Présidée depuis octobre 2008 par Jayshree Ullal, ex-VP de Cisco en charge du pôle datacenter, Arista nous a reçu dans un élégant immeuble de Menlo Park. La start-up qui compte parmi ses actionnaires Andy Bechtolsheim, le cofondateur de Sun, s'est spécialisé dans les switchs 10 Gbit Ethernet haut de gamme (24 et 48 ports) pour les datacenters, les infrastructures HPC et bien sûr le cloud computing.
Principales caractéristiques techniques des solutions proposées par Arista : un système d'exploitation reposant sur un noyau Linux nommé Extensive OS (EOS) et une architecture structuré autour d'une base de données intégrée (SySDB). Doté d'un système de répartition de charge et d'une capacité de buffering pour réduire la congestion, EOS ambitionne de réduire la latence des commutateurs. De son coté, SySDB concentre toutes les informations nécessaires au bon fonctionnement des switchs. Complétée par des outils de supervisons pour réduire les erreurs humaines, cette base conserve les données concernant les commandes CLI et les protocoles réseau. Vice-président en charge de la technologie, Anshul Sadana explique qu'EOS était plus robuste que l'IOS de Cisco et que leur noyau était particulièrement protégé. Sur un marché du switch 10 Gbit évalué à 9 milliards de dollars en 2014, selon Jayshree Ullal, Arista pense avoir une carte à jouer. « Nous pouvons être une alternative dans les datacenters. Les grandes entreprises sont aujourd'hui obligées de prendre en compte les start-ups si elles veulent profiter de leurs capacités d'innovation » ajoute-t-elle. Aujourd'hui, Arista emploie une centaine de personnes, et revendique 340 clients dans le monde. Principalement des centres de recherche, des universités ou d'autres start-ups.
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Switch haute densité
Poursuivons nos rencontres dans le monde du réseau avec Blade Networks Technology (BNT) à Santa Clara dans un immeuble qui domine la fab d'Intel . Pas vraiment une start-up, l'équipementier a été crée en 2006 suite à une spin off de l'activité commutateurs du Canadien Nortel. Financé par le fond d'investissement Garnett & Helfrich, BNT compte à ce jour 170 personnes. Si le produit phare de la marque reste le switch Ethernet mini-rack fourni en OEM à HP, IBM ou NEC, BNT commercialise depuis trois ans des systèmes top of the rack qui autorise la connexion maximale de 40 serveurs dans un module vertical en haut des armoires. Le best-seller de la marque, le RackSwitch G8124, est le premier modèle a être descendu sous la barre des 500 dollars par port 10 GigaEthernet, nous explique Vikram Mehta, le dynamique CEO de Blade Networks (voir photo ci-dessous). « Et en 2009, 500 000 serveurs ont été déployés dans le monde avec des équipements BNT, principalement dans des centres de calculs. Connecter un datacenter est une chose très différente de la connexion d'un PC portable. Il faut assurer la convergence entre des milliers de ports et des centaines de machines virtuelles. »
Avec ses 1000 ports switch virtuels, VMready de BNT permet d'adapter le réseau à la virtualisation. Cette solution s'interface avec les principaux éditeurs d'hyperviseur pour associer un virtual port à une VM. Aujourd'hui, l'intégration la plus avancée a été réalisée avec VMware. « Quand on fait une VMotion (déplacer une VM dans VCenter de VMware), le profil associé suit et reconfigure automatiquement le port », souligne Atul tambe, VP ingénierie matériel chez BNT. Et via les API, VMReady 2 va être capable de s'interfacer et de donner des ordres aux switchs. « Nous vivons aujourd'hui le même phénomène que le passage du mainframe au cluster Linux avec le développement du switch distribué en lieu et place du switch classique », ajoute Vikram Mehta.
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Base de données MySQL en cluster
Pour notre dernier déplacement, nous quittons la Silicon Valley pour nous rendre dans le quartier d'affaires de San Francisco à la rencontre de Clustrix. Fondée en 2008 par des anciens d'Isilon Systems, Paul Mikesel et Aaron Passey, cette start-up est soutenue par les fonds d'investissement Sequoia - qui a encore des intérêts dans Isilon - VSVP et ATA Ventures. Basée sur une technologie très proche des baies de stockage distribuée d'Isilon Systems, cette start-up propose une solution pour répartir sans partitionnement une base de données de type MySQL sur plusieurs serveurs. Il s'agit de la technologie Isilon adaptée aux bases de données, ici baptisée Clustered Database Systems (CDS).
Découpée en tranches, la base de données est répartie sur tous les serveurs CLX 4100 en cluster. Ici aussi, le système est une solution complète comprenant logiciel et matériel. Si la configuration de base démarre à 80 000 dollars avec 3 appliances CLX 4100 en mode cluster - équipé de 32 Go de mémoire vive, de 2 x 4 coeurs Intel , de 7 x 160 Go SSD et de2 x 320 Go DD - , il suffit d'installer de nouvelles machines pour accroitre la capacité de traitement et l'espace de stockage. La compagnie n'a pas encore installé plus de vingt noeuds, mais rien n'empêcherait d'aller jusqu'à une centaine de serveurs. « Chaque noeud parle à l'autre en fois connecté en IP pour échanger des informations » explique Paul Mikesel, PDG et en charge de l'ingénierie chez Clustrix . Avec son système, la start-up réussit à combiner les fonctionnalités MySQL avec l'extensibilité et les performances des bases de données non-SQL.
Nous terminons ici notre tournée des start-ups, mais nous vous donnons rendez-vous pour une deuxième session en novembre prochain.