicat du réplicat » vers un datacenter secondaire, toutes les 5 ou 15 minutes. La synchronisation des opérations s'appuie sur Hyper-V Recovery Manager.
On peut le faire avec des machines virtuelles Windows mais aussi avec des VM Linux, souligne Arnaud Lheureux qui propose la même démonstration avec une machine OpenSuse. Cette distribution est disponible dans le cloud Windows Azure depuis janvier dans sa version 13.1 (s'ajoutant ainsi à Ubuntu et FreeBSD) et elle intègre nativement les drivers d'Hyper-V . « On arrive à un niveau de fonctionnalités équivalent dans Windows et Linux », assure l'évangéliste technique qui annonce pour bientôt le support de Debian et Red Hat.
Virtualisation du stockage
Etape suivante, la virtualisation du stockage avec une démonstration portant sur la création d'un disque virtuel hybride mixant des capacités de SSD et de disques durs, avec le concours d'un algorithme de déduplication des données intéressant à mettre en oeuvre dans les environnements VDI.  Du côté des bases de données, SQL Server 2014 intègre nativement le in-memory. En interne, et comme chez VMware avec le SDDC, Microsoft poursuit aussi son évolution vers la virtualisation du datacenter. « On migre vers le cloud dans toutes ses dimensions », a commenté Patrick Trousset en insistant sur la cartographie des applications. « Tout n'est pas forcément candidat à monter en mémoire », cite-t-il en exemple en expliquant cette évolution par le besoin de mutualiser pour avoir l'agilité nécessaire. « Maintenant, quand on provisionne une base de données dans Azure, cela se fait dans un délai de l'ordre de la minute, et on réduit les coûts. » Pour l'Europe, les datacenters de Microsoft sont situés à Dublin, en Irlande, et aux Pays-Bas à Amsterdam, en back-up.
De son côté, Thierry Rapatout évoque deux exemples de projets menés en ce moment avec deux grands partenaires internationaux. « Nous montons le plus gros cloud privé pour héberger la plateforme collaborative d'un grand nom de l'énergie », a-t-il indiqué. « A terme, 500 à 1 000 VM tourneront sur cette plateforme ». L'autre projet concerne un grand nom de l'assurance qui porte sur une solution en mode SaaS sur Azure. Il y a deux ans, au sein de l'activité Microsoft Services, l'équipe qui travaille sur les outils collaboratifs menait 50% de projets online. L'an dernier, en ajoutant cloud privé et online, cela a représenté les ¾ de son activité.
Gestion des identités en mode hybride
Un mot au passage sur la prise en charge de l'obsolescence des applications (Microsoft en profite pour rappeller que Windows Server 2008 ne sera plus supporté à partir de juillet 2015. C'est l'occasion de reprendre la main sur son patrimoine et de voir quelles applications sont éligibles à une modification. Dans une architecture hybride, la gestion des identités on premise et dans le cloud se pose alors comme l'un des challenges, la réponse de Microsoft reposant bien sûr sur Azure Active Directory. L'équipe française de l'éditeur souligne ici la nécessité de faire monter en compétences le personnel IT par des plans de formation.
Enfin, cette 2ème session des tech.days est revenu sur la pénétration des usages extérieurs dans l'entreprise, dont le Byod. Chez Microsoft, on privilégie plutôt « Choose your own device » pour pouvoir maîtriser et encadrer l'utilisation des terminaux mobiles dans le contexte professionnel. « Ce n'est pas Open Bar », a pointé Patrice Trousset, DSI de Microsoft France et Benelux. On peut toutefois choisir son périphérique, gérer ses données et l'administrateur donne son accord pour synchroniser les données du travail sur la tablette personnelle si l'utilisateur respecte le cadre donné. Les fichiers sont notamment chiffrés avec EFS (encryption file system). Microsoft a également présenté ses nouveautés autour de l'authentification de l'utilisateur sous Windows 8.1 qui permet d'ouvrir une session en activant les zones d'une image sur l'écran tactile, en passant par la reconnaissance de l'empreinte digitale ou via une carte. L'authentification multi-facteur permet de mieux sécuriser en passant par une étape supplémentaire via une smartcard ou un appel téléphonique.
Au programme du 3ème jour des tech.days, une session porte sur l'impact du numérique sur les métiers de l'IT.