Après son récent accord OEM avec SGI, Scality poursuit son développement avec deux annonces d'envergure très différentes. La première concerne la participation à la fondation OpenStack en tant que membre « corporate » avec une contribution au projet Cinder. Ce système de stockage en mode bloc est attendu dans la prochaine version de la plate-forme cloud Open Source - connue sous le nom de code Grizzly - qui sera disponible le 4 avril.  « Nous avons été approuvés, donc notre plate-forme Scality Ring va être exposée en mode bloc pour que les clients utilisant l'architecture OpenStack Compute (Nova) puissent consommer les données en mode bloc », nous a précisé Philippe Nicolas, directeur de la stratégie produit de Scality.
Cette annonce est particulièrement importante pour le fournisseur de solution de stockage cloud dont les utilisateurs pourront associer leurs applications dans le cloud aux données conservées en mode bloc dans une baie. Interrogé sur des développements autour de la plate-forme concurrente d'OpenStack, CloudStack porté par Citrix, Philippe Nicolas nous a indiqué que Scality s'intéresse également à cette plate-forme cloud même si elle n'est pas aussi mûre ou formalisée. « On regarde en fonction des demandes des utilisateurs ». Scality n'est toutefois pas le seul contributeur à Cinder. Coraid apporte son concours pour le développement du pilote ATA-over-Ethernet (AoE) pour supporter son système de stockage en mode bloc EtherCloud. SolidFire fait de même. Son directeur technique, John Griffith, est d'ailleurs en charge du projet Cinder au sein de la fondation OpenStack.
Traitements Hadoop sur le Scality Ring
Seconde annonce de la start-up franco-californienne, l'entrée sur le marché du big data avec une collaboration avec Hortonworks et Cloudera. « L'idée n'est pas de proposer une distribution Hadoop, mais d'ouvrir la plate-forme Scality Ring aux traitements Hadoop. Avec nos serveurs standards [qui compose le cluster dédié au stockage], on peut aujourd'hui héberger la couche logicielle Hadoop. Les données sont déjà là , il suffit d'installer Hadoop pour lancer les calculs sans déplacer les données. A la question de savoir si les ressources sont suffisantes pour être partagées, le directeur de la stratégie nous a précisé qu'il reste assez de puissance disponible pour les calculs Hadoop. On change simplement un élément de la distribution Hadoop, le système de fichiers HDFS, au profit de notre Scality Scale-Out File System (SOFS)».
Scality explique en effet que l'utilisation de SOFS permet de lever certaines limitations de HDFS comme par exemple le serveur de métadonnées désormais inutile car distribué sur le Ring. SOFS supprime également la limitation de la taille du cluster HDFS. Enfin, les trois copies de fichiers imposées par HDFS sont remplacées par les services de protection de données type réplication ou ARC (Advanced Resilience Configuration), qui assure un contrôle de l'intégrité des données avec 30% d'espace de stockage supplémentaire seulement. À titre d'exemple, avec 1 Po de données il est nécessaire d'acquérir trois fois plus d'espace de stockage avec Hadoop, soit 3 Po, contre 1,3 Po avec la solution de Scality. « C'est aussi la première implémentation Hadoop sur CDMI complètement transparente pour les tâches Hadoop. » Selon la start-up, la solution Scality for Hadoop peut être utilisée avec tout serveur CDMI compatible. « On pourra accepter d'autres serveurs sachant parler CDMI », assure Philippe Nicolas.
Le traitement a déjà été mis en place chez des clients français du Ring. Scality ne fournit pas d'expertise Hadoop, qui reste du domaine des experts et des intégrateurs, mais vient changer l'architecture du stockage. En proposant de faire tourner des tâches Hadoop sans  tripler le stockage, Scality se positionne comme un acteur innovant sur un marché prometteur.