L'abandon par Google du projet Loon visant à fournir une connectivité Internet dans les zones reculées via des ballons n'a pas refroidi les ardeurs d'autres géants américains de mailler l'espace. Dans la course à la couverture Internet satellitaire, les sociétés Blue Origin - fondée par le CEO d'Amazon Jeff Bezos qui quittera son poste dans les prochains mois - et Space X lancée par Elon Musk, sans oublier Facebook, s'affrontent. Space X bénéficie toutefois d'un atout clé pour lancer son service Starlink en France, avec l'attribution par l'Arcep d'une autorisation d'utilisation de fréquences pour fournir un accès à Internet par satellite.
« La société Starlink Internet Services Limited est autorisée à utiliser, sur l’ensemble du territoire sur lequel l’Arcep est affectataire, les fréquences radioélectriques des bandes 10,95-12,70 GHz (sens espace vers Terre) et 14-14,5 GHz (sens Terre vers espace) afin de fournir des services d’accès à Internet haut débit », a indiqué l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse dans une décision publiée le 18 février 2021. La période d'attribution de ces fréquences court sur 10 ans à compter du 9 février 2021.
Des performances éloignées de l'Internet par fibre
« La présente autorisation est attribuée sans garantie de non brouillage et la société Starlink Internet Services Limited est soumise à une obligation de non interférence vis-à-vis des autres utilisateurs des bandes de fréquences mentionnées à l’article 1. La société Starlink Internet Services Limited devra interrompre immédiatement toute activité liée à l’utilisation de ces fréquences si des brouillages étaient constatés », a par ailleurs précisé l'Arcep.
Les projets de couverture d'Internet satellitaire ne datent pas d'hier. Alors qu'Amazon travaille sur le sujet depuis une vingtaine d'années et prévoit un lancement commercial de son réseau Internet par satellite courant 2029, Space X a encore peu d'années d'expérience derrière lui - sa création remontant à 6 ans. Mais la société semble bien toucher au but avec le lancement d'un service en beta fin 2020. La société avait ainsi annoncé une vitesse de connexion comprise entre 50 et 150 Mb/s et un temps de latence de 50-40ms, tout en précisant qu'il faudra s'attendre à des courtes période de perte de connectivité. Quant aux tarifs, ils s'élèvent pour le service bêta à 99 dollars hors taxes par mois pour l'accès au service, couplé à 499 dollars HT de matériels (antenne et routeur) et d'installation.