Né le 24 février 1955 à San Francisco, en Califonie, Steve Jobs fut adopté peu après sa naissance, et élevé dans ce qui allait devenir plus tard la Silicon Valley, carrefour mondial des nouvelles technologies. Après seulement un semestre à l'université, il abandonne ses études pour rejoindre, en 1974, l'éditeur de jeux vidéo Atari. Avec son salaire, il finance un voyage spirituel en Inde.
Â
Steve Wozniak et Steve Jobs, les deux mythiques fondateurs d'Apple
Naissance d'Apple en 1976
En 1975, avec Steve Wozniak, rencontré quelques temps auparavant, Steve Jobs se lance dans la conception d'un ordinateur personnel. Le projet est présenté à Atari et à Hewlett-Packard, mais sans succès. Les deux Steve, passionnés d'électronique, décident alors de fonder leur propre entreprise, grâce à l'argent de la revente d'un combi Volkswagen et d'une calculatrice scientifique.
Le 1er avril 1976 marque la fondation d'Apple, à Cuppertino, près de San Francisco. Le logo de la marque représente alors le scientifique Isaac Newton, appuyé contre un pommier, dont le fruit symbolisera par la suite la société. Apple attire ses premiers investisseurs (dont Mark Markkula, PDG de 1981 à 1983) et vend les premiers exemplaires de l'Apple I, au prix de 666,66 dollars. Ces derniers ont un boîtier en plastique dont le design est assuré par Steve Jobs, tandis que Steve Wozniak gère le volet technique de la machine.
Â
Le père du Macintosh
Fin 1980, la société est cotée en bourse, écoule des milliers d'ordinateurs auprès des particuliers et des professionnels, et ses deux fondateurs deviennent millionnaires, à moins de 30 ans. Le logo est alors une pomme croquée, et son teint arc-en-ciel témoigne de la capacité de l'Apple II à afficher une interface graphique en couleurs.
En 1984, Apple lance le Macintosh,un projet opportunément repris par Steve Jobs qui avait tout misé sur un ordinateur beaucoup plus cher le Lisa. Le 1er Mac se veut abordable et simple à utiliser. C'est le premier à intégrer une interface contrôlée à la souris, une idée empruntée à Xerox. Le nouveau produit est porté par une publicité légendaire, diffusée le 22 janvier 1984 lors du Super Bowl, qui fleure bon les années 80 avec sa naiveté. Inspiré par le roman 1984 de George Orwell, ce spot, réalisé par Ridley Scott, met en scène une jeune athlète, marteau à la main, venant libérer le monde de sa conformité, Big Brother étant alors incarné par le géant de l'informatique IBM.
Commercialisé deux jours après la fameuse publicité, le Macintosh est salué aussi bien pour son innovation logicielle que matérielle. L'appareil, livré avec les applications MacPaint (édition d'images) et MacWrite (traitement de textes), est notamment très apprécié des professionnels de la presse et des graphistes.
Mais le succès du premier "Mac" est relatif. Les ventes ont du mal à décoller et l'ordinateur souffre d'un manque de mémoire vive (128 Ko) et de logiciels, du fait de son incompatibilité avec les autres systèmes d'exploitation. Et suite suite à des luttes intestines1985, Steve Jobs, bien connu pour son caractère difficile et sans concessions, est finalement viré par la direction d'Apple.
Evincé puis rappelé pour sauver Apple
Steve Jobs fonde alors sa propre entreprise d'informatique, NeXT, spécialisée dans les stations de travail professionnels et les logiciels, et rachète, en 1986, les studios d'animation Pixar. Parallèlement, Apple rame. Elle sort des machines décevantes, et perd de l'argent dans des projets sans fin (MacOS 8 connu sous le nom de code Copland, Open Doc...). La firme à la pomme est surtout précipitée dans le déclin par la concurrence des IBM PC et l'émergence de Microsoft, nouveau géant du logiciel. C'est vers ce dernier que la société de Cupertino se tourne en 1996 pour éviter la faillite. Pour échapper à des accusation de monopole, Microsoft acquiére 150 millions de dollars d'actions Apple sans droits de vote. Ces nouvelles réserves permettent à la firme de Cupertino de racheter NeXT ainsi que son système d'exploitation NeXTSTEP. La transaction marque le retour de Steve Jobs aux commandes du groupe qu'il avait fondé près de 20 ans auparavant. Le grand perdant de l'histoire est Jean-Louis Gassée, un des dirigeants d'Apple de 1981 à 1990, dont le système d'exploitation BeOS avait été mis en concurrence avec NeXTSTEP. Trop gourmand, il est écarté au profit de NeXT et fini par tombé dans l'escarcelle de Palm qui s'en servira pour lancer webOS.
