A quelques jours de l'ouverture de sa conférence Sapphire Now, à Orlando, du 14 au 16 mai, SAP commence à attirer l'attention sur son écosystème en distillant quelques annonces. Après celle du service HANA Enterprise Cloud, présentée le 7 mai, l'éditeur a communiqué en fin de semaine dernière quelques nouveautés sur sa boutique d'applications en ligne, SAP Store. HANA Enterprise Cloud permettra aux entreprises de déployer leurs applications SAP sur une instance de la base de données en mémoire HANA hébergée dans le cloud par l'éditeur dans ses propres datacenters, ou bien par ses partenaires. Pour en garantir les performances, chaque instance disposera de son propre environnement (installée en mode bare metal).
Du côté de sa boutique en ligne, SAP va tirer parti des services de BazaarVoice, société de marketing qui s'emploie à améliorer la fiabilité des avis et commentaires que les clients font sur les produits. L'éditeur allemand de solutions de gestion et d'infrastructures indique que son « Store » comporte maintenant plus de 2 000 applications, proposées par lui-même et par un millier de ses partenaires. Dès l'arrivée sur cette boutique, le prix des applications révèle très vite que l'on n'est pas sur iTunes à la recherche d'apps mobiles à quelques dollars pour son smartphone. Si certaines sont gratuites (comme BusinessObjects Explorer) ou démarrent à quelques dizaines de dollars par utilisateur (comme SAP Timesheet ou Employee Lookup), le prix d'autres applications va de quelques centaines à plusieurs milliers de dollars. Cela n'empêche pas SAP de vouloir étendre les possibilités de son store pour amener les clients à y acheter leurs applications d'entreprise aussi simplement que sur une autre boutique en ligne. On y trouve des solutions mobiles, des logiciels à exploiter dans le cloud et d'autres à installer sur site.
Acheter l'ERP Business One en ligne
Parmi les améliorations récentes de la boutique figure la possibilité d'acheter des applications d'éditeurs tiers en recourant à PayPal. On y trouve aussi de nouveaux outils que les partenaires peuvent utiliser pour élaborer des vitrines de présentation et une disponibilité géographique étendue à 26 pays dont la Belgique, le Danemark, Hong Kong, la Norvège, les Philippines, l'Espagne et la Suède.
SAP a aussi ajouté la possibilité pour les clients et partenaires d'acheter et de revendre sur la boutique son ERP Business One qui s'adresse aux petites entreprises. Pour China Martens, analyste du cabinet Forrester Research interrogée par nos confrères d'IDG News Service, l'initiative est intéressante, mais elle doit être encore mise à l'épreuve des faits. Rien ne dit que les clients vont acheter leur ERP de cette façon. Elle juge par ailleurs bienvenue la décision de recourir à BazaarVoice, jugeant utile de disposer de commentaires identifiables.
La technologie de BazaarVoice aide les entreprises à générer des critiques, à les proposer aux sites partenaires et à encourager les clients à les partager. En France, une entreprise comme Testntrust propose un service semblable. En janvier cependant, le ministère américain de la justice a engagé une procédure antitrust contre BazaarVoice à la suite de son acquisition de PowerReviews, estimant que cette transaction réduisait significativement la concurrence sur le marché américain des plateformes d'évaluation de produits et de publication d'avis. Ce qui risquait de déboucher sur une augmentation des prix et une baisse de l'innovation.
Des cycles d'achat plus rapides mais sans négociation
A propos des boutiques d'applications en ligne ouvertes par les éditeurs, China Martens de Forrester se demande si elles vont vraiment au-delà du site vitrine. Pour elle, ces stores semblent mettre un certain temps à se présenter comme un canal de distribution complémentaire. Pourtant, les clients qui achètent des applications de cette façon gagnent en rapidité par rapport au processus de vente classique. Ils perdent aussi l'occasion de pouvoir négocier le prix de leurs achats.
Les boutiques d'applications peuvent encore évoluer, estime enfin l'analyste, imaginant un site sur lequel on pourrait trouver tout ce qu'un fournisseur peut proposer, ou bien, sur le modèle du centre commercial, se diviser en plusieurs stores, chacun spécialisé sur un produit particulier.