La sortie d'une tablette Apple (photo non contractuelle) aura alimenté les rumeurs pendant toute l'année 2009, un record pour un produit jamais annoncé ! Mais avec 2010, les discussions sur la date de sortie, le prix, le type d'écran, vont semble t-il pouvoir s'éteindre... Les propos de Yair Reiner, analyste chez Oppenheimer, rapportés par le magazine Fortune, le Wall Street Journal et d'autres, sont en train de donner une réalité à "la tablette mystérieuse." Vijay Rakesh, analyste chez ThinkEquity, vient aussi apporter ses preuves. Tous deux disent avoir eu confirmation auprès des fabricants de composants électroniques qu'Apple avait engagé un processus de production de un à trois millions de tablettes pour le premier trimestre de 2010. "La rumeur se fait plus précise,» a également déclaré Ezra Gottheil, analyste chez Technology Business Research, se référant au nombre croissant de rapports parlant de la tablette d'Apple. Lancement en mars ou avril, une fois le stock constitué Selon Reiner, Apple a besoin de cinq à six semaines de stocks avant de démarrer la vente de sa tablette. "L'entreprise va commencer sa production en février, ce qui permet d'imaginer un lancement fin mars ou début avril, " a-t-il indiqué. Il se risque même à décrire la machine fantôme : "un écran de 10,1 pouces à cristaux liquides." Cet élément complété par les rumeurs, on peut dire que la tablette offrira des fonctions de lecteur de texte, de baladeur audio et vidéo, et de navigateur Web. D'après Reiner et ses sources, le prix de lancement de la tablette sera plutôt de 1000 Dollars, tandis que Ezra Gottheil situe la fourchette entre 600 et 800 Dollars. Au vue de la prévision de Reiner, les spécialistes jugent l'appareil d'Apple très cher pour le marché visé. Actuellement, on trouve des smartphones autour de 200 Dollars, le Kindle d'Amazon et le Reader de Sony se vendent 259 Dollars environ, les netbooks moins de 400 Dollars, les ordinateurs portables 600 Dollars, et le premier MacBook 799 $. Pour eux, une tablette à 1000 Dollars place d'emblée le produit dans une catégorie luxe réservée à quelques privilégiés. Car, contrairement à l'iPod ou à l'iPhone, le marché de la tablette portable n'existe pas encore. En effet, avec son produit, Apple se placerait dans un créneau sans concurrence qui se situe entre les smartphones, les lecteurs de type Kindle, et les netbooks portables. De fait, certains imaginent mal le lancement d'un gadget de luxe pour ouvrir un nouveau marché. La plupart pense plutôt à une version haut de gamme du Kindle d'Amazon, mais avec beaucoup plus de fonctions, ajoutant qu'Apple a toujours été très innovant, et risque de nous surprendre avec des apports qui lui sont propres. [[page]] Aujourd'hui, les lecteurs d'eBook sont à usage unique : la lecture de livres au format numérique. Limités par leurs écrans sans rétro-éclairage affichant en niveaux de gris, ils ne permettent pas de lire confortablement les magazines, les journaux et autres contenus Web. Certes, ils sont relativement bon marché. Et à 259 Dollars, les consommateurs se laissent tenter sans trop réfléchir. Ce qui ne sera pas le cas pour l'achat d'un lecteur estimé à 1000 Dollars. En 2007, Apple avait bien réussi à vendre son premier iPhone Edge 600 Dollars, alors que personne n'y croyait. Même si, quelques mois plus tard, le prix était revu 200 Dollars à la baisse. Comme le fait remarquer Tim Moynihan (PC World), "un prix de départ élevé pourrait faire partie de la stratégie d'Apple pour profiter de la marge bénéficiaire qu'apportent les acheteurs précoces." Un coût initial de 1000 Dollars n'empêchera pas les générations suivantes de tablettes d'être moins chères. C'est la stratégie qu'Apple avait adopté avec l'iPhone dont la dernière génération se vend aujourd'hui 99 Dollars seulement avec un abonnement. Un simple lecteur d'eBooks haut de gamme ? Reiner et Gottheil pensent qu'Apple commercialisera sa tablette principalement, mais pas exclusivement, comme un lecteur d'eBooke, ce qu'ont déjà fait Sony et Amazon et ce que Barnes and Noble va faire prochainement avec son Nook. D'autant que selon eux, Apple aurait entamé des discussions avec certains éditeurs de livres aux Etats-Unis pour vendre leurs produits dans une boutique en ligne de type App Store, et selon les mêmes conditions de rétribution (30% - 70% en faveur des éditeurs) que celles des ventes d'application pour l'iPhone. Ezra Gottheil estime enfin que le calendrier est favorable : " parce que l'économie mondiale s'améliore et que la technologie pour réaliser un tel produit est aujourd'hui au point. " Selon lui, "Apple serait fier de réaliser cette tablette qui n'existe pas et qui soit autre chose qu'un simple assemblage de bons composants. De même, la popularité des lecteurs de livres électroniques prouve qu'il y a un marché possible pour un tel dispositif." C'est pourquoi il est optimiste : "Oui, c'est un produit de luxe", prévient-il. "On a effectivement tous besoin d'un ordinateur portable ou d'un téléphone mobile. La tablette deviendra le produit "à avoir." Et un certain nombre de gens seront prêt à payer 800 Dollars pour une tablette qui, n'en doutons pas, leur sera très utile." Il faut espérer que la stratégie d'Apple est bonne, pour être sûr que son produit puisse durer. Les consommateurs veulent un Kindle pas cher. Les étudiants ne se passeront pas d'un ordinateur portable pour faire leur travail scolaire, et les utilisateurs de smartphones ne troqueront pas leurs téléphones mobiles contre une ardoise encombrante. Lien vers l'article du magazine Fortune