La faible représentation et le peu d'influence des PME font partie des reproches récurrents faits aux pôles de compétitivité. C'est pourquoi System@tic, le plus important des pôles à vocation mondiale dans le domaine des TIC, cherche à démontrer son intérêt pour les petites structures avec un plan d'action qui leur est réservé. « Pour nous, une PME est une entreprise qui ne dépasse pas une ancienneté de 5 ans, un C.A. de 3,5 M€ et un effectif de 30 personnes », précise Jean-Noël de Galzain, vice-président du financement et du développement des PME de Systema@tic. A son lancement en 2005, la structure n'en comptait qu'une vingtaine dans ses rangs. Aujourd'hui, elle en regroupe 167 avec 75 grandes entreprises et 58 laboratoires. Le pôle a recruté 40 nouvelles petites entreprises chaque année. Et le bureau exécutif accueille désormais trois d'entre elles. Les acteurs de System@tic collaborent sur des projets d'outils et de logiciels de conception de systèmes électroniques. Des ensembles matériels et logiciels qui envahissent l'industrie, en particulier dans l'aéronautique et l'automobile. Les acteurs de ce marché ne s'organisent pas comme le reste du secteur high-tech. Les grands donneurs d'ordre sont les concepteurs de ces systèmes avec de grands industriels spécialisés. Mais ce sont de tout petits acteurs, appelés techno-providers par la profession, qui réalisent les outils. Renforcer les partenariats entre les PME et les grandes entreprises [[page]]Dans le cadre de son plan d'action, System@tic va par exemple organiser un comité de promotion et de marketing en collaboration avec Inria Transfert et mettre en place petit à petit un label PME. « 85% de nos PME emploient moins de 50 salariés, rappelle Jean-Noel de Galzain. Il faut absolument les aider à grandir. Et il faut accompagner les autres à l'export. » System@tic compte aussi renforcer les partenariats entre les grands comptes et les PME autour de nouvelles activités ou de transferts technologiques, par exemple. Le rapprochement entre grandes et petites entreprises était déjà un des objectifs de départ des pôles. Bien sur, le pôle francilien va aussi s'attaquer à la question sensible du financement. Il se met en quête de forces d'accompagnement qui donneraient aux PME un accès plus simple et plus efficace aux investisseurs. Le pôle organisera des rencontres avec ces derniers pour des entreprises à différents stades de développement : amorçage, développement, et entreprises qui souhaitent partir à l'export. L'objectif : obtenir davantage d'aides, et des aides plus conséquentes. Il a aussi procédé le 21 mai à une opération « coup de poing ISF Tepa». La loi dite TEPA (en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat) permet en effet aux contribuables soumis à l'ISF de bénéficier d'une réduction d'impôt s'ils investissent dans des entreprises innovantes (75% de leur investissement est déductible du paiement de l'ISF dans la limite de 50 k€ par an). Depuis la chasse aux « ISF » est ouverte et System@tic n'y échappe pas. Trois des sept PME innovantes présentées par le pôle aux heureux contribuables ont réussi à lever 500 000 € en tout juste trois semaines de processus. L'opération sera réitérée l'an prochain.