SOA : IDS Scheer dope les revenus de Software AG
Exercice fiscal 2009 (au 31 décembre) Chiffre d'affaires : 847,4 M€ (+18%) Bénéfice net : 140,8 M€ (+22%) Quatrième trimestre Chiffre d'affaires : 292,1 M€ (+38%) Bénéfice net : 48,1 M€ (+36,6%)
Dans deux semaines, l'Allemand Software AG (2e éditeur outre-Rhin derrière SAP) réunira ses clients français à Paris, le 16 mars prochain, pour sa conférence utilisateurs annuelle, Business Innovation Forum. Avec le rachat de son compatriote IDS Scheer, en août 2009, il possède désormais Aris, plateforme d'analyse et d'optimisation des processus métiers. Celle-ci vient s'ajouter à sa solution de gouvernance SOA (CentraSite) et aux logiciels de BPM, de BAM et d'intégration qu'il a acquis en 2007 avec l'Américain webMethods. « Si jusque-là, nous nous placions davantage au niveau de l'exécution, avec IDS Scheer, notre objectif est de nous situer en amont du projet et de nous rapprocher du métier », souligne Frédéric Fuchs, directeur France et Italie de Software AG, en rappelant que sa société cible les grandes entreprises qui exploitent plusieurs ERP, notamment à la suite de fusions ou d'acquisitions.
De gros projets sur l'offre webMethods
au 4e trimestre
Sur l'exercice fiscal 2009, la contribution d'IDS Scheer a déjà permis à Software AG de stabiliser, ou presque, le niveau de ses ventes de licences par rapport à l'an dernier, à 270 millions d'euros (272 M€ en 2008). Alors que sur ses deux autres activités, webMethods et ETS, seuls les revenus de maintenance ont augmenté (+16% au total sur l'ensemble de l'exercice). ETS, Enterprise transaction systems, couvre l'offre historique, la base de données Adabas et l'environnement de développement Natural. En 2009, l'activité traditionnelle autour des mainframes a décrû. En revanche, au quatrième trimestre, l'éditeur a signé plusieurs gros projets sur l'offre webMethods, notamment avec DHL et la Standard Chartered Bank de Singapour. Lors de la présentation des résultats, le PDG Karl-Heinz Streibich a indiqué que le nombre de contrats de plus de 100 000 euros portant sur webMethods avaient grimpé au 4e trimestre, de même que leur valeur moyenne.
Néanmoins, ce sont les services professionnels, au premier plan chez IDS Scheer (avec un effectif de 2 000 consultants), qui ont tiré la progression de Software AG en 2009. Ils lui ont permis d'afficher une hausse de 18% sur son chiffre d'affaires global, à 847,4 millions d'euros. Le fournisseur d'Aris réalise 75% de ses revenus avec les services et 25% avec les produits. Alors que chez Software AG, la proportion est exactement inverse. « Nous avons clairement une stratégie 'éditeur', rappelle Frédéric Fuchs, le DG France et Italie. Nous laissons nos partenaires prendre les projets. C'est un élément différentiateur vis-à-vis de nos concurrents Oracle et IBM qui, eux, les prennent ».
Enfin, en 2009, le résultat d'exploitation de l'exercice a augmenté de 21% à 218,2 millions d'euros, ce qui correspond à une marge opérationnelle de 25,8% (25% en 2008). Le bénéfice net atteint 140,8 M€ (+22%). Au 31 décembre, la société comptait 6 013 salariés dans le monde.
En 2010, Software AG table sur une belle progression de son chiffre d'affaires : entre +25 et +30%, avec une hausse de 10 à 15% sur les produits et de 8 à 12% sur le bénéfice net. Pour y parvenir, l'éditeur compte en partie sur l'offre Aris, encore peu implantée aux Etats-Unis. A l'inverse, l'offre SOA de webMethods sera poussée vers les clients d'IDS Scheer, avec l'aide des partenaires.
Des projets démarrent désormais
avec la gouvernance SOA
En France, parmi les chantiers importants signés en 2009, Frédéric Fuchs cite la refonte du système d'information de la CNAV sur quatre ans pour permettre le calcul de la retraite avant 50 ans (un projet qui requiert d'intégrer les données de sociétés liées à ce calcul). La filiale française a gagné des clients tels que Malakoff Mederic, groupe paritaire de protection sociale, le Ministère de l'Education et le Ministère de l'Agriculture. Pour Software AG et ses offres de SOA (architectures orientées services), le secteur social et l'administration restent parmi les plus porteurs en 2010, avec les compagnies d'assurance et la finance, en raison notamment du rapprochement entre banques, explique Frédéric Fuchs. « Il y aura des besoins de services réutilisables ».
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Sur ce terrain, le directeur général évoque aussi la modernisation des applications sur mainframe qu'il faut rendre « plus agiles ». Il rappelle que Software AG figure parmi les chefs de file de la gouvernance SOA avec CentraSite, « tant sur la partie repository, où l'on conserve l'ensemble des services, que sur la partie orchestration. Nous avons une solution de gouvernance complète dans laquelle nous avons intégré nos deux solutions, celle de Software AG et celle de webMethods ». Une offre indépendante des plateformes, souligne-t-il. « Dans ce domaine, notre plus grand client au niveau mondial est France Télécom. Poussés par la concurrence, les opérateurs télécoms ont été les premiers à avoir besoin d'agilité. Maintenant, ce sont les compagnies d'assurance. »
Le dirigeant confirme par ailleurs qu'il y a aujourd'hui des entreprises qui démarrent par la gouvernance SOA. « Auparavant, elles commençaient avec l'ESB (Entreprise service bus), montaient vers le BPM, puis le BAM, pour s'apercevoir ensuite qu'il fallait gouverner ces services. Désormais, on nous pose d'emblée des questions sur la gouvernance ; c'est nouveau. Les DSI savent qu'elles en ont absolument besoin. Beaucoup de choses sont actuellement poussées par les métiers. D'où l'importance, avec la gouvernance, de partir vers le haut, les métiers et les besoins, pour que chacun ne réinvente pas dans son silo », pointe Frédéric Fuchs. Il précise qu'il ne s'agit pas forcément de chantiers de grande envergure. « Il peut y avoir des projets bien définis sur des processus, par exemple sur la gestion de la chaîne logistique ».
Le 16 mars prochain, sur sa conférence utilisateurs, outre ses clients EDF et RCI Banque qui viendront témoigner de leur utilisation des outils webMethods, Software AG a invité Michel Serres pour parler des enjeux des nouvelles technologies face aux bouleversements de la société, et des impacts sur l'évolution de l'homme. Ce n'est pas la première fois que le philosophe se déplace pour un rendez-vous IT. En juillet 2008, notamment, il avait ouvert la première édition de l'Université des SI (USI 2008), organisée par Octo Technology.