Si Periscope amuse beaucoup les élèves dans les cours de récréations, son usage est beaucoup plus limité dans le monde professionnel malgré des tentatives singulières comme chez Deloitte ou T-Systems. On pourrait également parlé du couac de la visite de François Hollande chez Showroomprive.com à St Denis diffusée en live sur Periscope qui a tourné à la séance d’insultes faute de modération. Pour son opération de com avec un média djeuns, le service de presse de l’Élysée aurait mieux inspiré en utilisant la plate-forme de streaming de Plussh, une start-up française installée à Montpellier.
Créée en 2012 par Dimitri Moulins, Laurent Damiron et Thibault Wasiolek, Plussh répondait à l’origine à un besoin journalistique, le métier de certains des co-fondateurs. Comme nous l’a expliqué Dimitri Moulins au dernier Mobile World Congress : « nous assistions à des entraînements de foot à Montpellier pour couvrir l’actualité sportive pour une radio nationale, et nous cherchions une application pour filmer en HD et mettre une vidéo en direct sur un site web depuis un smartphone. Faute de solution adaptée, nous avons développé notre propre app avec le concours de Sherpa Technologie ». L’application, disponible pour iOS et Android, permet donc de diffuser en direct des vidéos - jusqu’en 720p avec la version gratuite et 1080p avec plusieurs flux avec la déclinaison premium - sur sa propre chaîne Plussh hébergée par la start-up. Si la captation live est assurée par un smartphone ou une tablette avec une latence de 2 secondes en 480p, 3 secondes en 720p et 4/5 secondes en 1080p, la compression finale est effectuée sur les serveurs de Sherpa Technologies qui assurent la retransmission en ligne. La puissance de calcul du terminal influe bien sûr beaucoup sur la qualité finale. « Les meilleurs résultats sont aujourd’hui obtenus avec un iPhone 6S ou 6S Plus, grâce au stabilisateur optique intégré et à la puce A9 ».
1080p et 3 flux sur la version premium
Si la lecture des vidéos streamées par Plussh s’effectue sur le site de la start-up, il est possible de partager un flux sur Twitter ou Facebook ou d’intégrer une vidéo sur son propre site web grâce à un code embarqué pour afficher une iframe unique avec live et replay. L’offre tarifaire de Plussh se décline d’ailleurs en trois propositions : gratuite pour le grand public avec une qualité HD 720p, premium à 25€ par mois - toujours en 720p - pour les entreprises qui peuvent insérer leur logo et une vidéo d’attente avec une seule iframe, et enfin pro à partir de 250€ par mois en qualité 1080p pour les médias et les grands comptes avec trois iframes. Sur les versions pro, les producteurs restent propriétaires de leurs images. Plussh a commencé à travailler avec des clubs de football, des associations sportives et des PME pour diffuser certaines manifestations. « La SNCF Languedoc Roussillon réfléchit à l’utilisation de Plussh à la fois pour un usage classique en communication interne et externe mais aussi pour une usage pratique et professionnel », nous a précisé Dimitri Moulins.
Une start-up prometteuse
D’autres usages sont envisagés comme la retransmission depuis des lunettes connectées ou même depuis un drone embarquant un smartphone. Il est également possible d’utiliser Plussh pour accélérer la transmission d’informations après le passage d’un expert en assurance (voiture, dégâts des eaux…). Les agences immobilières sont aussi une cible pour mettre en ligne des annonces vidéo. Des discussions sont également en cours avec des professionnels de la sécurité.
Élue « Start-up la plus prometteuse de l'année » par Business France au MWC 2016 de Barcelone, Plussh termine un tour de table pour lever 1,2 million d’euros afin d’assurer son développement. Parmi les vrais concurrents de cette dynamique jeune pousse, signalons U-Stream et LiveStream sur le marché BtoB et Live on YouTube sur le grand public.