Steve Jobs et Bill Gates, deux visions opposées de l'informatique
L'iMac, la révolution du design
Nouvelle ère, nouveau produit : en 1998, Apple sort l'iMac. Il s'agit d'un ordinateur tout-en-un, combinant un moniteur et une unité centrale dans un même boîtier en plastique transparent et coloré façon bonbon acidulé. La machine est dotée de ports USB, et se passe du lecteur de disquette au profit d'un lecteur de CD-Rom. A lui seul, le premier iMac traduit la philosophie de Steve Jobs : proposer une machine esthétique, simple à prendre en main, et qui soit au service de l'utilisateur. Succès garanti. En mois de six mois, Apple écoule 800.000 iMac.
Tour à tour, Apple se lance alors dans l'acquisition et la conception de nouveaux logiciels (montage vidéo, édition d'images, arts graphiques, etc.) et la mise en place de son système d'exploitation Mac OS X. Steve Jobs a fait d'Apple un nouveau géant de l'informatique, qui se pose comme l'alternative des PC sous Windows. Les Mac sont désormais vendus dans la propre chaîne de boutiques de la marque (les "Apple Store") ou proposés dans les grands magasins mais au sein d'un espace réservé à Apple.
[[page]]
Steve Jobs anticipe également l'émergence des nouveaux usages numériques et applique la même logique au monde de la musique. En octobre 2001, son nouveau bébé se nomme iPod, un baladeur dont le disque dur intégré peut receler un millier de chansons. Le produit, qui séduit par son design épuré et sa simplicité d'utilisation, est à ce jour le plus grand succès d'Apple (environ 275 millions de ventes sont comptabilisées en août 2010). Deux ans plus tard, l'iPod est associé à iTunes, plateforme de gestion et d'achat de fichiers multimédias, comme la musique, les films, séries, jeux, applications mobiles, etc.
A l'été 2004, Steve Jobs fait savoir qu'il est atteint d'un cancer du pancréas et doit subir une opération. Malgré des congés maladie qui l'obligent à déléguer momentanément ses fonctions, le PDG d'Apple continue de définir la stratégie du groupe.
L'iPhone et l'iPad, pour entrer dans la postérité
En janvier 2007, c'est un Steve Jobs amaigri qui apparaît pour sa traditionnelle "keynote", comme les américains appellent ces conférences qu'il mène comme de véritables shows. Le CEO d'Apple dévoile l'iPhone, un téléphone à écran tactile, connecté à internet, et à l'interface fluide et révolutionnaire. Il lance ainsi la mode des smartphones tactiles, qui a changé le paysage des télécoms, et réaffirme les ambitions de la marque dans le domaine de la mobilité.
Trois ans plus tard, Steve Jobs revient sur scène pour la présentation de l'iPad. Projet de longue date, cette tablette tisse pour son inventeur le lien entre l'ordinateur portable et le téléphone mobile. A l'instar de l'iPhone, l'ardoise d'Apple connait un succès planétaire (15 millions de ventes en moins d'une année), et attire dans son sillage la plupart des fabricants électroniques.
Le 17 janvier 2011, Steve Jobs prend à nouveau un congé pour des raisons de santé. Son dernier. Affaibli par les complications de sa maladie, il succombe le mercredi 5 octobre 2011, à l'âge de 56 ans.
Personnage charismatique, Steve Jobs restera comme l'une des principales figures de la micro-informatique avec Bill Gates, le fondateur de Microfost. Bien que souvent dépeint comme un patron ultra exigeant, craint de ses employés, paranoïaque et ayant fait du secret la culture de son entreprise, il laisse derrière lui une multitude de produits ayant marqué les usages des nouvelles technologies, du Macintosh au MacBook, en passant par l'iPod, l'iPhone et l'iPad. Et ce même si certaines produits n'ont pas rencontré de succès : le Newton, l'AppleTV, le Mac Server...
Steve Jobs aura également été un génie marketing, dont l'entreprise devient même la première capitalisation boursière du monde l'espace de quelques heures, en août 2011, devançant le pétrolier Exxon avec une valorisation atteignant 346 milliards de dollars.
Soignant ses apparitions publiques, Steve Jobs orchestrait ses fameuses keynotes à chaque fois habillé d'un jean, de chaussures de sport et d'un sweat noir. Après la présentation des résultats commerciaux d'Apple, il annoncait progressivement les produits que les adeptes de la marque allaient s'arracher les jours suivants dans les Apple Store, avant d'introduire le produit vedette de la conférence par un "One more thing..." ("Encore une chose..."). Une chose est sûre, sans Steve Jobs, Apple ne sera plus jamais la même firme...