Steria confiant dans son avenir dans le offshore et le nearshore
Exercice fiscal au 31 décembre 2008 Chiffre d'affaires : 1,765 Md€ (+0,9% à périmètre et taux de change constant, +24,7% à périmètre courant) Bénéfice net part du groupe : 51,6 M€ (+3,2%)
Steria détaille ses résultats financiers pour 2008, un mois après l'annonce de son chiffre d'affaires annuel (1,765 M€, +24,7%), tiré par l'infogérance, le secteur public et le BPO (business process outsourcing). Confortée par sa bonne intégration de la Britannique Xansa, la SSII française voit son avenir solidement ancré dans les services offshore et nearshore.
« Nous avons signé en 2008 trente nouveaux contrats qui intègrent 100 000 jours de production en offshore », a souligné François Enaud, PDG de Steria, lors de la présentation des résultats. L'an dernier, les effectifs indiens du groupe ont progressé de 11% pour atteindre 5 671 salariés fin 2008 (sur un effectif mondial de 19 141 personnes). Le rythme des embauches dans cette région devrait encore augmenter cette année, a confirmé ce matin le président de la SSII. Cet été, pour ses 40 ans d'existence, le groupe pourrait totaliser autant de salariés sur le sous-continent indien qu'en France où la SSII compte aujourd'hui 6 000 personnes. Dans l'Hexagone, en revanche, aucun plan de recrutement n'est prévu cette année. La SSII se bornera à embaucher des profils spécifiques en fonction des besoins. « On ne recrute plus en masse des ingénieurs comme on l'a fait en 2008 », a confirmé François Enaud.
Une dette ramenée à 235 M€
Comme pressenti en février, la SSII a amélioré en 2008 sa rentabilité opérationnelle pour la sixième année de suite. Elle récolte les fruits du rachat de Xansa effectué à l'été 2007. La marge opérationnelle du groupe, qui a progressé de 30,8% à 135,5 M€, représente 7,7% de son chiffre d'affaires global, soit une hausse de 0,4 point du taux de marge opérationnelle par rapport à son exercice 2007, et de 0,9 point si l'on tient compte de l'activité Xansa sur douze mois.
« Nous avons terminé l'année sur une situation financière très solide, avec un ratio de prise de commandes sur chiffre d'affaires supérieur à 1 », a commenté François Enaud, en rappelant les inquiétudes que l'acquisition de la SSII britannique et la dette ainsi créée avaient suscitées sur les marchés financiers. Fin 2008, la dette a été ramenée à 235,3 M€ (contre 306,9 M€ fin 2007), à un niveau très sensiblement inférieur au montant prévu. La SSII affiche également une « excellente génération de cash flow [71,6 M€, contre -397,7 M€ fin 2007]», note son PDG. « Nous avons développé avec Xansa davantage de synergies que prévu en dépensant moins que ce que nous avions annoncé ».
Au Royaume-Uni, la totalité des contrats a été renouvelée à Steria après le rachat de Xansa, à l'exception de deux d'entre eux [LSC et My Travel] non reconduits avant même l'acquisition. En dépit de ces deux défections, la croissance organique au deuxième semestre 2008 a progressé de 2,2%. Quant au ratio de prise de commandes sur chiffre d'affaires, il a atteint 1,7 au quatrième trimestre.
En 2008, le groupe Steria a également réalisé de bonnes performances en Allemagne et en Scandinavie. En France, l'organisation, plus compliquée, a manqué d'efficacité commerciale. Coûts de structure trop élevés, difficultés dans la réalisation de certains projets (surcoûts de dépassement) ont conduit à changer l'équipe de direction trois mois avant la fin de l'année. Steria France est actuellement dirigé par Olivier Vallet.
Etendre le modèle d'intégration vertueux de Xansa
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Dans les mois qui viennent, Steria a l'ambition de diffuser dans son organisation le modèle de production de services totalement intégré que Xansa a réussi à mettre en place par son expérience de l'offshore. François Enaud décrit les trois étapes qui conduisent à ce modèle mature. « Dans le modèle classique de sous-traitance, les projets sont vendus localement et une partie est sous-traitée en Inde avec les risques d'incompréhension entre les besoins et l'exécution, et la non qualité qui peut en découler, rappelle le PDG. A la deuxième étape, on gagne en intégration avec des équipes «front-end» focalisées sur les relations avec les ressources offshore, ce qui permet d'éviter la perte de compréhension entre front-end et back-end. Enfin, à la troisième étape, on atteint le modèle vertueux, avec une seule direction et des équipes intégrées dans la même organisation où qu'elles se trouvent. »
Steria forme ses équipes françaises à ce modèle. 110 commerciaux sont actuellement sur place pour comprendre cette démarche. Un investissement de 100 000 euros, mais « que nous allons récupérer au centuple », affirme François Enaud.