Pourquoi avez-vous accepté d'être le parrain de l'édition 2021 de l'Open CIO Summit, le 9 novembre prochain ?
Stéphane Rousseau. Je continue d'être persuadé que l'open-source est une chance pour les entreprises. C'est clairement un sujet qui mérite qu'on s'en occupe. En 2019, lors de la dernière édition avant la crise sanitaire, le thème avait été les risques autour de l'open-source. Les principaux risques sont, d'une part, le rachat des distributions par de grands éditeurs (Red Hat / IBM, Java / Oracle, GitHub / Microsoft,...) et, d'autre part, la domination parmi les contributeurs de gros acteurs (Google notamment). D'un côté, c'est bien parce que l'open-source profite d'une force de frappe. De l'autre, la dépendance vis-à-vis de gros acteurs est clairement un danger. On ne peut pas être indifférent au sujet.
Aujourd'hui, quel est le grand thème à défendre pour l'open source ?
Même s'il y a quelques produits ici ou là, la question est comment monter dans les couches applicatives alors que l'open-source est évidemment très présent dans l'infrastructure. Plus particulièrement, le sujet du moment est le collaboratif au sens large (messagerie, intranet, co-édition collaborative, visioconférence...).
Les entreprises sont réticentes à adopter de telles solutions. Or les offres sont objectivement intéressantes mais elles ne sont pas encore installées sur le marché. Il y a quelques années, on se plaignait du duopole inamovible Microsoft/Google. Puis Slack a trouvé sa place au point d'être racheté par Salesforce. Il existe donc bien un espace pour faire émerger des solutions nouvelles.
Universités et collectivités locales adoptent de plus en plus des solutions comme OnlyOffice, BlueMind, Nextcloud... Qu'en est-il dans les grandes entreprises ?
Plusieurs problèmes surgissent dans les grandes entreprises avec une dimension bien plus importante que dans des structures plus petites. Tout d'abord, il y a un aspect de culture générale : tout le monde sait (ou croit savoir) utiliser Microsoft Office et ne veut pas faire l'effort d'un autre apprentissage, qui serait très lourd à gérer en termes de formation. Il y a aussi ce qu'on pourrait appeler de l'interopérabilité avec l'écosystème. Plus une entreprise est grande, plus on a besoin d'utiliser les mêmes outils que la grande majorité des partenaires : on envoie des invitations Outlook, on communique avec Teams, on échange des fichiers Excel... Dans des structures plus petites, il est plus simple et moins lourd de migrer, de former, etc.
Cette année, l'Open CIO Summit portera sur l'open-source comme facilitateur de la migration cloud. Qu'est-ce que cela signifie ?
Docker, Kubernetes, OpenShift... Tous ces produits sont open-source. Tous les logiciels au coeur du cloud et de son orchestration sont open-source. L'open-source est donc clairement un facilitateur et un levier de la bascule cloud.