Cela fait des années que le débat a été lancé sur la mise à disposition des données publiques en France (l'Open Data), et on sent désormais que le mouvement est bien lancé même si les usages et l'écosystème restent à définir, et qu'il demeure des scénarios pessimistes.
Lors de la table ronde organisée lors des rencontres des acteurs publics, lundi 4 juillet, Séverin Naudet, directeur d'Etalab, l'entité en charge de la création du portail de données publiques data.gouv.fr est catégorique en ce qui concerne la mise à disposition des données publiques : « c'est un choix sans retour. Il faut le faire car ça se fera. Organisé ou pas, animé ou pas, ça se fera. » Selon lui cette démarche s'inscrit dans un changement plus global de l'État et révèle une volonté d'ouverture.
Bientôt un enjeu électoral
Quant à Daniel Kaplan, délégué général de la Fondation Internet nouvelle génération, il souligne que ces données numériques collectées par les services publiques représentent un vrai « gisement de croissance, de productivité et répondent à une demande de transparence de la part des contribuables français. » Pour autant, il faut continuer à communiquer, Daniel Kaplan précise que « ça n'est pas encore un sujet majeur, ce n'est pas un argument électoral, mais ça devient de plus en plus présent [au sein des collectivités et organismes publics]. Le pionner est la ville de Rennes qui a mis à disposition 130 jeux de données ouvertes » sous différents formats et en provenance de différents services. La communauté urbaine de Bordeaux à aussi mis en place un portail d'accès aux données publiques comme des données de cartographie ou d'assainissement de l'eau.
La mise à disposition de données collectées par des organismes publics dans le cadre de leurs missions pourrait permettre à des acteurs, privés ou publics, de créer de nouveaux services et donc de contribuer à générer de la valeur. Par exemple à Rennes, cela a permis de développer une application pour faciliter la mobilité des handicapés ou des personnes à mobilité réduite.
Illustration principale : table ronde lors des rencontres des acteurs publics, lundi 4 juillet à la Maison de la Chimie de Paris. De gauche à droite : Daniel Kaplan délégué général de la Fondation Internet - Séverin Naudet, directeur d'Etalab - Stéphane Batiot associé secteur public chez Logica Business Consulting.
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Daniel Kaplan souligne à ce propos que « l'Open Data » doit s'inscrire dans une démarche plus globale : « ce sujet va au delà de la mise à disposition, il faut réussir à créer des cercles vertueux ». Ce qui n'est pas forcement gagné au regard des scénarios pessimistes qu'il a développés et qui pourraient mettre fin à cette démarche. Ainsi, la mise à disposition des données ne va-t-elle pas amener une concurrence entre les acteurs publics? Quels vont être les usages de ces données publiques ? Comment assurer une transparence de l'ensemble des données ? Comment être sûr que finalement ces données soient réellement utilisées alors que cela aura coûté cher de les rendre disponibles ?
Autant de questions sans réponse pour l'instant. Quoiqu'il en soit, Daniel Kaplan semble plutôt parier sur le succès de l'Open Data et extrapole en espérant que cette initiative public fera écho dans la sphère privée.
Secteur public : l'Open Data progresse lentement en France
La mise à disposition de données publiques, l'Open Data, est en bonne voie même si les usages et l'écosystème restent à définir. C'est ce que l'on retient des échanges entre Daniel Kaplan, délégué général de la Fondation Internet et Séverin Naudet, directeur d'Etalab, lors des rencontres des acteurs publics, lundi 4 juillet.