Mardi dernier, Symantec a donc déployé sa technologie de gestion des applications mobiles héritée de l'acquisition de Nukona, réalisée le mois dernier. Le vendeur devrait abandonner prochainement la marque Nukona au profit de Symantec. Le dernier produit du vendeur vient directement enrichir son portefeuille consacré à la sécurité des points d'accès, et frappe au coeur de ce que les sociétés recherchent le plus aujourd'hui : le verrouillage des données professionnelles sur l'appareil mobile des salariés. La tendance au « Bring your own device » est une source de nuits blanches pour les administrateurs de services informatiques qui doivent bloquer les salariés, qui désirent utiliser leurs propres tablettes et smartphones, envoyer des courriers électroniques professionnels via leurs comptes de messagerie personnelle Gmail ou échanger des données professionnelles en utilisant des systèmes de partage de fichiers comme Dropbox ou SugarSync.
Les malwares pour mobiles passent au second planÂ
Si la prévention contre les infections par les malwares reste un sujet de préoccupation important, le contrôle de la circulation des données est devenu le plus gros problème des entreprises. « Au jour d'aujourd'hui, la question de la présence de malwares sur les appareils mobiles est assez mineure pour les entreprises », a expliqué Jack Gold, analyste et fondateur de J. Gold Associates. « Celles-ci sont désormais plus concernées par la fuite ou la perte de données d'entreprises depuis les terminaux de leurs utilisateurs ».
La solution de Symantec permet d'emballer les applications professionnelles avec une couche de code qui empêche les données de sortir du téléphone, sauf si le transit est conforme aux politiques de sécurité de l'entreprise. Grâce à ce verrouillage applicatif, les salariés peuvent utiliser leur téléphone mobile comme ils le souhaitent pour effecteur des tâches personnelles sans risque pour les données de l'entreprise. La technologie, disponible sous forme de logiciel sur site ou via Internet, s'applique aux apps iOS d'Apple et Android de Google ainsi qu'aux applications écrites en HTML5.
Des rachats clefs pour étoffer la sécurité des mobiles
Symantec dispose également d'une technologie pour gérer les terminaux mobiles fournis par l'entreprise, et qui ne doivent pas répondre aux mêmes contraintes que les téléphones et les tablettes des salariés. Au mois de mars dernier, Symantec a acquis Odyssey Software dont la technologie lui permet de gérer les iPad et les iPhone d'Apple. Le support des terminaux d'Apple est un must-have, compte tenu de l'adoption massive de ces dispositifs dans l'entreprise, et la fin de la domination de Microsoft. Selon les derniers chiffres de Forrester Research, parmi les cadres et les vendeurs, une personne sur cinq utilise un produit Apple.
Les acquisitions d'Odyssey Software et de Nukona reflètent aussi l'évolution du secteur de la sécurité mobile, qui est en train de passer d'une douzaine de plus ou moins petits vendeurs, à des vendeurs plus importants, lesquels achètent leur place sur le marché. Jusqu'aux dernières acquisitions, McAfee, qui a racheté le vendeur de solutions de gestion des applications mobiles Trust Digital en 2010, avait un avantage sur Symantec. « Symantec n'était pas en très bonne position dans ce secteur dans le sens où il n'avait pas de stratégie mobile forte », a déclaré l'analyste. Aujourd'hui, la balle est dans le camp de McAfee, et il faut s'attendre à ce que le rival réagisse vite.
Intégration à venir
Entre temps, Symantec a beaucoup à faire sur le front de l'intégration. Il va falloir qu'il intègre toutes ces technologies développées en externe avec le reste de son portefeuille, en particulier dans la couche de gestion. Les clients sont contents quand ils peuvent gérer tous les points d'accès aux ordinateurs de bureau, aux PC portables et aux appareils mobiles via une console unique. « Symantec a réalisé un certain nombre d'investissements visionnaires pour offrir une solution de protection des points d'accès, mais l'intégration des technologies héritées de ses diverses acquisitions n'a pas été rapide », déclarait Gartner dans un rapport publié en janvier.