Né en 1970, le Syntec Informatique change de nom pour laisser place au Syntec Numérique. Un évènement attendu. Depuis l'élection de Guy Mamou-Mani comme président et d'une nouvelle équipe de direction, au mois de juin dernier, le syndicat des SSII et des éditeurs souhaitait se donner une nouvelle image et mieux promouvoir la profession et les entreprises TIC françaises en général.
Le Syntec Numérique devait également regrouper d'autres syndicats professionnels. L'Afdel se fait tirer l'oreille, elle préfèrerait une Fédération professionnelle regroupant des syndicats restés indépendants, l'Acsel (représentant les acteurs du e-commerce) n'est pas encore tentée. Pour l'instant, seul le Geicet a répondu à l'invitation. Ce Geicet (Groupement européen de l'ingénierie du conseil en technologie) représente 70 000 salariés qui s'ajoutent aux 350 000 formés par les adhérents de l'ex Syntec Informatique. Ils rejoindront plutôt le collège conseil en technologie (celui de l'informatique scientifique), l'un des trois grands collèges avec celui des éditeurs et celui des SSII. Au passage, Cisco France adhère au nouveau syndicat.
Les logiciels et services de nouveau positifs
Ce chapître « mariage » une fois refermé, le Syntec Numérique a ouvert, lors de sa conférence semestrielle, son Grand livre des comptes (*) pour exprimer un semblant d'optimisme. La situation s'améliore, mais dans de faibles proportions. Le PIB de la France avait chuté de 7,9% en 2009, il baisse de 1,6% en 2010. Par comparaison, les logiciels et services, qui s'affichaient à la baisse en 2009, de 4%, redeviennent positifs à +1%. Encore s'agit-il d'une moyenne, suivant les secteurs et les tailles d'entreprises, les pourcentages sont évidemment variables.
Les plus performants, les éditeurs, ont atteint 2% de croissance en 2010. Les logiciels d'infrastructures se placent en tête, avec +3%, les logiciels applicatifs en retrait avec +1%. Les logiciels embarqués sont également à 3%, mais représentent une plus faible part de ce marché. « On revient de loin », commente Bruno Vanryb, patron d'Avanquest et président du collège « éditeurs ». Il garde néanmoins la nostalgie des croissances d'antan. La profession reste en effet très en retrait par rapport à 2008. Un programme d'action spécifique aux éditeurs sera présenté, dans le cadre de Syntec Numérique, le 15 novembre prochain, afin de les dynamiser.
L'infogérance applicative en tête
Les SSII sont plus en retard que les éditeurs. « 2010 n'a rien à voir avec 2009 » analyse Olivier Vallet, directeur général de Stéria et Président du collège SSII, « mais les services informatiques ne sont qu'à +0,5% de croissance moyenne sur l'année ». C'est l'infogérance, surtout applicative, qui arrive en tête des activités avec +2%, l'infogérance d'infrastructures se place à +1%, les projets, l'intégration, le développement et l'assistance technique sont à +0,5%, le conseil stagne à 0% (contre -8% en 2009).
Troisième secteur d'activité, le conseil en technologie, avec +2%, retrouve des couleurs surtout aux 2ème et 3ème trimestres. La R&D externalisée se situe à +2%, l'informatique scientifique technique et industrielle à +1%. 79% des répondants constatent une hausse des appels d'offres, mais 20% seulement les voient augmenter en taille. Comme partout, l'optimisme est relatif.
3% de hausse prévue pour 2011
Très attendue, la projection sur 2011, fait apparaître une prévision de 3% de hausse pour les logiciels et systèmes. Là encore l'optimisme reste prudent, et les chiffres variables suivant les métiers. La croissance monterait à 4% pour les éditeurs, resterait à  1 / 1,5 % pour les SSII. Les questionnaires envoyés par IDC à 300 DSI, montrent que 49% des répondants prévoient une hausse de leurs dépenses externes sur 2009, et 53% sur 2011. Les intentions à la baisse sont de 37% en 2009 et 27% pour 2011. Des écarts qui montrent une intention de recourir d'avantage aux prestations des adhérents du Syntec Numérique, mais avec des écarts faibles, d'une année à l'autre, incitant à la prudence. La rédaction a également traité les prévisions de recrutement de Syntec Numérique d'ici la fin de l'année.
(*) Les chiffres du Syntec Numérique sont issus d'une enquête menée par IDC au mois d'octobre 2010.
Illustration: Guy Mamou-Mani, président de Syntec numérique. Crédit photo: Syntec numérique
Syntec numérique table sur 3% de croissance en 2011 pour les logiciels et services
Double évènement pour le Syntec Informatique. D'une part, il devient le Syntec Numérique, pour mieux démontrer sa volonté de regrouper plus largement la profession et de peser auprès de l'opinion et des pouvoirs publics. D'autre part, il publie sa traditionnelle étude sur le marché des logiciels et services, qui montre un retour à la croissance : + 1% pour 2010, +3% pour 2011.