Selon IHS Technology, le marché français de la vidéosurveillance a généré 150 M€ de chiffre d'affaires en 2012. Une somme que le cabinet d'études dit être majoritairement tirée du commerce de systèmes basés sur l'IP, sans donner plus de précisions. Pour Sonia Daoud, la responsable du réseau de distribution d'Axis Communications, la part des caméras numériques est en tous cas inférieure à celle qu'elle devrait être : « L'accélération du remplacement du parc de caméras analogiques attendue pour 2012 n'a pas eu lieu. » Mais pour Olivier Medam, le responsable du grossiste d'ADI Global Distribution France, « 2013 a été l'année de la grande bascule.»
Des capteurs optiques plus puissants et une vision à 360°
Les remparts qui protègent la vidéosurveillance analogique, comme la taille de son parc installé, cèdent progressivement face aux atouts toujours plus nombreux des caméras IP. Techniquement, notamment, avec l'amélioration de leurs capteurs vidéos qui sont majoritairement de 2 Mpx. En outre, cette moyenne évolue vers les 3 Mpx. Grâce à eux, une caméra offrant une vision à 360° peut surveiller des zones plus étendues que plusieurs caméras analogiques. A l'amélioration de la qualité de l'image s'ajoutent d'autres avancées comme l'intégration de la technologie Wide Dynamic Range. Elle permet, par exemple, de résoudre le traitement visuel des contre-jours. La tendance à l'intégration de fonctions logicielles et de capacités de stockage dans les caméras elles-mêmes apporte, elle aussi, un intérêt supplémentaire à la vidéosurveillance sur IP. « Cela soulage le logiciel de gestion de circuit de vidéosurveillance (VMS) », explique Vincent Bouché, chef de produit contrôle d'accès et vidéosurveillance chez ADI Global Distribution.
La baisse des prix des enregistreurs vidéo pour réseau (NVR) hybrides, capables de traiter des flux analogiques et numériques, constitue un autre coup porté à la vidéosurveillance analogique. Grâce à eux, un acquéreur peut ajouter des caméras IP à un circuit de vidéosurveillance constitué de caméras traditionnelles. Il profite ainsi de nouvelles fonctionnalités sans devoir renouveler tout son parc.
L'essor de la vidéosurveillance analytique
Les fonctionnalités en question sont notamment celles liées à la vidéosurveillance analytique. Cette dernière consiste à convertir via les MVS ou les caméras elles-mêmes les données filmées en informations utiles : reconnaissance automatique des plaques d'immatriculation, surveillance de périmètres déterminés... Plusieurs fournisseurs de caméras IP et de VMS proposent des briques d'analyse de base. Des éditeurs tiers créent, quant à eux, des fonctions plus poussées : comptage du nombre de personnes passant dans une zone donnée, déclenchement d'une alerte uniquement lorsqu'une personne tombe... Ces briques additionnelles ont un coût mais il devient plus supportable à mesure que les tarifs baissent sur le marché de la vidéosurveillance sur IP. En effet, outre le prix des MVS, celui des caméras recule aussi. Corolaire de la baisse des prix, les marges des revendeurs diminuent mais ce recul est compensé par la hausse des volumes de ventes.
Forts de leur connaissance des réseaux informatiques, les revendeurs IT figurent en bonne position pour tirer profit du marché de la vidéosurveillance sur IP. Chez un fabricant comme Mobotix, ils représentent un tiers des partenaires. Certains n'ont toutefois pas pu franchir le pas par manque de compétences. Mais à mesure que les dispositifs deviennent Plug & Play grâce aux évolutions des NVR et VMR, de plus en plus de spécialistes de l'informatique ont accès au marché.
Surveillance vidéo : les caméras IP gagnent du terrain au détriment de l'analogique
Toujours plus efficaces et moins coûteux, les systèmes de vidéosurveillance sur IP prennent de plus en plus l'ascendant sur leurs équivalents analogiques. La baisse des prix des enregistreurs vidéo pour réseau hybrides achève de lever la protection des parcs installés anciens. Grâce à eux, les entreprises ne sont plus obligées de changer toute leur installation pour évoluer vers le numérique.