Cegid, l'un des fleurons de l'édition française de logiciels, a publié ses résultats pour son premier semestre 2015. Sur les six premiers mois de l'année, la société a connu une progression notable de son chiffre d'affaires cloud qui représente désormais 61% de l'ensemble de ses revenus logiciels (+ 2 points sur un an). L'objectif étant dans les mois à venir de hisser ce chiffre à près de 70%. « Le bilan est très satisfaisant avec un 5e semestre de hausse consécutif montrant une belle maîtrise de la transformation et de la croissance malgré le changement de business model vers le cloud », a expliqué Jean-Michel Aulas, président de Cegid, à l'occasion d'un point presse organisé jeudi matin à Paris.
Désormais, la société compte donc plus que jamais sur le cloud comme pilier de son développement. Au 1er semestre, le chiffre d'affaires cloud s'est ainsi élevé à 29,3 millions d'euros (versus 22,9 en 2014), en croissance de 28,3% par rapport à l'année dernière, tandis que le stock de contrats SaaS atteint 132 millions d'euros (+35% par rapport à S1 2014). « Le processus de transformation est extrêmement important en passant de la vente de contrats de licences et de maintenance vers un modèle SaaS dont la reconnaissance des revenus s'étire dans le temps », a précisé Patrick Betrand, directeur général de Cegid. Par ailleurs, le nombre d'utilisateurs de solutions cloud a progressé de 9% sur la périmètre, en atteignant maintenant les 130 000, sachant que près du quart des nouveaux contrats signés sont dans le cloud. Et ce n'est pas fini, l'éditeur estimant que 80% des clients devraient d'ici 10 ans passer au cloud. Une perspective certes lointaine mais qui en dit long sur la mutation de l'éditeur vers le SaaS opérée depuis ces dernières années et qui est donc loin d'être achevée.
Vers un maillage mondial de datacenters cloud
Bien qu'aujourd'hui Cegid constate sur le terrain que 8 appels d'offres sur 10 auxquelles il participe aujourd'hui concernent des solutions cloud, l'éditeur ne partage pas cependant la vision d'une mort des ventes de licences logicielles traditionnelles. « Je ne crois pas au schéma 100% SaaS. On trouvera toujours des entreprises qui garderont une part de leur informatique en on-premise », prédit Patrick Bertrand. De même la vente de licences est loin d'être caduque, même pour les entreprises qui se tournent vers le cloud. Explications : « Des entreprises vont choisir d'acheter des licences et de les installer sur un cloud privé qui ne sera donc pas opéré par nous », analyse Patrick Betrand. « Le cloud pose aussi pour certains clients des problèmes en termes de débit et de performance », complète Jean-Michel Aulas.
Afin de soutenir son offre cloud, Cegid a passé des accords d'hébergement avec IBM mais se dirige vers la signature d'accords cloud par région et évalue - comme pour ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier - l'opportunité d'en passer avec d'autres acteurs afin de disposer d'un maillage mondial de datacenters cloud. Pour autant, l'éditeur ne prévoit pas de mettre IBM au rancart, et regarde au contraire aussi de près l'offre cloud de big blue reposant sur SoftLayer qui pourrait également constituer une opportunité intéressante.
L'Afrique, nouveau terrain de chasse de Cegid
Sur le semestre, la vente de logiciels - métier historique de Cegid - a bu la tasse, avec un chiffre d'affaires en recul de 11,6% à 13,8 millions d'euros. Tout comme la maintenance (-2,1%) à 49,4 millions d'euros. Au global, le chiffre d'affaires Edition a progressé de 3,4% à 94,3 millions d'euros. Sur les 6 premiers mois de l'année, les revenus de la société ont été de 133,6 millions d'euros, en progression de 2,2%, pour un résultat net de 9,4 millions d'euros (+8,6%). Sans compter une croissance de 24% du cash flow opérationnel, à 292 millions d'euros, dont la société est particulièrement fière.
Parmi les leviers de croissance du groupe, la dynamique des activités à l'international du groupe est certainement la plus importante, sachant que Cegid ambitionne de passer de 10 à 20% - à plus ou moins court terme - la part de l'ensemble de ses revenus réalisées à l'étranger. Pour y parvenir, l'éditeur a misé sur des acquisitions, comme celles récentes de l'américain JDS Solutions Corporation (logiciels on-premise à destination des métiers du commerce spécialisé) ou encore d'Altaven (solutions SaaS et on-premise en gestion de la fiscalité à destination des grandes entreprises). A noter qu'actuellement, 40% du chiffre d'affaires Edition est réalisé à l'international. L'éditeur souhaite également mettre un coup d'accélérateur à son activité en Afrique où il compte 1 200 clients. Il a réalisé 1,8 million d'euros de chiffre d'affaires et créé deux filiales à Abidjan et Casablanca.
Parmi les autres leviers de croissance, on trouve aussi la prise de participation de 13% - avec pour perspective une montée à 100% - du capital de NovigoTech, start-up qui propose un portail RH collaboratif. Et pour les mois à venir, il faudra compter avec d'autres acquisitions. « On souhaite accélérer la logique de croissance externe et des acquisitions sont envisagées, certaines avant la fin de l'année. On mène des discussions avec 5-7 entreprises, et les acquisitions possibles concernent à peu près toutes les lignes de produits », fait savoir Jean-Michel Aulas.