TCL vient d'ouvrir un laboratoire 5G dans les locaux de l'école Eurecom qui se trouve sur le campus Sophiatec de Sophia Antipolis, à côté de Nice. Le fabricant de smartphones chinois qui détient notamment la marque Alcatel va collaborer avec cette dernière sur le firmware libre Open Air Interface (OAI) dédié aux puces modem. Ce dernier est développé par Eurecom sous la houlette de Christian Bonnet, professeur du département Systèmes de communication de l'école et président de l'OAI Alliance. « Ce partenariat va nous permettre de développer en avance de phase les applications 5G pour nos terminaux, nos objets connectés et nos système VR », explique Pierre Bonnard, directeur des programmes d'innovation de TCL.
Concrètement la première phase de cette collaboration initiée il y a déjà quelques mois a consisté à crée une plateforme 5G opérationnelle. « Nous nous sommes d'abord concentrés sur la mise en place de signaux 5G stables et performants. Aujourd’hui nous avons atteint le maximum de débit autorisé par la norme, soit 35 Mb/s et assurons une robustesse supérieure à la 4G », explique Bruno Jechoux, responsable du laboratoire 5G de TCL. En se basant sur OAI, le fabricant a pu réaliser en décembre dernier une démonstration grandeur nature de l'usage de la 5G à des fins commerciales.
Une version stable fin 2017
La prochaine étape, qui devrait être bouclée courant 2017, va consisté à mieux stabiliser les réseaux 5G et permettre l'agrégation de signaux issus de multiples antennes. « Nous nous basons sur un cycle. Nous développons une innovation, nous l'intégrons avec l'aide d'Eurecom à OAI puis nous l'implémentons dans nos produits TCL. Ensuite, nous recommençons », explique Bruno Jechoux. En termes de feuille de route, le fabricant espère avoir une version stable et fonctionnelle du firmware 5G fin 2017 pour le lancement de la version 15 du standard. In fine TCL espère être prêt dès 2019 pour les premiers pré-déploiement prévus aux USA.
« Nous allons aussi travailler directement sur les usages pour la 5G », détaille Pierre Bonnard. Il met surtout en avant la réalité virtuelle, pour laquelle TCL vient d'annoncer plusieurs produits. « Aujourd'hui, nous pouvons modéliser des environnement en 3D mais les réseaux ne permettent pas d'interagir avec, notamment au niveaux des objets. Ce sera possible avec la 5G », explique le dirigeant. Il travaille également sur le stockage des mobiles. « Pour l'instant, un des principaux facteurs limitant des smartphones est le stockage. Avec la 5G nous auront des débit vers le cloud qui seront similaires à du stockage interne sur la flash », ajoute Pierre Bonnard.
Développer la 5G pour l'IoT et le M2M
Selon lui, la 5G va également simplifier les déploiement IoT. D'une part en étant moins gourmande en énergie et d'autre part en apportant une densité permettant de connecter beaucoup plus de terminaux sur une seule antenne. « La 5G ne s'adresse pas qu'aux smartphones. Elle va grandement simplifier les problématique de communications M2M, par exemple pour relier entre elles un grand nombre de voitures connectées », ajoute Eric Vallet, vice-président de TCL en charge des partenariats. C'est en partie à son initiative que le laboratoire 5G a été ouvert avec Eurecom. « Pour nos développement 5G, nous préférons multiplier les partenariats que d'investir de façon autonome. Nous travaillons déjà avec d'autres universités, des PME ou des fournisseurs comme Nokia », conclut le dirigeant.