Sun menace NetApp de terribles représailles
Pour contrer l'accusation de NetApp de violation de sa propriété intellectuelle, Sun rétorque en l'accusant à son tour de violation de licence.
Sun contre-attaque dans l'affaire qui l'oppose à NetApp depuis un mois sur des brevets en cause dans leur gestionnaire de fichiers respectif. Il s'agit, chez Sun, de ZFS (Zettabyte File System), système 128 bits futuriste qu'il commence à mettre en Open Source, et, chez NetApp, de WAFL (Write Anywhere File Layout), qui se trouve au coeur des systèmes de stockage qu'il fournit.
NetApp a attaqué Sun en estimant que ZFS contenait des brevets lui appartenant, alors que Sun est un train d'ouvrir l'ensemble de son code à tous. Le fournisseur de Solaris rétorque en poursuivant le spécialiste du stockage en réseau sur toute sa gamme de produits. Ses avocats affirment d'ailleurs que c'est la menace que font peser sur les activités de NetApp les qualités de ZFS et sa gratuité qui pousse son adversaire à chercher la survie devant les tribunaux.
Sun pointe l'attitude "propriétaire" de NetApp
Et les deux parties de s'invectiver par blogs interposés. Le pompon revient pour l'instant à Jonathan Schwartz. Le CEO de Sun ne résiste pas à l'envie de rappeler ce qui est arrivé à son entreprise lorsque le système d'exploitation Linux a commencé à grignoter des parts de marché à Solaris. Il évoque la tentation des dirigeants de l'époque de chercher un exutoire juridique plutôt que de reconnaître qu'il fallait s'adapter au marché.
C'est sur le fondement d'une licence NFS (Network File System) accordée à NetApp que Sun réclame l'arrêt de la commercialisation de tous les produits de son adversaire et compte demander de substantiels dommages-intérêts. Critiquant l'attitude "propriétaire" de NetApp, il joue sur du velours et, pour finir de s'attirer les grâces des observateurs, il promet déjà qu'il reversera la moitié de ses gains au monde du code ouvert.
Il est bien sûr impossible de savoir lequel des deux plaideurs aura gain de cause. On ne peut, pour l'instant, que passer en revue la rhétorique de chaque partie.
Chez NetApp et ses partisans, on se défend de l'infamie d'être un propriétaire qui réclame des barbelés sur un monde libre en s'élevant contre la politique de sociétés géantes comme Sun ou IBM qui voleraient la propriété intellectuelle des plus petites et profiteraient de leur taille pour rafler des marchés dont ils auraient, en quelque sorte, brûlé les niches...