Comme tous les systèmes d'exploitation concurrents, les versions actuelles de Windows gèrent le stockage de données comme il y a un quart de siècle et au début de l'ère du DOS. A chaque disque dur est assigné une lettre, à charge pour l'utilisateur de se souvenir quelles données il a stocké sur tel disque ou telle partition, comment elles ont été stockées, si elles ont été ou non synchronisées et où elles sont sauvegardées. Lorsque les données sont sauvegardées, celles-ci sont souvent archivées sur des disques externes. S'il arrive rarement que ces disques de sauvegarde externes soient remplis à pleine capacité, ce qui est sûr c'est que leur nombre ne cesse d'augmenter, et leur contenu devient de plus en plus compliqué à gérer.
Microsoft espère pouvoir changer tout cela rapidement en ajoutant une nouvelle couche de virtualisation appelée « Storage Spaces ». Grâce à cette fonction, les utilisateurs de Windows 8 pourront créer ou formater un pool de disques (des disques durs SATA internes ou, plus probablement, des disques USB externes, des disques Serial Attached SCSI ou eSata), et les répartir en un ou plusieurs « espaces » de stockage. Ceux-ci apparaîtront alors comme de simples disques physiques, toujours associés à une lettre de disque de son choix.
Souplesse et meilleure gestion des ressources disponibles
En fonction du nombre de disques disponibles, les utilisateurs pourront appliquer différents niveaux de redondance : un système miroir fonctionnant dans les deux sens (pour deux pools de disques), ou un système miroir à trois voies (trois pools de disque) ou un système à parité (un genre d'équivalent à un RAID de base, mais plus efficace en terme d'occupation de l'espace pour les gros fichiers de données comme la vidéo par exemple).
Pour les utilisateurs, le premier avantage de ce système c'est qu'il va leur permettre de reconstruire les données dans le cas où un ou plusieurs disques tomberaient en panne, à partir des données en parité stockées sur les autres disques. Une deuxième fonctionnalité plus subtile est apportée par le « thin provisioning », qui permet de créer des espaces beaucoup plus grands que la capacité physique des disques composant le pool de stockage. Et c'est extrêmement efficace.
Aujourd'hui, les disques sont souvent retirés du circuit ou rendus obsolètes bien avant d'avoir atteint leur pleine capacité. Avec le « thin provisioning », l'utilisateur peut ajouter facilement un autre disque à son pool quand il atteint sa capacité physique maximale. Celui-ci n'a jamais vraiment besoin de savoir combien d'espace il lui reste, ou si un disque individuel dispose d'une capacité suffisante pour répondre à un besoin de stockage particulier.
Jusqu'à présent, pour se rapprocher vraiment des fonctionnalités offertes par Storage Pools, il aurait fallu faire l'acquisition d'un matériel RAID et de logiciels supplémentaires ou d'un NAS multidisque. Microsoft avait déjà proposé une solution de ce genre appelée Drive Extender dans Windows Home Server, qu'elle a abandonnée en 2010.
Quelques limitations
Dans le long blog que Steven Sinofsky de Microsoft a consacré au Storage Spaces, on comprend que la technologie aura quelques limitations. Par exemple, on ne sait pas très bien comment pourra se faire la mise à l'échelle. Certes, la technologie a été testée avec des centaines de disques par pool, mais la plupart des ordinateurs PC pourront en accueillir une poignée seulement, compte tenu du nombre de ports USB disponibles sur les machines standards, sans compter les éventuels problèmes d'I/O
Par contre, les pools de disque seront portables, c'est-à -dire qu'il sera possible de les migrer d'un PC sous Windows 8 à un autre sans avoir à repartir de zéro. Storage Pools pourrait aussi devenir une option de premier plan offerte aux clients qui achètent ou mettent à jour leur OS en version Ultimate, ce que n'a pas confirmé Microsoft.