Sun TechDays : Simon Phipps, pas de GPL pour OpenSolaris, pour le moment
Durant les Sun TechDays à Paris, Simon Phipps revient sur les parties fermées d'OpenSolaris et du frein qu'elles représentent en terme d'évolution. Soit quelques fragments de codes sources propriétaires qui empêchent notamment un rapprochement avec la communauté Linux et la GPL2.
C'est à l'occasion des Sun TechDays (19 au 21 mars) de Paris que Simon Phipps, gourou de l'Open Source chez Sun, venu faire l'éloge du modèle de développement participatif et communautaire, a expliqué, pendant le sempiternel jeu des questions-réponses, pourquoi OpenSolaris n'était pas complètement ouvert. Pas totalement Open Source.
Ironie du sort, après un long exposé vantant les mérites du "cercle vertueux de l'Open Source" et de son écosystème, Simon Phipps a déclaré qu'"il existait dans OpenSolaris des binaires fermés, notamment des drivers vidéos", qui sont la propriété de constructeurs. "La raison est que le code source de ces lignes est breveté et que le constructeur ne nous laissera jamais la liberté de le livrer", poursuit-il.
Et de relancer : "il existe deux solutions : soit le récrire, soit travailler avec d'autres constructeurs qui font moins de discriminations dans l'Open Source. Une autre difficulté est que nous employons en interne des gens qui connaissent les technologies brevetées et ne sont pas ainsi "qualifiés" pour développer un composant alternatif".
Pas sous GPL 2 ni 3 pour le moment
C'est pour ces raisons que le code d'OpenSolaris ne pourra pas être partagé avec la communauté Linux. Du moins en l'état. Si Sun admet avoir considéré un rapprochement avec la communauté Linux, il reconnaît que les fragments de code dit fermé d'OpenSolaris lui ont également fermé la porte de la GPL2. "Il faut donc créer une exception à la GPL2, mais malheureusement cette exception ne pourra pas être étendue à nos clients. Si nous utilisons la GPL2, la seule société qui pourra faire fonctionner OpenSolaris est Sun." "Et ce sera également le cas avec la GPL3", rajoute-t-il.
"Je suis vraiment désolé, mais c'est ce qui se passe dans une période de transition entre des modèles fermés vers des modèles ouverts", conclut-il. Et pour finir sur une note d'optimisme: "Avec de moins en moins de binaires [fermés, ndlr] cela deviendra plus facile et on pourra utiliser CDDL [la licence Open Source de Sun, ndlr] à côté de la GPL. Et nous allons y parvenir avec les contributions de la communauté".
Notons au passage que Ian Murdock, l'un des principaux fondateurs de Debian, a rejoint Sun ce 20 mars. Sa tâche sera, selon Simon Phipps, de " construire une nouvelle stratégie pour faire évoluer à la fois Solaris et GNU/Linux au sein de l'entreprise".