Il y a trois mois, Talend lançait son offre de gestion des données de références (MDM, master data management) en affichant son ambition de démocratiser l'accès à ces outils avec une proposition technologique plus abordable que celles des autres acteurs du marché. Il ne lui aura pas fallu beaucoup de temps pour l'insérer dans son offre existante. L'éditeur français de solutions Open Source vient de livrer la version 4.0 de sa plateforme de gestion des données qui englobe désormais son ETL (solution d'extraction, de transformation et de chargement), ses outils de gestion de la qualité des données et, donc, sa toute récente offre de MDM.  Ces trois solutions peuvent toujours être acquises séparément ; en revanche, pour qui souhaite en combiner l'utilisation, les produits bénéficient d'une « forte intégration et d'une interface commune », souligne Fabrice Bonan, co-fondateur et directeur général (COO) de Talend. Il rappelle que la technologie d'Amalto, dont les actifs ont été acquis en 2009 pour construire l'offre de MDM, « avait une philosophie très proche de celle de Talend, basée sur le langage Java et sur Eclipse, notamment pour les interfaces, ou encore GWT. Les standards que nous utilisons sont très cohérents avec ceux d'Amalto. »

Analyse d'impact et lignage de données pour la 4.0

Avec la version 4.0 de sa plateforme, l'éditeur a ajouté des fonctions importantes « qui prennent leur ampleur dans le cadre d'une suite : l'analyse d'impact des modifications et le data lineage [lignage des données qui permet à l'inverse de remonter à la source] ». Talend 4.0 propose pour l'ensemble des trois produits un studio unique de développement reposant sur Eclipse, ainsi qu'un référentiel commun de métadonnées pour la gestion de la documentation, le partage des métadonnées applicatives, des règles métiers et des règles de transformation et de validation. La suite dispose aussi d'un environnement de déploiement unifié avec un modèle d'exécution distribué, une console de contrôle et un reporting en temps réel sur l'exécution.

Talend 4.0 est disponible dans ses versions communautaire et commerciale. Sur son site, on peut télécharger librement Talend Open Studio (ETL), Talend Open Profiler et Talend MDM Community Edition.[[page]]Depuis son lancement, en janvier, l'éditeur a enregistré plus de 4 000 téléchargements de son offre de MDM. Au nombre des tout premiers utilisateurs ayant testé la solution avant sa sortie, le groupe Bolloré est passé en production dans trente pays. « Cela nous a permis de valider fonctionnellement l'offre ; c'était l'objectif du programme 'early adopter' », explique Fabrice Bonan. La version commerciale, disponible depuis peu, a reçu un bon accueil. « Il y a eu un 'upsale' relativement immédiat entre notre offre d'intégration de données et le produit de MDM », assure le dirigeant.

Le 4e tour de table réunit 8 millions de dollars

Talend vient par ailleurs d'annoncer un nouveau tour de table d'un montant de 8 millions de dollars (le précédent remonte à janvier 2009). Celui-ci voit les investisseurs historiques -Allianz Private Equity, Galileo Partners et Balderton Capital- remettre des capitaux dans la société, au prorata de ce qu'ils avaient respectivement apporté. Rappelons que Bernard Liautaud, fondateur de l'éditeur Business Objects (racheté par SAP), et associé de Balderton, est entré l'an dernier au conseil d'administration de Talend.
« L'objectif de l'opération, c'est d'être rentable cette année, confie Fabrice Bonan. Entre 2008 et 2009, nous avons réalisé 120% de progression et nous prévoyons la même évolution cette année. Nous pensons avoir constitué une suite middleware complète que nous allons pousser sur le marché. »

L'éditeur français gère désormais sept bureaux. Trois sont situés en Europe (Londres, Paris, Nuremberg) et trois aux Etats-Unis. A ceux de San Francisco et Los Angeles, vient de s'ajouter celui de New-York, ouvert le mois dernier, plutôt pour s'adresser aux secteurs public et financier. Le septième bureau est installé à Pékin. Récemment, Talend a recruté Steve Sarsfield comme responsable produit pour l'offre « data quality ». Il occupait auparavant des fonctions similaires chez Trillium Software, l'un des spécialistes de la qualité et de la gouvernance des données.