"The cloud company powered by HANA", c'est ainsi que se décrit couramment SAP désormais. Christian Rodatus, vice président senior, responsable des solutions analytiques, l'a redit à Nice la semaine dernière, sur la conférence SAPinsider de WIS, consacrée à la BI et à HANA ainsi qu'aux logiciels financiers, de gouvernance (GRC) et de gestion des ressources humaines de l'éditeur. "Nous passons tout dans le cloud", a-t-il insisté en vantant la flexibilité des déploiements sur ce mode. Selon les offres, il s'agit de cloud public ou de cloud managé. Les solutions de BI, GRC, analyse prédictive et gestion de performance dont il était question à Nice sont par exemple disponibles en version cloud managé, tandis que la RH avec SuccessFactors est accessible en mode SaaS.
SAP combine cloud public et cloud managé dans ses datacenters.
Egalement proposé dans le cloud public, l'outil d'exploration et de visualisation de données Lumira est mis à jour toutes les 4 à 6 semaines. Il en est actuellement à sa version 1.15 (service pack 15), moins de 18 mois après son lancement. Ce logiciel disponible en self-service pour les utilisateurs existe également en version desktop et serveur, avec des mises à jour aussi fréquentes. Celles-ci sont proposées automatiquement à l'utilisateur qui les accepte ou non. Quelques-unes des évolutions récentes ou imminentes de Lumira ont été présentées sur SAPinsider, lors des sessions ou à l'occasion de rencontres avec des responsables produits proposées sur rendez-vous tout au long de la conférence.
Des infographies pour comprendre les données
Lumira dispose d'une fonctionnalité de story board qui permet de créer des scénarios en associant les différentes visualisations créées. Celles-ci peuvent ensuite être partagées avec d'autres utilisateurs via le serveur ou dans le cloud. Des infographies permettent de les agrémenter, une bibliothèque proposant des pictogrammes à glisser/déposer sur la trame. Lors de l'affichage, la présentation s'adapte ensuite au terminal utilisé. Il ne s'agit pas strictement de responsive design car les éléments des graphiques ne sont pas réarrangés dans la page, mais simplement redimensionnés. L'outil d'authoring permet de modifier la taille des graphiques, d'ajuster les couleurs, etc.
Un certain nombre d'améliorations portent sur la partie acquisition de données. Il était déjà possible de se connecter à de multiples base de données, mais tout n'était pas utilisable tel quel, par exemple en cas d'import de tableaux croisés. On peut désormais récupérer plus facilement ce type de sources, de même que les données de fichiers Pdf et de sites web, et combiner plusieurs jeux de données.Â
Des extensions de visualisation venant des partenaires
Depuis décembre, SAP a par ailleurs donné à ses partenaires la possibilité de réaliser des extensions en proposant d'autres modèles de visualisation via un SDK. Bientôt ces extensions pourront être partagées sur la version serveur de Lumira, arrivée avec la 1.15. Autre évolution, un add-on à l'offre BI 4.1 permet de gérer des ressources Lumira depuis le launchpad de BO pour du partage ou de la visualisation. Bientôt les outils d'authoring seront aussi disponibles dans le cloud et sur le serveur. "Cela résulte d'un effort réalisé cette année pour mettre au même niveau les fonctions des différentes versions, excepté la préparation des données qui restera sur desktop pour le moment", nous a expliqué Olivier Duvelleroy, directeur senior pour le management des solutions BI, responsable de l'adoption de Lumira dans le monde. Les prochaines évolutions de Lumira seront présentées sur la conférence Sapphire d'Orlando.
Sur SAPinsider, Christian Rodatus a présenté plusieurs démonstrations de Lumira. La première montrait des fonctions d'analyse predictive appliquées sur des données gérées dans l'application de reporting financier COPA (controlling-profitability analysis) fonctionnant sur la base en mémoire HANA. L'objectif étant de faire visualiser les produits et clients apportant la meilleure rentabilité. La deuxième démo illustrait les nouvelles fonctionnalités d'infographie de Lumira (ci-dessous).
Démonstration de Lumira sur SAPinsider.
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En démarrant son keynote, Christian Rodatus avait mis en évidence les ruptures subies par certaines entreprises avec l'arrivée de concurrents au modèle économique radicalement différent tirant parti de la mobilité et du cloud. Il s'est longuement arrêté sur l'exemple d'Uber, cette start-up créée à San Francisco qui met en relation des particuliers avec des chauffeurs via une app mobile, et facilite ainsi les déplacements sans posséder elle-même aucun véhicule. Un service notamment disponible à Paris. "Le prix dépend de la demande, ils savent comment le service a été consommé, connaissent les sommes dépensées et disposent d'informations que les services traditionnels de taxi n'ont pas, c'est du cloud computing, du big data", a résumé Christian Rodatus en soulignant : "Je suis sûr que chacun de vous fait face à ce genre de situations sur son secteur. Il faut répondre rapidement à la pression du marché". L'une des réponses apportées par SAP est le renouvellement de ses applications à travers le traitement en temps réel de volumes importants de données via HANA, l'accès à des outils analytiques étroitement associées aux applications, les visualisations avancées telles qu'en propose Lumira et le transfert des applications dans le cloud.
16 datacenters SAP dans le monde
Depuis quelques semaines, SAP propose plus largement d'exploiter l'ensemble de sa Business Suite (articulée autour de son ERP) sous forme d'abonnement dans le cloud, en mode managé donc, sur sa base de données en mémoire HANA. Il dispose maintenant de 16 datacenters, désormais installés sur tous les continents. Les trois derniers mis en route ont été ouverts dans la zone Asie-Pacifique, au Japon (à Tokyo et Osaka) et en Australie (à Sydney). D'autres datacenters sont prévus cette année au Brésil et au Canada. Au total, plus de 73 000 entreprises recourent à des solutions de SAP dans le cloud, indiquait l'éditeur au début du mois, totalisant selon lui plus de 36 millions d'utilisateurs.