Satyam, 4e SSII indienne, pourrait passer sous contrôle étranger
Dans la tourmente, Satyam a engagé ce dimanche DSP Merrill Lynch pour évaluer ses options stratégiques. La quatrième SSII indienne espère ainsi enrayer la chute de son cours de Bourse, après l'affaire Matyas et celle de la Banque mondiale. Parmi les options envisagées, Satyam pourrait passer sous le contrôle d'une grosse SSII étrangère - une grande première en Inde. D'après la presse indienne, IBM, Cognizant et Capgemini seraient intéressées.
Les ennuis de Satyam ont éclaté au grand jour mi-décembre, lorsque la SSII a déclaré vouloir acquérir Matyas Property et prendre le contrôle de Matyas Infrastructure pour 1,6 Md$. En effet, le marché n'a guère apprécié que Satyam valorise ainsi un groupe du bâtiment et de l'immobilier en difficulté, qui compte parmi ses principaux actionnaires... les fondateurs de Satyam. La SSII avait dû retirer son offre dès le lendemain, au vu, a alors déclaré Ramalinga Raju, fondateur et président du conseil d'administration de Satyam, « des opinions exprimées par les investisseurs ».
Satyam exclu pour 8 ans de la liste des contractants de la Banque mondiale
Mais le coup décisif est venu quelques jours plus tard de la Banque mondiale, qui a exclu pour 8 ans la SSII de tous ses contrats. L'information, dénichée par un journaliste de Fox News, a depuis été confirmée par un représentant de la Banque mondiale en Inde. Laquelle précise que, contrairement à ce que prétendent certaines rumeurs, il n'y a aucune preuve impliquant la SSII dans les attaques sur son système d'information. Néanmoins, la Banque mondiale dit officiellement avoir banni Satyam de la liste de ses contractants jusqu'en septembre 2016, mettant en cause ses procédures de gouvernance.
Le changement de gouvernance est bien au coeur des discussions entre le groupe et DSP Merrill Lynch (une co-entreprise entre la banque d'investissement et une homologue indienne). Le conseil d'administration pourrait être élargi, et le fondateur de la SSII pourrait quitter son poste. Dans tous les cas, il semble que la famille du fondateur ait déjà vendu des parts, ce qui affaiblit la minorité de blocage et rend la SSII vulnérable à une tentative d'acquisition. Satyam se donne jusqu'au 10 janvier pour évaluer ses options.