La start-up Pluribus Networks propose un ensemble serveur/switch top-of-rack capable de faire tourner des applications, des services de stockage et de gérer des DNS, le DHCP, l'équilibrage de charge, les pare-feu, l'analyse et la capture de paquets. Grâce à son système d'exploitation et son hyperviseur maison, il est possible de combiner deux ou plus de ces ensembles serveur/switch pour créer une grosse « fabric » de datacenter virtuel offrant la virtualisation réseau et contrôlable via un logiciel par le biais de nombreuses API propriétaires et standards.
Dans l'industrie, tout le monde, ou presque, a les yeux rivés sur le Software Defined Network (SDN). L'objectif est de virtualiser les infrastructures matérielles du réseau pour les rendre plus flexibles afin de s'adapter à la mobilité des VM, de contrôler les flux de trafic et autres fonctions. Ce que font Cisco, d'une part, avec sa solution Cisco ONE et son projet de système de computing-fabric unifié, et VMware d'autre part, avec sa plate-forme de virtualisation de réseau issu du de Nicira et sa stratégie SDN globale pour datacenter, se rapproche assez bien de ce que Pluribus tente de réaliser.
Une richesse de fonctionnalités
La fabric SDN de Pluribus comprend de multiples fonctionnalités : un switch de base top-of-rack ; une infrastructure semblable à l'UCS de Cisco utilisant des switch Pluribus associés à tout type de serveur et de système de stockage. Elle est compatible avec le cloud, pour faire du multitenant. Elle gère des niveaux de service, ainsi que de la QoS (qualité de service). De plus, la solution prend en charge la régulation de trafic et le support vxLAN, mais aussi des SDN gérables et contrôlables par OpenFlow, OpenStack Quantum, des API en C et Java, et des scripts.
Elle supporte aussi le trading financier à faible latence comme chez Arista Networks, où certaines portions d'une application peuvent s'exécuter dans le couple serveur/switch pour réduire le nombre d'interconnexions. La création d'une appliance personnalisée depuis l'extension d'une application est possible, soit via des applications Unix natives et des machines virtuelles. Sur le plan connectivité, le switch/serveur comprend des ports PCIe pour ajouter du matériel, du stcokage interne. Enfin, des fonctions de télémétrie sont présentes pouvant capturer des paquets et les analyser.
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La société Pluribus a été fondée en 2010 par deux anciens de Sun Microsystems, Robert Drost (CEO) et Sunay Tripathi (CTO), et par Ken Yang, le vice-président de l'ingénierie, en congé sabbatique de l'université UCLA. La start-up, basée à Palo Alto, a levé 42 millions de dollars de fonds auprès d'investisseurs comme AEN, Mohr Davidow Ventures et Menlo Ventures. Avec son système d'exploitation et son hyperviseur Netvisor, l'idée de Pluribus était de rendre la coordination et le contrôle des différents éléments d'un datacenter - serveurs multi-marques, commutateurs, hyperviseurs, baies de stockage, applications et systèmes d'exploitation - plus cohérents.
Netvisor tourne sur le serveur/switch Pluribus F64. L'hyperviseur de réseau distribué et le système d'exploitation contrôlent et gèrent la fabric de Pluribus, allouent les ressources et les services mis en commun aux réseaux virtuels en fonction des politiques et des privilèges. « Dans Netvisor, une API Pluribus permet au système d'exploitation de reconnaître d'autres commutateurs et d'autres processeurs, et les rend programmables », comme l'ont déclaré les dirigeants de la start-up. Par ailleurs, « Netvisor prend également en charge la redirection multiple de sorte que la circulation des données entre les racks peut se faire sans passer par la couche de commutation de base », ont-ils ajouté.
Une plate-forme encore en accès limitée
VNET, le composant réseau virtuel de Netvisor se comporte comme un réseau physique, assurant l'isolation, les ressources, les garanties et autres services. VNET se charge de gérer les ressources physiques comme les CPU, la mémoire, la bande passante, les ports et les files d'attente matérielles dans des groupes de ressources virtuelles (VRG) entre différents réseaux virtuels VNET. Le composant peut également prendre en charge le partage d'adresses IP entre les hôtes et les machines virtuelles d'un réseau VNET. L'isolement dans un VNET peut être réalisé par VLAN, VXLAN et IEEE 802.1Qbg, également connu sous la dénomination Ethernet Virtual Bridging. Le contrôle des VNET peut se faire via OpenFlow, OpenStack/Quantum, l'API Pluribus, CLI ou GUI, C, Unix, les scripts, etc.
La plateforme F64 est de type 2RU, basée sur les puces Alta Intel/Fulcrum, avec « beaucoup » de mémoire, comme l'a précisé Pluribus, et des slots PCIe supplémentaires. Selon l'entreprise, le commutateur utilisé est de faible latence, et comporte 4 ports x 40 G et 48 ports x 1G/10G. Le F64 comprend également 4 baies pour disques durs ou disques SSD de 2,5 pouces, et peut aussi accueillir des cartes flash de Fusion-io.
Encore en phase de test, le serveur/switch F64 et le logiciel NetVisor sont actuellement vendus en nombre limité. Ils seront disponibles partout dans le monde à partir du second trimestre de cette année.