Sapphire : SAP presse ses clients vers les projets SOA
SAP enchaîne les conférences utilisateurs. Deux semaines à peine après le Sapphire américain d'Orlando, l'éditeur allemand de progiciels de gestion a réuni ses clients et son écosystème à Berlin (environ 9 000 personnes du 19 au 21 mai). Désormais reconnu aussi comme fournisseur d'infrastructure avec sa plateforme NetWeaver lancée en 2003, SAP a une fois de plus insisté sur les bienfaits de l'architecture orientée services (SOA). Henning Kagermann, co-PDG de SAP (en photo), l'a illustré en montrant comment on pouvait transformer rapidement un processus métier en modifiant l'enchaînement des services Web invoqués, y compris en incluant dans le processus des services Web proposés par des fournisseurs. L'éditeur prépare pour le deuxième semestre de nouveaux outils de gestion des processus et des règles métiers (projet Galaxy) qui, couplés avec son environnement de composition d'applications composites, viendront s'appuyer sur le référentiel de services (Enterprise services repository) pour intégrer des services SAP et non SAP.
1,2 millions de membres sur SAP Developer Network
Au niveau mondial, 10 000 clients de l'éditeur ont désormais migré sur ERP 6.0 qui repose sur une architecture SOA, et quelque 38 700 déploiements ont déjà été effectués sur NetWeaver (qui intègre l'outil de portail et permet de mettre en place des applications composites).
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Une fois passé à ERP 6.0, les clients peuvent évoluer à leur rythme en se voyant proposer des packs d'améliorations fonctionnelles (enhancement packages) qu'ils choisiront d'installer en fonction de leurs besoins du moment. SAP fait remarquer qu'en réduisant ainsi le coût des évolutions et en apportant plus de flexibilité dans la transformation des processus métiers, il fait aussi baisser le coût total de possession du système informatique. Il guide donc ses clients dans cette direction. Pour les y accompagner, l'éditeur a annoncé sur Sapphire qu'il renforçait ses prestations de services et de support pour aider les entreprises dans leurs projets SOA. Un « starter kit for enterprise SOA » est notamment mis gratuitement à la disposition des clients sur le réseau SAP Developer Network ouvert par l'éditeur pour favoriser les échanges entre les utilisateurs de NetWeaver. Il s'agit désormais d'un réseau très actif qui compte à ce jour 1,2 millions de membres et sur lequel « une question reçoit en moyenne une réponse en 17 minutes », affirme Vishal Sikka, directeur technique de SAP.
Le bon outil d'analyse au bon moment
L'un des thèmes favoris d'Henning Kagermann étant la co-innovation, le dirigeant s'est fait un plaisir de présenter aux participants de Sapphire les premiers développements réalisés par RIM, fabricant du smartphone Blackberry, pour exploiter l'application de GRC (gestion de la relation client) de SAP depuis le fameux terminal portable. Accéder à ses contacts, ses dossiers clients et ses rendez-vous depuis le mobile ou y saisir directement de rapides comptes-rendus de visite... Pour avoir vu maintes fois ses équipes commerciales agrippées à leur Blackberry, le PDG ne doute pas un instant du succès de la future application.
Enfin, ce Sapphire berlinois avait un caractère particulier. D'une part, il accueillait aussi les utilisateurs de l'éditeur Business Objects, racheté en octobre et désormais entité de SAP. Les premiers packages intégrés avec l'offre décisionnelle de BO ont été livrés et Henning Kagermann ne s'est pas privé de dérouler les écrans d'une SAP Business Suite affichant au bon moment l'outil d'analyse permettant de prendre rapidement la bonne décision (reliant ainsi étroitement stratégie et exécution). Mais, d'autre part, il s'agissait probablement du dernier Sapphire qu'Henning Kagermann présidait en tant que PDG de la société. En avril dernier, le dirigeant a en effet annoncé qu'il quitterait ce poste l'an prochain. Ce faisant, il a souhaité partager pendant une année la direction de l'entreprise avec celui qui doit lui succéder, Léo Apotheker, afin d'effectuer une passation de pouvoir sans à coups. En procédant ainsi, il est assuré que « les décisions prises aujourd'hui seront soutenues par le prochain PDG », confiait-il dans une récente interview.