Pour Sogeti, l'innovation est un axe majeur de la stratégie du groupe, souligne Christophe Bonnard, directeur général France de la SSII. Cette volonté repose sur 3 piliers, précise le dirigeant, « une relation de proximité avec les clients pour connaître leur besoin, des alliances privilégiées avec des partenaires comme Microsoft et IBM, enfin disposer d'un socle d'expertise technologique ». Pour autant, l'innovation doit s'entendre de manière transversale au sein des divisions métiers de la SSII.
Aujourd'hui, le groupe recense 25 personnes qui sont dispatchées au sein des Business Unit. A la question du retour sur investissement dans l'innovation, Christophe Bonnard admet qu' « il est difficile à mesurer, mais nous gagnons des projets grâce à des éléments de différentiation. » Il plaide néanmoins pour la mise en place d'indicateurs pour quantifier les bénéfices de la R&D.
Une diversité de projets parfois inattendus
Pour assurer une plus grande visibilité aux travaux des chercheurs et des experts, Sogeti publie depuis un an, un ouvrage nommé « regard sur l'innovation ». Ce dernier dresse un panorama de plusieurs projets très variés. Ainsi, SMAC (Système de monitoring acoustique des cétacés) est un projet réalisé avec une association pour la reconnaissance et l'enregistrement des sons des cétacés. L'objectif est d'améliorer le traitement du son, des filtres, des algorithmes, etc. Pour Jacques Mezhrahid, directeur de l'innovation chez Sogeti « avec ces travaux, il y a eu un phénomène de rebond sur d'autres domaines où l'acoustique pouvait intéresser la sécurité et la reconnaissance d'identité ».
Ce débordement se retrouve sur d'autres sujets comme le projet Orcaom qui a pour ambition de réaliser un OCR (logiciel de reconnaissance de caractères) pour les incunables (ouvrages publiés selon le procédé de Gutenberg). Dans ce cas-là , Jacques Mezhrahid souligne qu' « avec le travail sur les formes complexes, il est apparu des besoins dans d'autres domaines  comme le filtrage automatique des images ou la réalité augmentée sans passer par des QR codes, mais en reconnaissant des objets ».
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Dans la multitude d'autres projets, on peut citer le traitement des big data associé aux travaux sur les objets communicants qui peuvent intéresser plusieurs industriels dont les constructeurs automobiles. Ces derniers peuvent prévoir ou anticiper des pannes massives sur des véhicules et éviter de lancer une coûteuse campagne de rappel. D'autres projets sur le poste de travail, sur la réalité augmentée, sur la kinect, sont consultables dans l'ouvrage « Sogeti : regard sur l'innovation ».
S'adapter au changement technologique
Le directeur de l'innovation souligne que ces recherches sont le fruit de collaborations avec les universités et les laboratoires de recherche comme récemment Bordeaux (Labri avec un projet sur les oiseaux migrateurs) ou Strasbourg (sur le MtoM, Kinect de Microsoft et la technologie NFC). Il entend créer un écosystème mixant industriel, laboratoire et Sogeti. Comment le choix des projets s'opère-t-il ? Il faut d'abord qualifier l'idée et connaître la volonté de l'équipe pour mener le projet de bout en bout précide Jacques Mezhrahid. Ensuite, la cellule innovation de Sogeti va accompagner le projet. Il n'existe pas d'organisation stricte, mais plutôt un travail en réseau avec les différents experts dans les BU. Il faut analyser plusieurs aspects du projet : les enjeux sur le système d'information, mais aussi sur les usages et les modèles économiques.
Autre élément à prendre en compte, les choix technologiques à prendre. Jacques Mezhrahid revendique le droit de se tromper et de changer d'orientation. « Les environnements technologiques sont très changeant comme par exemple dans le cadre des standards au sein de HTML5 » souligne le dirigeant. Malgré ses impératifs pour mener à bien un projet, le directeur de l'innovation est fier d'annoncer que 35 projets sont dans les tuyaux aujourd'hui.