Software AG doit racheter Webmethods pour 546 M$
Tout à sa stratégie de devenir un acteur qui compte sur le marché des SOA, Software AG a proposé une offre d'achat amicale à Webmethods. Ce qui double presque son chiffre d'affaires, et lui ouvre en grand les portes des clients américains.
Lorsque Software AG parle de recentrage sur son métier d'éditeur d'outils pour les SOA, c'est du sérieux. Deux mois après avoir annoncé son « plan ambitieux de développement », Software AG vient de révéler son intention de racheter Webmethods, spécialiste 'pure player' des architectures orientées services. La transaction s'effectuera pour 546 M$ en numéraire - si les actionnaires de deux groupes l'approuvent.
Dans une conférence de presse téléphonique tenue plus tôt dans la journée, le patron de Software AG, Karl-Heinz Streibich, a insisté sur la complémentarité des deux entreprises et la similitude de leurs approches du marché. Les deux réalisent en effet les trois quarts de leur chiffre d'affaires grâce au logiciel (nouvelles licences et maintenance), Software AG est particulièrement présent en Europe (66% de son CA), Webmethods en Amérique du Nord (62% du CA). De même, sachant que Software AG réalise encore moins du tiers de son CA avec Crossvision, son offre SOA (le reste provenant principalement de l'offre traditionnelle, la base de données Adabas et l'environnement de développement Natural), la combinaison Software AG + Webmethods pourra afficher une répartition de son chiffre d'affaires à égalité entre SOA et outils traditionnels. « Un portefeuille très équilibré qui nous rendra fort », explique Karl-Heinz Streibich. Le portefeuille clients (environ 3000 pour Software AG et 1500 pour Webmethods) devrait s'élever à 4000 références, une fois dédoublonné.
« Un grand pas en avant » vers l'objectif du milliard d'euros de CA
Côté offre produits, Peter Kürpick, responsable de la stratégie produits pour Software AG, a esquivé les questions sur le recouvrement des gammes, indiquant qu'il s'agirait de prendre « le meilleur des deux mondes ». Il a en revanche évoqué le fait que Webmethods était « un leader très fort en ce qui concerne l'intégration BPM [Business process management, gestion des processus métier, NDLR] et Software AG un leader très fort en ce qui concerne l'ESB [Enterprise service bus, bus de service applicatif, NDLR] ».
Pour Webmethods, dont le chiffre d'affaires stagnait à un peu plus de 200 M$, cette acquisition est très logique dans un marché où les petits acteurs ne peuvent survivre que s'ils sont très forts sur des niches technologiques, face à des Oracle ou IBM qui élaborent des plateformes complètes. Dave Mitchell, CEO de Webmethods, qui devrait rester dans l'équipe de management, a laissé entendre que l'éditeur avait étudié plusieurs offres, celle de Software AG paraissant « la plus attractive » pour la société et les actionnaires.
Pour améliorer sa visibilité sur le marché des SOA, Software AG avait annoncé un plan pour atteindre le milliard d'euros de chiffre d'affaires d'ici à 2011 - l'éditeur allemand affiche 483 ME pour son année fiscale 2006. Il a depuis légèrement retouché son logo, faisant disparaître la mention « the XML company », qui pouvait prêter à confusion sur son coeur de métier, et a investi massivement pour être largement présent au Cebit, notamment en sponsorisant un espace SOA. Mais clairement, commente Karl-Heinz Streibich, c'est ce rachat qui constitue « un grand pas en avant » vers cet objectif.