La souveraineté numérique est toujours un sujet important en France. Récemment, le Sénat a créé une commission d'enquête sur ce sujet. Mais aujourd'hui, c'est la Dinsic (direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication de l'État) qui apporte sa pierre à l'édifice en officialisant le lancement de l'application de messagerie sécurisée souveraine, Tchap. Elle s'adresse à l'administration centrale et aux membres du gouvernement qui ont tendance à utiliser WhatsApp ou Telegram pour échanger.
Cette dénomination est un clin d'oeil à Claude Chappes, inventeur du télégraphe optique, premier système de télécommunications. L'application a été conçue en collaboration avec New Vector, une start-up franco-britannique avec deux atouts : chiffrement de bout en bout et hébergement sur des serveurs de l'Etat. Elle a été développée en open source.
La visio-conférence en piste et la téléphonie en vue
Avant de se lancer dans un déploiement à l'échelle, la Dinsic a testé pendant plusieurs mois le service. A l'occasion d'un entretien avec le vice-amiral Arnaud Coustillière, directeur général du Numérique au sein du ministère des Armées, il évoquait l'expérimentation de Tchap tout en regardant d'autres initiatives comme Citadel de Thales et Skred développé par Pierre Bellanger de Skyrock. Dans un premier temps, Tchap sera accessible aux personnes disposant d'une adresse mail professionnelle en .gouv.fr ou assimilé. En fait, la plateforme Tchap ne serait pas si sécurisé puisque juste après son lancement, le chercheur en cybersécurité Elliot Alderson a indiqué sur Twitter qu'il s'agissait d'une véritable passoire.
Elliot Alderson a réussi à s'inscrire sur la messagerie Tchap en usurpant une adresses email avec le suffixe @elysee.fr.
En dehors de Tchap, la Dinsic promeut une autre application, Jitsi. Cette dernière propose un service de visio-conférence et de voix sur IP, lui aussi développé en Open Source. Les deux applications sont disponibles sur les marketplaces pour Android et Apple.