Silent Circle propose actuellement deux applications mobiles Silent Phone et Silent Text pour la communication cryptée et la startup prévoit d'y ajouter Silent Mail dans le futur. Comme leurs noms l'indiquent, ces applications peuvent être utilisées pour effectuer des appels voix et vidéo, échanger des messages texte et des emails en toute sécurité. L'éditeur dispose également d'une quatrième application du nom de Silent Eyes pour ordinateurs de bureau, qui permet de sécuriser les appels vidéo et faire de la téléconférence vocale cryptée. Les applications actuelles et à venir sont téléchargeables gratuitement. Mais, pour les utiliser, il est nécessaire de s'abonner au service de Silent Circle au prix de 20 dollars HT par mois.
Toutes les communications passent par les serveurs de Silent Circle qui cryptent les données localement en générant des clefs de cryptage sur les terminaux. Le fournisseur n'a pas accès à ces données et ne peut donc pas voir leur contenu réel. « L'objectif principal de Silent Circle est de mettre la sécurité dans les mains de l'utilisateur », a déclaré Jon Callas, CTO de Silent Circle. « Les applications servent à vérifier que l'utilisateur garde la main sur les contrôles de sécurité et que personne n'a la possibilité de lire ses données. Silent Circle ne peut pas lire les messages textes échangés, ni écouter les conversations téléphoniques. Et tout est détruit lorsque la communication est terminée ».
Une limite pour l'instant de 65 Mo
Avec cette version de Silent Text, les utilisateurs ont désormais la possibilité de joindre des fichiers à leurs messages texte et des informations de géolocalisation. Par fichiers, l'éditeur entend des documents, des photos, des films, des enregistrements audio, et des éléments de géolocalisation - en bref, tout ce qui peut normalement être envoyé avec un appareil iOS. « La taille maximum des fichiers transmis a été fixée à 65 Mo afin de ne pas surcharger le service, mais celle-ci devrait être revue à la hausse plus tard », a déclaré le CTO de Silent Circle.
L'utilisateur peut également utiliser une option de destruction pour supprimer automatiquement le fichier et le message auquel il est attaché sur l'appareil du destinataire et sur celui de l'envoyeur après un laps temps configurable, afin de ne laisser aucune trace. « Chaque fichier est crypté avec une clé unique qui est supprimée lorsque le message est détruit », a expliqué Jon Callas.
Simplifier l'envoi de fichiers cryptés
Il existe bien d'autres outils pour crypter et échanger des fichiers, mais leur configuration est souvent trop compliquée pour l'utilisateur lambda. « L'un des objectifs de ces applications est de rendre plus simple la communication cryptée », a ajouté le CTO de Silent Circle. « Nos applications s'utilisent presque comme des applications ordinaires », a-t-il déclaré. « Ainsi, l'application qui sert à envoyer des messages textes ressemble à une application SMS normale. Elle s'utilise exactement de la même manière, sans difficulté particulière ».
Les serveurs de Silent Circle sont actuellement basés au Canada, mais l'entreprise envisage d'installer des serveurs en Suisse et en Asie à mesure que son service se développera. La startup met un point d'honneur à stocker aussi peu d'information que possible. Ses serveurs enregistrent bien les adresses IP utilisées par les utilisateurs pour se connecter, mais les logs sont conservés pendant 7 jours, et la startup prévoit de réduire cette durée à 24 heures. « Il y a beaucoup de logs que nous ne gardons pas du tout », a déclaré Jon Callas. « Nous ne conservons pas non plus les journaux d'appels pour savoir qui appelle qui ». Même si, comme l'explique Jon Callas « le fait de ne pas enregistrer certaines informations peut parfois rendre le réseau difficile à déboguer « Ajoutant : « Nous discutons en interne pour savoir comment trouver le bon équilibre. Sans aucun doute, notre réseau doit rester opérationnel, mais par ailleurs nous ne voulons pas savoir ce que font les utilisateurs».
Silent Circle espère que ses services seront particulièrement utiles pour les opposants politiques et les militants des droits de l'homme dans les pays où la liberté d'expression n'est pas de mise.