Reconduit à la présidence de Systematic Paris-Region, Jean-Luc Beylat va poursuivre le mouvement largement engagé par le pôle de compétitivité francilien sur le développement de l'innovation et le soutien à la croissance des entreprises. De très nombreuses initiatives ont été lancées sur les dernières années. « Nous avons labellisé pour 2,8 Md€ de R&D sur 547 projets depuis la création du pôle », nous a rappelé le président tout juste réélu en soulignant avec humour que le pôle avait bien contribué à la recherche et développement en France. « C’est un résultat collectif », a-t-il souligné en rappelant que le cluster réunissait une grande équipe. Au départ concentré sur les systèmes embarqués, puis les logiciels, il s’est ensuite verticalisé en travaillant sur des domaines qui font par nature appel à différents acteurs, comme les villes numériques, la gestion de l’énergie, l’usine du futur et l’IoT en général.
« Avec le plan 2020, nous prévoyons d’aller plus loin en poussant la logique de ces dynamiques verticales qui embarquent des technologies à différents niveaux et qui prend tout son sens dans cette verticalisation avec des plateformes fédératrices reliant des gens qui interagissent vite entre eux ». De nombreux objets comportent des systèmes embarqués avec au bout des fonctions analytiques et de l’intelligence artificielle centralisée que l’on va savoir distribuer. « Il y a un espace d’innovation nouveau qui va obliger les acteurs à interagir différemment de tout ce que l’on a vu ces dernières années », pointe Jean-Luc Beylat. « Demain, ces plateformes doivent interagir entre elles verticalement. Il faut mesurer, interroger, mettre en logique, monnayer… La logique de la gestion des ressources est changée par une numérisation extrême. C’est notamment vrai dans la santé. » Le président de Systematic Paris-Région rappelle que le pôle a les compétences pour intervenir sur ces sujets et que son plateau francilien est le premier d’Europe.
Faire grandir très vite les entreprises
La deuxième mission que s'est donnée le cluster porte sur la croissance des entreprises qu'elle veut aider à grandir très vite. « Pour démarrer, elles sont bien aidées, mais pour grossir et s’internationaliser, il faut s’intégrer dans ces marchés verticaux », insiste Jean-Luc Beylat qui rappelle que le cluster a créé une quarantaine de champions de pôle qui ont généré 8000 emplois depuis 2011. « Ce sont des entreprises qui ont des croissance à deux chiffres ».
Le troisième axe privilégié par Systematic Paris-Region est lié à la politique territoriale visant à attirer les entreprises, les talents et les investissements, en conjonction avec les autres pôles de compétitivité d'Ile-de-France. « Il y a énormément d’incitations publiques », rappelle le président. « Pour innover, il faut de l’argent, c’est ce qui fait la force des Etats-Unis. Le volume est un élément de la réussite et il faut attirer aussi les investissements privés », ajoute-t-il. Le rôle de Systematic Paris-Region, c’est de manager un écosystème d’innovation qui s’inscrit dans un territoire et de générer de la valeur.
Les rencontre du Club Open Business « pleines à craquer »
Enfin, sur l’émulation entre PME, grands groupes et acteurs académiques qui est l'un des axes importants du pôle francilien, « on peut mieux faire », notamment « dans les liens entre la recherche publique et privée », assure Jean-Luc Beylat. Dans ces trois catégories de structures, la motivation a évolué avec le temps. La recherche publique est dans une logique de valorisation des innovations qu’elle a faites. Les PME se nourrissent des échanges avec la recherche et les grands groupes. Quant à ces derniers, ils abordent la question des PME différemment d’il y a 10 ans. Ils viennent maintenant y sourcer leur innovation. « Le grand groupe ne peut pas en propre développer ces innovations », explique Jean-Luc Beylat. « Il est puissant, mais pas agile. La logique des grands groupes est très nourrie par le sourcing des innovations ». Par exemple, lorsque Systematic Paris Region organise les événements du Club Open Business, les rencontres sont maintenant « pleines à craquer », constate Jean-Luc Beylat. « Cela illustre cette dynamique sur le sourcing de l’innovation ».