En moins de deux ans, la plate-forme Open Source de déploiement cloud OpenStack a attiré l'attention des plus grands acteurs de l'industrie IT. Des entreprises comme Rackspace, à travers son cloud privé, offrent déjà une distribution OpenStack gratuite, tandis que CloudScaling, Piston Cloud Computing, Red Hat et Ubuntu proposent leur propre version ou envisagent de la sortir très bientôt.
Pendant ce temps, des entreprises allant de Rackspace à HP, Internap et Softlayer se sont déjà appuyées sur OpenStack pour déployer leurs clouds publics, donnant ainsi aux utilisateurs curieux l'occasion de tester OpenStack en grandeur nature. « C'est définitivement très encombré », explique l'analyste James Staten de Forrester au sujet des distributions OpenStack déjà présentes sur le marché.
Que vient faire Suse sur ce marché ?
« Notre sentiment est que, oui c'est un marché encombré, mais nous sommes en mesure de capitaliser sur les 20 années de présence et de soutien à Linux, combinée à notre expérience au sein de la communauté Open Source », explique Peter Chadwick, chef de produit cloud chez Suse. Par rapport à Red Hat, son principal concurrent sur le marché Linux, Suse indique qu'il est plus hétérogène et propose un support plus complet des hyperviseurs Xen et KVM. La distribution Suse OpenStack s'appuiera également sur Crowbar, un projet Open Source soutenu par Dell, qui vise à faciliter le déploiement de plates-formes cloud sur des grappes d'ordinateurs.
En dépit de tous les acteurs déjà présents, M. Chadwick croit que le marché est assez important pour que chacun obtienne une part du gâteau. «C'est un marché en pleine expansion qui s'agrandit », dit-il. Suse était un membre de la communauté OpenStack, mais aujourd'hui avec l'annonce d'un produit reposant sur le code d'OpenStack, l'éditeur passe à une autre étape. Avant d'en arriver là, Suse a exploré d'autres plates-formes de déploiement cloud ouvertes, notamment celle de Citrix basée sur Apache CloudStack, mais M. Chadwick indique qu'il était impressionné par ce que la communauté OpenStack a réussi à construire autour d'elle. Après Rackspace, Dell, IBM, Red Hat, Cisco, Nicira et d'autres, l'OpenStack board a accepté ce mardi l'adhésion de VMware comme société membre d'OpenStack.
Vers une fragmentation d'OpenStack
La distribution Suse OpenStack, qui est désormais incluse dans son offre Enterprise 11 Service Pack 2, intégre un outil d'administration pour automatiser la plate-forme, configurer et contrôler les différents noeuds, serveurs et stockage. Ken Pepple, un contributeur d'OpenStack auparavant chez Internap et aujourd'hui consultant cloud chez Technology Partners, a déclaré que la distribution Suse OpenStack peut sembler intéressante pour sa clientèle actuelle, qui est principalement en Europe. « Parmi les fournisseurs de distribution Linux, ils sont les premiers à proposer un produit séparé reposant sur OpenStack » a-t-il dit. « Cela peut leur apporter quelques avantages au début, mais je vois plus émerger un profil comme celui de Canonical dans la communauté de développement d'OpenStack et un poids lourd de l'industrie comme Red Hat pour accompagner les entreprises ».
Selon l'analyste de Forrester, les vrais champions qui s'imposeront sur le marché OpenStack proposeront une gamme complète de services, depuis le téléchargement de code OpenStack , en passant par le support et des accès vers un cloud public pour étendre les ressources si nécessaires. Rackspace, dit-il, occupe en ce moment la meilleure position pour fournir cette gamme complète de services.
Les gens d'OpenStack sont ravis que tant de fournisseurs adhérent à leur projet. « Avec un Suse, très axé sur l'entreprise, il est bon qu' OpenStack soit disponible chez tous les principaux distributeurs Linux», explique Jonathan Bryce de Rackspace. « Fondamentalement, toute personne exécutant Linux peut maintenant utiliser la distribution OpenStack de son choix. »
Trop de vendeurs qui arrivent avec leur distribution OpenStack ne vont-ils pas fragmenter le marché ? Bryce repousse cette assertion. « À la fin de la journée, nous exécutons tous le même code OpenStack », souligne-t-il. « On est dans des différences au niveau des outils d'installation, de configuration et de gestion et de support. Du point de vue d'OpenStack, c'est toujours les mêmes 1 et 0, cela se propage simplement davantage sur le marché. »