Si la plupart des professionnels de l’informatique expriment peu d’inquiétudes sur leur avenir, les avis des personnes interrogées sur l’adéquation du niveau des effectifs dans leur entreprise sont partagés. C’est le principal constat d’une enquête mondiale menée par Solarwinds aux Etats-Unis et en Europe. Les résultats français ont été présentés cet automne à l’occasion d’un évènement annuel baptisé IT Pro Day. Ils montrent en effet deux tendances contradictoires : d’un un côté, une première moitié de répondants (50%) ont le sentiment d’assumer deux fonctions en raison d’un déficit de ressources. Et de l’autre, une proportion quasi équivalente estime qu’il y a suffisamment de personnel. Quoiqu’il en soit, le contexte semble actuellement difficile, puisque 46 % des informaticiens sondés évoquent un recul ou un gel des embauches dans un contexte de ralentissement économique potentiel.
Pourtant, alors que le marché de l’emploi IT est historiquement tendu, les DRH engagent des politiques volontaristes pour attirer et fidéliser leurs équipes. Ainsi, 59% des répondants notent une plus grande souplesse de leurs directions en termes d’heures et de lieux de travail. En parallèle, un tiers d’entre eux ont répondu que leur employeur avait augmenté leur salaire. Ces critères s’avèrent les plus déterminants dans toutes les catégories, y compris les métiers technologiques. Ainsi, lorsqu’on leur demande de classer ce qui leur semblait le plus important dans leur carrière, ce sont le salaire et l’équilibre travail-famille qui priment pour les professionnels de l’informatique. Reste que près d’un tiers (31 %) ne pensent pas être justement rémunérés dans leur fonction. Seuls 4 % d’entre eux pensent être surpayés.
Des changements de poste peu concluants
Alors que dans l'IT, le marché de l'emploi regorge de choix, certains collaborateurs sont tentés de démissionner. Selon le rapport de Solarwinds, 22 % pour cent d’entre eux ont changé d’employeur au cours de l’année dernière et un total de 51 % pour cent ont indiqué avoir au moins envisagé de le faire. Mais la satisfaction n’est pas toujours au rendez-vous. Si 54% des sondés déclarent que leur fonction actuelle est équivalente à l’ancienne, un tiers seulement de ceux qui ont changé d’emploi ont affirmé aimer leur mission. 15% pensent même que le poste actuellement occupé est pire que le précédent. D’après Thomas LaRock, cadre informaticien chez Solarwinds, ces résultats indiquent clairement que le secteur IT n’a pas été à l’abri des défis posés par ce qu’on appelle la grande démission, ainsi que par la pandémie.
Pour lui, cette situation est particulièrement difficile pour les équipes informatiques, « parce qu’elles n’ont pas seulement l’impression de manquer de personnel, mais elles doivent aussi en faire plus avec moins alors que les environnements réseau deviennent de plus en plus complexes ». Avec l’émergence du travail à distance et des environnements hybrides et multi-cloud, il est de plus en plus compliqué d’assurer le bon fonctionnement des réseaux et des entreprises, analyse le dirigeant. En conclusion ce dernier considère qu’au vu de la conjoncture, les professionnels de l’informatique font tout leur possible jour après jour pour mener à bien leur mission. Contacté par la rédaction, le service communication de Solarwinds nous a indiqué que l’étude complète ainsi que sa méthodologie n’étaient pas disponibles a l’heure ou nous publions ces informations.