En direct de Dallas. Sur les événements organisés par Dassault Systèmes, comme ce Solidworks 2019 à Dallas (du 10 au 13 février), les partenaires occupent une place importante. Pour promouvoir, intégrer et compléter les solutions de l’éditeur, des acteurs comme Viviativ sont aujourd’hui incontournable dans l’écosystème Dassault Systèmes. Mais on peut également citer Altair, Statasys/Makerbot et Rize. Principal intégrateur français – et exclusif - de Dassault Systèmes, Viviativ (163 millions de revenus l’an dernier) a grandi avec l’éditeur et suit avec attention ses annonces. La réaction au lancement de 3DExperience.works est plutôt positive comme nous l’a indiqué Pascal Bottet, international business manager chez Visiativ. Le marché des start-ups et des jeunes entrepreneurs dans le design industriel lui paraît très prometteur, notamment pour le prototypage et la fabrication de produits en petite série. Pour accompagner, les entreprises qui désirent monter en puissance et accélérer leur cadence de production, Visiativ se fait également éditeur avec sa branche Moovapps. Cette dernière rassemble une cinquantaine d’outils pour optimiser Solidworks au quotidien – via les API de l’éditeur - dans le domaine de l’industrie manufacturière. Les solutions cloud sont également plébiscitées par les utilisateurs de Solidworks même si la France accuse toujours un retard de 4 à 5 ans selon le responsable. Les problèmes d’Internet haut débit ralentissent encore le mouvement dans certaines régions, mais le virage est bien pris.
Autre partenaire de Dassault Systèmes à suivre, la société lyonnaise Speedernet a travaillé avec l’IFN Énergies Nouvelles (IFPEN) pour transposer des projets CAO en modules de formation utilisant la réalité virtuelle. « L’IFP School a eu recours à la réalité virtuelle afin d’améliorer l’efficacité des visites de terrain. L’idée est de proposer aux élèves un exercice de détection d’anomalies de procédures, en simulant une visite d’unité industrielle préparatoire au déplacement sur le terrain. Cela apporte de la flexibilité à l’étudiant qui peut réaliser la visite à son rythme, au moment et à l’endroit de son choix », indique la société dans un communiqué. Comme nous l’a précisé Julien Trost, ingénieur chargé de recherche et de développement à l’IFPEN, « nous ne pouvons pas mettre des millions dans un projet, nous avions besoin d’une solution innovante pour porter des projets CAO vers le web en VR pour partager nos travaux. » Interrogé sur l’usage de la réalité augmentée, l’ingénieur trouve les solutions encore trop chères à développer aujourd’hui avec les outils disponibles. L’IFPEN a besoin de communiquer sur ses processus, d’assurer des formations pour vendre de produits complexes et d’entretenir des communications plus soutenues avec les autres instituts de recherche. Séverine Minassian, business developement manager chez Speedernet, nous a expliqué que sa société conçoit des programmes de formation en ligne pour de grands groupes et a développé une solution baptisée Sphere travaillant avec Solidworks pour exporter des projets VR et 360 vers le web. Un simple navigateur suffit donc pour consulter des travaux soignés réalisés avec les outils de Dassault Systèmes. À l’IFPEN, « le recours à des outils innovants et diversifiés, comme les quiz sur smartphone ou les casques de réalité virtuelle, augmente l’intérêt des élèves et joue sur leur motivation », explique encore l’organisme public.
Au coeur de la renaissance de l'industrie
Mais les partenaires de Dassault Systèmes ne se cantonnent pas au monde des logiciels et services, les fournisseurs de solutions d’impression 3D sont également mis en avant pour accompagner le discours sur la renaissance de l’Industrie. Si un acteur comme Makerbot a définitivement tiré un trait (depuis 2016) sur les imprimantes 3D desktop destinées au grand public – une illusion entretenue par beaucoup il y a 10 ans -, le fournisseur a revu ses produits avec le concours de sa maison mère Stratasys pour concevoir un produit travaillant avec du polymère capable de mieux répondre aux besoins de prototypage dans les start-ups, les micro-entreprises familiales mais également le monde de l’éducation.
L'extrudeur amovible de l'imprimante Method de Makerbot. (Crédit S.L.)
Commercialisée à partir de 6499€ HT environ, la Makerbot Method est dotée de deux extrudeurs amovibles et de deux bacs pouvant accueillir différentes bobines de filaments (polymère et PVA par exemple), nous a expliqué Forest Leighton, vice-president en charge du marketing du fournisseur. « La calibration des extrudeurs est devenue automatique pour réduire au minimum les problèmes d’alignement entre deux pièces. C’est la seule imprimante 3D de cette catégorie à le faire », explique le responsable marketing. Les cibles de cette imprimante sont larges mais le dirigeant insiste sur l’importance accordée à l’éducation afin d’aider les élèves et les étudiants à maîtriser les métiers du futur. Des formations sont même prévues afin d’aider les enseignants à utiliser ces outils et aider leurs élèves à concevoir quelque chose puis le fabriquer.
Prototypage et petites séries
La maison mère de MakerBot n’est pas en reste sur les solutions plus imposantes, cette fois destinée au prototypage et aux petites séries dans l’industrie manufacturière. Les prix vont ici de 10 000€ HT, pour la Uprint SE Plus, à 20 000€ HT pour la F170, 40 000€ HT pour la F270 et enfin 60 000€ HT pour la F370. Les Fortus 380MC, 450MC et F900 évoluent dans une autre catégorie avec plus de possibilités quant aux matériaux utilisés – fibre de carbone par exemple - pour la fabrication additive des produits. Le métal n’est pas encore proposé mais le fournisseur compte y arriver dans deux ans.
Un projet de planche de surf dotée d'un moteur électrique et d'un foil pour surfer au dessus de l'eau. (Crédit S.L.)
Autre acteur sur le marché de l'impression 3D exploitant des polymères ou du carbone, Rize propose depuis deux ans une technologie ne nécessitant pas de traitement a posteriori et fabriquant avec un minimum de matières premières des produits avec plusieurs couleurs. Rize vient d'annoncer un partenariat stratégique avec Dassault Systèmes qui accompagne d'ailleurs la start-up dans son dernier tour de table d'un montant de 15 millions de dollars. L'éditeur français a apporté 3 millions de dollars à la start-up nous a confié Gian Carlo Bassi, CEO de Solidworks. L'idée est de vendre une licence Solidworks avec chaque imprimante de Rize vendue. Le prix des machines démarre à 31 000 €HT pour plafonner à 55 000€ HT avec la technologie brevetée de dépôt augmenté de polymère. Le partenariat entre les deux sociétés est intéressant car il est utile d'associer en amont le design et la fabrication, nous a expliqué Andy Kalambi, le CEO de Rize.
L'utilisation de plusieurs couleurs est un des points forts des imprimantes 3D de Rize. (Crédit Rize)
Signalons enfin que les imprimantes 3D métal reposant sur un lit de poudre sont aujourd’hui l’apanage de spécialistes comme 3D Systems, qui a racheté le français Phoenix System en 2013, avec son laser qui vient solidifier une poudre métallique, mais aussi d’Addup, une joint-venture entre le groupe Michelin et la société Fives, à l’origine d’une technologie reposant sur la fusion laser d’un lit de poudre avec le modèle FormUp 350. Plus imposantes que les modèles à polymère, ces machines travaillent avec différents matériaux, à savoir l’acier, le nickel, le titane et enfin l’aluminium. Mais pour utiliser les pièces réalisées avec ces imprimantes 3D métal, il est nécessaire de les nettoyer, voire même de les polir, pour les débarrasser de leurs impuretés.