SAP France et Free tenteraient-ils de bâillonner certains représentants du personnel trop zélés ? C’est ce que laisse entendre le site Miroir Social et le Canard Enchaîné dans ces deux cas de figure. Selon le réseau d’informations sociales, la direction de SAP a été condamnée à deux reprises par les tribunaux pour discrimination syndicale. De son côté, le Canard pointe du doigt le traitement infligé par Free à l’encontre de plusieurs représentants syndicaux. Selon le journal satirique, l’entreprise a été jusqu'à convoquer deux syndicalistes de Sud, employés dans l'un de ces centres d'appels, à un entretien préalable de licenciement, cinq jours avant le 1er tour des élections professionnelles. Un autre représentant syndical accusé d’avoir récupéré des informations permettant de comparer le travail de chacun en fonction des primes allouées aurait écopé de 10 jours de mises à pied.
SAP condamné deux fois pour discrimination
Quant à SAP France, en 2014, le Conseil des Prud’hommes de Nanterre a été contraint de reconnaître une discrimination syndicale à l’encontre d’un de ses employé, testeur informatique et élu CGT au comité d’entreprise (CE). La reconnaissance de sa discrimination syndicale a été reconnue de deux ans plus tard par la cour d'appel de Versailles. Dans le même temps, un représentant syndical de la CGT au CE a fait l'objet d'une demande d'autorisation administrative de licenciement. Il avait eu la mauvaise idée de dénoncer une utilisation non conforme des budgets à l’intérieur du CE. Selon Miroir social, cela avait particulièrement déplu à une élue CFE-CGC du CE, administrateur salariée, qui souhaitait que la DRH demande l'autorisation administrative de licenciement de son collègue CGT jugé « trop critique. ». Fin 2014, SAP France s'est vu refuser l’autorisation de licencier le représentant syndical CGT au CE par le ministre du Travail et a donc décidé de faire appel de la décision.
En juin 2016, la Cour d’Appel de Versailles a de nouveau condamné SAP France pour discrimination syndicale envers l’élu CGT au CE. D’autres procédures similaires sont en cours et devraient se conclure en 2017 et 2018. Selon Miroir social, ce mauvais climat aurait conduit le directeur des relations sociales a quitter la société le 19 octobre dernier. Mais ce qui est surprenant, c’est qu’à peine arrivée et présentée aux « partenaires sociaux », sa remplaçante aurait été remerciée en moins d’une semaine.