Phénomène persistant dans le système éducatif français, après 4 ans d’une réforme du lycée général, la spécialité Numérique et sciences informatiques (NSI) souffre toujours d’un manque d’attrait. C’est qu’indique la Société informatique de France (SIF) qui s’est appuyée sur les chiffres communiqués par la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) pour la période 2021-2022. L’un des biais associés au numérique et aux sciences informatiques dans le domaine de l’éduction réside dans son abandon en classe de terminale et en particulier par les filles. En 2022, 60% d’entre elles y ont renoncé contre moins de 50% pour les garçons. Dans cette spécialité, elles ne représentent qu’environ 1,5 des filles par lycée (tous établissements confondus) en moyenne. Ainsi, malgré une très légère progression des élèves de terminale ayant choisi cette discipline (+0,4 point) celle-ci concentre moins de 5% des choix de spécialités. Un score très faible en comparaison avec celles issues de la Série S.
Les lycéennes ont tendance à délaisser la spécialité NSI en clase de terminale. (Source: SIF/Depp)
Une large préférence pour les maths/physique et SVT
En effet, les mathématiques (39,6% de lycéens et +2,1 points) la physique-chimie (30,1%, -1,2 point) et SVT (24,4% -1,4 point) affichent des niveaux largement supérieurs, malgré un contexte de légère récession globale du secteur sciences (-0,3 point). La croissance du nombre des élèves de première en Numérique et sciences informatiques tout aussi modérée est passée de 9,7% en 2021 à 9,8% l’année suivante. Ce chiffre est à comparer au taux moyen des 13 spécialités (trois spécialités par élève), soit 23,1%. Au global, le nombre d’élèves en NSI est passé de 34 721 en 2020, à 37 778 en 2021 et 38 259 en 2022. Malgré cette augmentation, les effectifs en NSI restent à un niveau très faible en valeur absolue, souligne la SIF dans son analyse.
Le pourcentage des élèves en NSI est largement inférieur par rapport aux autres spécialités scientifiques. (Source: SIF/Depp)
« Comme les autres spécialités émergentes, NSI souffre de la concurrence avec les autres spécialités pour se développer en première. Seul le maintien des trois spécialités en terminale éviterait que les plus fragiles telles que NSI (ou la spécialité SI) voient les élèves, et en particulier les filles, l’abandonner », regrette la Société informatique de France. L’une des pistes serait de recentrer l’enseignement de SNT (Sciences du numérique et technologie) en seconde sur l’acquisition d’une culture en informatique qui encouragerait plus efficacement qu’actuellement les élèves scientifiques à se diriger vers cette catégorie. De plus, nulle incitation financière ou en ressources humaines supplémentaires n’existe pour favoriser des créations de postes NSI. En conclusion, la mise en œuvre d’un plan national spécifique pour ouvrir cette discipline dans tous les lycées, et y associer un nombre réaliste d’enseignants dûment formés à l’enseignement de l’informatique est urgent.