Lors du rachat de SFR par Numéricable, en avril 2014, l’acquéreur s’était engagé à maintenir la totalité des emplois pendant trois ans. Mais Patrick Drahi, qui préside aux destinées d’Altice, principal actionnaire du 2e opérateur mobile français, a indiqué en début de semaine à des journalistes que SFR était « en sureffectif », selon des propos repris par l'AFP, et que les salariés de l’entreprise le savaient. Venu à New York pour finaliser le rachat du cablo-opérateur Cablevision qui l’a conduit à annoncer hier une réorganisation, Patrick Drahi a illustré son propos avec une image surprenante, largement reprise par la presse : « C'est un peu comme chez Darty quand vous avez une garantie de trois ans. Au bout de trois ans, la machine à laver tombe en panne, on fait comment ? On paie ».
Sans évoquer pour autant de réduction d’effectif, Patrick Drahi a néanmoins ajouté « On est quand même dans une situation en France où tous nos concurrents ont licencié à tour de bras et nous, on a pris une garantie sur trois ans à un moment où on vend à 1 euro par mois des abonnements. Ça n'a ni queue ni tête ».
Fin 2015, des inquiétudes sur le climat social chez SFR
En décembre dernier, des représentants du personnel de Numericable-SFR s’étaient inquiétés du climat social au sein de l’entreprise, adressant une lettre ouverte à trois ministres pour leur demander d’intervenir. Ils évoquaient notamment la réduction des coûts mise en œuvre chez Numéricable-SFR qui entraînait en particulier des retards de paiement des fournisseurs et plaçait les salariés dans une situation « très préoccupante » créant un contexte rappelant « les prémices de la crise sociale intervenue en 2009 chez France Télécom ». En mars dernier, dans le cadre de l’opération (par la suite avortée) du rachat de Bouygues Telecom par Orange, SFR (dont Altice avait financé le rachat par la dette) était prêt à mettre 4 milliards d’euros sur la table pour s’octroyer les clients fixe et mobile du groupe dirigé par Olivier Roussat.