De fait, il est apparu que « l'ensemble des PME, et pas seulement dans le secteur high-tech, réfléchissaient à la façon d'optimiser leurs coûts et leur trafic de données en forte croissance », a exprimé à sa suite, Pierre Barnabé, DG de SFR Business Team. « Le cloud les attire mais il faut être capable de les rassurer et de leur proposer des offres qui leur simplifie la vie en combinant de bout en bout les axes télécoms et informatique. C'est essentiel dans notre conquête du monde de l'entreprise, basée sur des actifs forts », a-t-il insisté. Pas de cloud sans réseau, mais sans cloud, le réseau « perdra aussi de sa valeur ».
L'offre de services « Suite infrastructure cloud » démarre avec un environnement IaaS (Infrastructure as a service) qui s'appuie sur les plateformes CloudSystem de HP au sein des datacenters de SFR, en France. Concrètement, dès le 11 avril, trois formules d'hébergement sécurisé de serveurs virtuels seront proposées : « Start », « Internet »  ou « Critique ». Suivant le niveau de qualité de service recherché, les entreprises se tourneront vers l'une ou l'autre. La première formule, de type paiement à l'usage, conviendra à l'hébergement de sites web et pourra aussi servir aux plateformes de développement, de test et de secours. La formule Internet est destinée à des usages plus sensibles : sites web importants, applications en ligne. Quant à la troisième formule, « haut de gamme, tous services inclus », son nom suffit à définir sa destination : site web critique et applications métiers.Â
Des milliers de commerciaux répartis en France
Ces offres seront commercialisées par les partenaires de SFR et HP, présentés comme des réseaux de proximité. C'est un point sur lequel l'un et l'autre ont particulièrement insisté. Ils en rassemblent respectivement 150 et 4 500. « Des milliers de commerciaux en France avec des offres combinées de bout en bout », a pointé le DG de SFR. Du côté de HP, cette offre de services cloud constitue aussi une opportunité de faire évoluer ce réseau indirect au sein duquel il compte 400 partenaires stratégiques. « Certains sont déjà spécialisés, par secteurs d'activité ou par segments de clientèle, ils vont pouvoir proposer leurs propres solutions autour de cette offre cloud ».
Sur un terrain où la concurrence est mondiale, « notamment sur l'IaaS, avoir des datacenters en France est un avantage déterminant », a rappelé Pierre Barnabé. « Nous sommes un peu moins cher qu'Amazon et nous pouvons accompagner nos clients sur l'ensemble du territoire ». Sur l'offre « Critique », SFR et HP pensent que les coûts d'utilisation de leurs services cloud sont aussi moins élevés que ceux de Microsoft, de Verizon, d'AT&T et d'OBS, mais au-dessus de ceux de Rackspace. Sur l'offre Start, ils semblent moins compétitifs selon leur propre échelle de comparaison.
Sauvegarde et sécurité en juin, SaaS au 3e trimestre
Cette première offre d'IaaS va s'enrichir dès le mois de juin avec des services de sauvegarde, d'archivage, de partage de données et de sécurité (protection d'intrusion et antispam, notamment). Et à partir du troisième trimestre, SFR et HP proposeront des applications SaaS axées sur le CRM avec une gestion des contacts entrants et sortants. Aucune précision n'a pu être fournie sur l'origine des solutions, de type centre d'appels, qui seront ainsi proposées.
Des objectifs chiffrés de cette collaboration ont été communiqués. HP et SFR visent 25% du marché cloud des PME en 2015, soit 200 millions d'euros de chiffre d'affaires, à hauteur de 60% pour SFR. Pour 2012, les ambitions restent modestes : 50 M€, contre 30 M€ déjà réalisés aujourd'hui par SFR sur le segment visé : les entreprises de 10 à 5 000 personnes. « C'est un chiffre très conservateur, je le reconnais », a admis Gérald Kersanti.Â
Enfin, interrogé sur le projet de cloud souverain Andromède sur lequel SFR a déposé un dossier avec Dassault Systèmes, Pierre Barnabé a rappelé qu'il avait vocation à proposer une « solution d'usine à énergie numérique très ouverte pour adresser l'ensemble du marché ». Il le juge entièrement complémentaire du partenariat avec HP. « Plus il sera compétitif et ouvert, plus ce sera au bénéfice de nos solutions. Aller puiser dans cette usine nous permettra d'avoir du SaaS plus compétitif. Ce sera un accélérateur extraordinaire de cet accord », a-t-il conclu.